À défaut d’être le donneur d’ordre, n’étant pas selon la constitution camerounaise le Chef suprême des Armées, le Ministre de la défense M. Beti Assomo pourrait être considéré comme un des commanditaires du massacre opéré par les forces de défense camerounaises sur les populations civiles anglophones lors du soulèvement pacifique du 01 octobre 2017 dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest
Ses déclarations pourraient logiquement mener l’enquête internationale – que nous appelons de nos vœux – à cette conclusion logique.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)
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Cameroun – Violences du 1er octobre 2017: Pour Beti Assomo (Ministre de la Défense), «les forces de défense et de sécurité ont fait leur travail de manière responsable sans perdre leur sang froid»
Le ministre délégué à la présidence chargé de la défense (MINDEF), Joseph Beti Assomo est resté ferme au terme de la réunion de recadrage de l’action des forces sécuritaires tenue hier jeudi à Buéa. Selon nos confrères de la radio publique CRTV, il a fallu plus de 5 h de huis clos pour évaluer la situation sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, à l’effet de prendre les mesures qui s’imposent pour assurer la sécurité et la stabilité dans ces deux régions, en proie à des troubles socio politico-sécuritaires. Joseph Beti Assomo est parti du constat selon lequel le Cameroun a affaire à un mouvement insurrectionnel et terroriste.
Toutefois, relève-t-il, les forces de défense et de sécurité veuillent en toute responsabilité sur l’intégrité du territoire. La sécurité, l’ordre et le respect doivent être observés, martèle le MINDEF. Le conclave a également permis aux gouverneurs des deux régions, hauts responsables des forces de défense et de sécurité, de dresser le bilan des manifestations du 1er octobre dernier. Des édifices publics ont été détruits, du matériel roulant saccagé et des hommes du devoir en tenue ont été blessés. D’ailleurs, apprend-on, le MINDEF a prévu de se rendre à leur chevet, s’agissant de ceux qui sont internés à la garnison de l’hôpital militaire de Douala. Il souligne par ailleurs, le caractère préoccupant de la rencontre tenue sur haute instruction du chef de l’Etat, chef des armées.
« L’Etat à travers ses forces de défense et de sécurité veillent sur l’intégrité territoriale de l’ensemble du pays. Pour cela, aucun mètre carré du territoire n’a été abandonné par les forces. Il en sera ainsi jusqu’au bout », martèle Beti Assomo. Et de poursuivre: « Nous avons une armée républicaine, des forces de défense et de sécurité ont fait leur travail de manière responsable sans perdre leur sang froid. Les chefs militaires étaient invités à être proches des hommes pour que ceux-ci aient le moral, qu’ils soient bien encadrés et que quelques comportements qui sortiraient de la discipline militaire soient traités comme tels et qu’on aille pas jeter l’anathème sur les forces de défense et de sécurité qui font leur travail avec professionnalisme dans le respect des normes de conduite des opérations de maintien de l’établissement de l’ordre public ». Comme pour justifier les exactions commises par les forces de l’ordre et convoquer l’État de droit, Beti Assomo a précisé qu’en plus de l’évaluation des dégâts matériels, des enquêtes précises ont été ouvertes par les autorités judiciaires sur le bilan de ces événements.
Par Frédéric NONOS | Cameroon-Info.Net
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LISTE DES AGLOPHONES EXECUTES, BLESSES OU CAPTURES LES 22 SEPT-1 OCTOBRE
Source: Patrice Nganang, écrivain engagé
22 septembre
Excecutes et tues
1. Enow Egbe (Mamfe, )
2. Arrey Louis Egbe (Mamfe-)
3. Augustine Atanga Awah (Buea,)
4. Dohmeng Pensiah Frankline (Balikumbat, )
5. Terence Mbunwe ( Victoria)
6. Okri Frankline (Mamfe, Drown)
7. Ajong Casmir
80. En plus
Blesses
1. Agbor Obim ( Ikiliwindi, )
2. Dinka Erasmus (Tobin)
3. Scott Witer (Victoria, )
4. Tim Willibroad Abongha (Ikiliwindi, )
