Une partie de la réponse se trouve dans l’article de CASH INVESTIGATION ci-dessous reproduit. Il s’agit notamment de Messieurs:
– Jean Foumane Akame, conseiller juridique à la présidence de la République
– Samuel Mvondo Ayolo, ambassadeur du Cameroun à Paris
– Martin Belinga Eboutou, Ministre Directeur du Cabinet Civil à la Présidence de la République
– Laurent Esso, Ministre d’État en charge de la Justice
– Amadou Moustapha, Ministre Chargé de missions à la Présidence de la République
– Michel Meva’a m’Eboutou, Secrétaire général du Sénat
Et bien d’autres faucons du régime de Yaoundé qui pensent que “« libérer Marafa avant la prochaine échéance électorale pourrait se révéler contre productive »…À moins que la situation politique et sociale n’évolue de façon inattendue.
Messieurs, nous y sommes en plein et ce Cameroun englué dans différentes crises n’a jamais autant eu besoin de l’expérience puis de la stature d’homme d’État du prisonnier politique Marafa Hamidou Yaya.
Alors de grâce, Libérez-le avant qu’il ne soit trop tard!
Joël Didier Engo, Président du CL2P
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MARAFA HAMIDOU YAYA : L’ÉQUATION À MILLES INCONNUES.
Ce n’est pas la grande confiance chez les partisans de l’ancien ministre de l’Administration territoriale, Marafa Hamidou Yaya. L’euphorie observée aux lendemains de la libération de Lydienne Eyoum semble retombée car les dernières informations ne les rassurent pas. Le pouvoir de Yaoundé semble déterminé à maintenir le plus longtemps possible l’ancien secrétaire général de la présidence de la République dans sa prison du secrétariat d’Etat à la défense ( SED). CASH INVESTIGATION a eu accès à un certain nombre d’informations sur le sort de celui qui peut être considéré comme le prisonnier le plus célèbre de l’Opération Epervier au Cameroun.
Tout est parti du rapport du groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire rendu public le 30 juin dernier. Les fonctionnaires onusiens se sont penchés sur le cas de Marafa Hamidou Yaya, arrêté le 16 avril 2012 dans le cadre du scandale de l’acquisition de l’avion présidentiel lors de leur dernière session en avril dernier. Les conclusions sont amères pour le régime de Yaoundé. « Au regard des faits et des preuves présentées, le groupe de travail est convaincu que l’arrestation, la détention et la condamnation de M. Yaya ne se justifiaient pas et que son droit à un procès équitable a été sérieusement nié durant la procédure pénale à laquelle il a fait face », conclut le groupe de travail » souligne le rapport. Cependant, le groupe de travail prend soin de ne pas se prononcer sur la dimension politique de l’affaire et écrivent : « le groupe de Travail ne peut parvenir à la conclusion que la procédure contre M. Yaya ait été motivée par ses ambitions politiques, même s’il est évident que cette procédure est injustifiée. Il ne revient pas au groupe de travail de spéculer ».
Dès la publication de ce rapport, les partisans du ministre d’Etat exultent et entrevoient la libération prochaine de leur champion. Car, en novembre 2013, le même groupe de travail avait dénoncé la détention de l’homme d’affaires franco-camerounais Michel Thierry Atangana, lequel avait bénéficié d’une grâce présidentielle quelques mois plus tard, après avoir passé dix-sept années en prison. En avril 2015, le groupe de travail sur la détention arbitraire du haut-commissariat aux droits de l’homme des Nations Unies avaient également dénoncé l’interpellation de l’avocate française, d’origine camerounaise Lydienne Eyoum et sa « privation de liberté ». Autant d’éléments qui ont ramené la confiance au sein du « clan » Marafa, qui bien que ne jouissant pas de la nationalité française est réputé très proches des milieux d’affaires et politiques français. Pourtant les choses ne seront pas si simples.
En effet, CASH INVESTIGATION a appris que semaines avant la publication de ce rapport le 30 juin 2016, Ban Ki Moon et Paul Biya, qui se trouve à Genève, sont informés du contenu dudit document. Très vite, le chef de l’Etat fait venir auprès de lui deux fidèles : Foumane Akame, conseiller juridique à la présidence de la République et Mvondo Ayolo, récemment nommé ambassadeur du Cameroun à Paris. Réputé proche du chef de l’Etat, Ayolo a occupé pendant deux décennies durant les fonctions de Directeur des Nations Unies au ministère des relations extérieures avant d’être nommé ambassadeur en 2009 au Gabon. Il a d’ailleurs été à une époque un grand ami de Marafa Hamidou Yaya. D’autres personnes de l’entourage du chef de l’Etat qui avaient fait le déplacement pour Genève avec lui ont également participé à cette rencontre.
