Des informations concordantes font en effet état d’un ralentissement délibéré du réseau internet dans les deux régions anglophones du Cameroun. Si elles sont confirmées, nous en appelons à son rétablissement immédiat.
Ainsi donc pour combattre une minorité extrémiste anglophone dite «sécessionniste», la dictature trentenaire de Paul Biya prendrait à nouveau l’initiative d’une «sécession numérique». Qu’elle ne s’étonne pas qu’une partie grandissante des Camerounais anglophones en vienne à se radicaliser sous cet étouffement répressif.
Aucun peuple ne peut ainsi être bâillonné, puis privé intentionnellement de tout accès à internet, sans revendiquer une forme de libération.
En application de la résolution adoptée par l’ONU, qui considère la privation intentionnelle par un gouvernement de tout accès internet comme une violation des Droits de l’Homme, le temps est peut-être venu pour que les opérateurs et fournisseurs qui collaborent avec les autorités camerounaises dans ce crime politique aux conséquences économiques désastreuses soient poursuivis devant les juridictions internationales compétentes.
Nous devons y réfléchir sérieusement. Parce qu’il faudra bien en déterminer les responsables, afin notamment d’obtenir des réparations pour nombre de ces start-ups de la Silicon-Mountain camerounaise, pratiquement poussées à la ruine par le régime de Yaoundé.
Nous ne pourrons plus rester passifs, appelant en vain au rétablissement de l’accès à internet à des populations des régions anglophones, «punies» collectivement pour désobéissance civile au centralisme autoritaire du dictateur Paul Biya.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)