D’après nos sources : « Cette rencontre, s’est achevée sur la base de deux suggestions clés : résister autant que faire se peut aux exigences du rapport du groupe de travail des Nations Unies ; ne pas procéder à l’évacuation sanitaire de Marafa Hamidou Yaya mais entrevoir la venue d’un plateau technique et l’équipement médical y afférent pour procéder sur place à son traitement chirurgical ».
Ces propositions seront entérinées quelques jours après la publication officielle du rapport. En effet, nous avons appris qu’après le retour de Paul Biya au Cameroun, une importante réunion sur la question se tient non pas à Yaoundé, mais en Mvomeka’a où Paul Biya aime séjourner lorsqu’il est au Cameroun. Les principaux responsables des services de sécurité au Cameroun auraient pris part à cette réunion. A cela s’ajoute Martin Belinga Eboutou, Meva’a M’Eboutou et d’autres. Bien que non conviés à ladite réunion trois ministres et non des moindres dans l’aréopage politico-administratif de Yaoundé furent néanmoins consultés au passage. Il s’agit de : Laurent Esso (justice), Amadou Ali ( chargé des Relations avec les Assemblées), Amadou Moustapha (Chargé de missions à la Présidence de la République).
Par ailleurs des proches du dossier que nous avons contacté, « en avril dernier, soit au moment où se réunissait le groupe de travail des Nations Unies et lorsque se discutait déjà l’éventualité d’une libération de Lydienne Eyoum, le conseiller Foumane Akame fit part à Amadou Ali et Amadou Moustapha de la volonté du Chef de l’Etat d’élargir Marafa et de le faire évacuer vers un hôpital parisien pour ne pas en faire un martyr, leurs plaidoiries contre cette éventualité et la farouche hostilité que manifestent les membres du clan à l’endroit de l’ancien ministre d’État eurent tôt fait d’entraver ce projet. Ce qui vaudra à Marafa d’être définitivement condamné le 15 mai dernier par la cour suprême à vingt ans de prison ».
Selon des indiscrétions glanées au sommet de l’État, nombre d’apparatchiks du régime de Yaoundé rejettent l’éventualité de la libération de Marafa Hamidou Yaya. Amadou Moustapha, chargé de mission à la présidence de la République a d’ailleurs confié que : « libérer Marafa avant cette échéance électorale pourrait se révéler contre productive ».
À moins que la situation politique et sociale n’évolue de façon inattendue, tout laisse donc croire que l’avenir de Marafa Hamidou Yaya dépendra du calendrier et des enjeux d’un processus électoral non encore maîtrisé.
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Cameroun: la détention de Marafa Hamidou Yaya déclarée arbitraire par l’ONU
Le Comité des Droits de l’homme de l’ONU rend une décision (avis) demandant la libération et le dédommagement de Marafa Hamidou Yaya (photo)
La dictature camerounaise était pourtant prévenue, notamment après la première condamnation surréaliste du prisonnier politique Marafa Hamidou Yaya à 25 ans d’emprisonnement pour une prétendue « complicité intellectuelle de détournement de deniers publics », ramenée récemment à 20 ans par une Cour Suprême aux ordres de Paul BIYA.
Cette sentence inique n’avait en effet aucun fondement juridique.
Le Président Paul Biya (83 ans, 33 années de règne) et ses principaux lieutenants dont son ministre de la justice Laurent Esso, ont en réalité d’abord voulu procéder à l’élimination politique d’un prétendant sérieux à la présidence du Cameroun.
Y sont-ils définitivement parvenus? À l’évidence NON.
Car cette instrumentalisation de la Justice à des fins de séquestration de concurrents politiques les plus redoutés, maintes fois utilisée depuis l’arrestation du Professeur Titus Edzoa en 1997 pourrait bien connaître son premier échec cette fois-ci. En effet l’innocence de l’ homme d’état Marafa Hamidou Yaya ne fait plus l’ombre d’un doute, et est unanimement reconnue par la communauté internationale. Sa détermination à concrétiser son ambition présidentielle s’en trouve d’autant renforcée, qu’il jouit indéniablement comme nul autre avant lui d’une réelle assise populaire sur toute l’étendue du territoire camerounais, et particulièrement dans le grand Nord.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)