5. Ngang Leslie (Mankon,)
6. Fai Cliffort (Ndop, )
7. Ruben (Ndop, )
8. Ngong Boris Alem (Buea, )
9. Suh Basil ()
10. Nges Chantal (shot on breast, Ikiliwindi, )
11. Tomasung Donatus Ncho (Santa
12. Babaji Muhammad (Bamenda)
13. Egbe Kingsley Takang (Mamfe, )
14. Ngum Nicoline ( Old Town, )
16. Akuma Desmond
17. Tse Clarence
18. Ndango Donatus
19. Baya Cynthia (Buea)
100. En plus
Arretes
1. Bessem Eyong Denis (Mamfe)
2. Tanyi Kelvin Eyong (Mamfe)
3. Nasako Besingi (Mundemba)
4. Ekabe Edwards (Mundemba)
5. Rodani Enci Tanyi
80. Much more in hundreds……
Ekona, 28 septembre
Executes et morts
1.Agu Dinamoh
2.Abokwa Clif Penda
3. Ekregi Marchial ()
4. Endo Syprain
Massacre du 1er octobre
A. Executes et morts
1. Nkom Noel (Mbakem, Ejagham)
2. Tal Elvis Ebngoh (Oku, )
3. Bafron Frankline Mbunda (Oku, shot on chest)
4. Okwaniye Cletus (Akwaya)
5. Ngu Terence (Ikiliwindi, )
6. Enow Rellis (Kumba)
7. Benjamin Amin (Kumba)
8. Ojah-Zah Leonard Sone (Tombel,)
9. Ndep Arrey Nkiri (Eyumojock, )
10. Chelepakong Peter (Lebialem, )
11. Valentine Ebekwa (Muyuka)
12. Numfor Phidelis (Bafut, )
13. Tabe Elvis (Ekona)
14. Che Ephraim Fukah (Ikiliwindi, )
15. Monje Collins (Ikiliwindi, )
16. Tifang Charles Njien (Ashong, )
17. Edwin Mahwoh ( Kumbo, )
18. Donatus Azeh (Nkwen, )
19. Nkeih Lapangho (Ndop
20. Tange Emmanuel (Muyuka)
21. Akwo Rene Mua (Wum, )
22. Tah Emma (Bafut)
23. Efu Peter Fojong
24. Mawo Edwin (Kumbo)
25. Ghakanyuy Terence (Buea, )
26. Fuh Jude (Kumba, )
27. Nobia Njinto (Santa, killed Monday 2nd Oct)
28. Ntui Clifford Enongene
29. Numfor Fidelis (Bafut,)
30. Mbah Julius Muya (Kumba,)
31. Derick Nubea (Bali)
32. Banna Singlare (Balikumbat, )
33. Tume Wilfred (Buea)
34. Wirsy Edwin (Kumbo)
35. Mbundah Yenlan (Oku)
36. Elvis Jami (Kumbo)
37. Ntoko Divine Ngabe (Tombel, )
38. Mawo Valerie (Mutengene, )
100. Much more unknown
B. Blesses
1. Derick Ngoutanu (Buea)
2. Harris Bosema (Buea)
3. Wemba Njuabeh
4. Akande Simon
5. Tamajong Louis (Bamendankwe, )
6. Ayuk Napoleaon
7. Ayon Edwin (Mutengene, )
8. David Goutonou (Mutengene)
9. Menyong George (Mutengene)
10. Tahalifack Ferdinand (Mutengene, )
11. Tiku Blaise (Mutengene, )
12. Fombui Elvis (Bamessing, )
13. Mesang Rosine Noutsa
14. Chiamboh Samuel (Belo)
15. Amadou Alaji (Nkwen)
16. Mbeb Robinson N ( Bamenda, )
17. Ngwa Bryan Ngwa (Bafut, )
18. Bate Christiana (Mamfe)
20. Afuah Awah Norbet (Buea, )
21. Ngwa Bryan Ngwa (Bafut,)
22. Epoge Emile Epoge (Tombel, )
23. Nkembi Derick (Buea, )
24. Chin Rene (Kumbo, )
25. Nubea Njinjoh (Bamenda, )
26. Ayuba Fondzenyuy (kumbo)
27. Nkongho George (kumbo)
28. Eseme Kingsly Fomelack (kumba )
29.Ndi Erasmus
30. Wijfengla Eileen (14yrs old. Kumbo,)
31. Fon Sima (Binglo Hos, )
32. Afuah Norbert (Binglo Hos, )
33. Ngalim Hanslen (Binglo Hos, )
34. Louis Tamanjong (Binglo Hos, )
35. Ajume Patrick
100. And much more
C. Disparus
1. Akisah Louis Ayiwoh (Nkwen, )
2. Mbah Stephen (Batibo)
3. Ndanem Julius (Batibo)
4. Moses (Batibo)
5. Mispa (Batibo)
6. Sebastien Acha
7. Okeme Prince (Mamfe)
8. Tine Epie (Buea, )
9. Mr. Ebot Manyo Achalle ( Ajajukndip, Manyu)
10. Barah Bernard (Bamenda)
11. Khan Marcel Mbuh (Buea)
12. Roger Ntong Kukeh
13. Ngwa Kingsley Nde ()
14. Yongho Nicodemus (Kumba)
15. Chofor Stephen Joel (Santa)
16. Ndemaze Junior (Muyuka)
17. Ncham Charles Ful (Kumbo, 3rd oct missing)
18. Enow Tambo Fabrice (30th Septeber)
19. Akode Epie Anthony (2nd Oct)
20. Wepnjeh Jude
21. Fondungallah Ngosong John ( Buea, )
22. Soh Takoukam Raoul ( bda, )
23. Anye Divine Ndifor (Mankon, 3rd Oct)
24. Achuo Divine (Buea)
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Cameroun: Genèse et historique de la crise actuelle dans les régions anglophones, menacées d’ambazonisation.
Éléments d’analyse et de compréhension pour se construire un jugement autonome, à l’effet de déconstruire toute désinformation et manipulation d’où qu’elles viennent.
Cameroun: Un an après son déclenchement, voici les causes et solutions apportées sans succès à la crise anglophone
Corporatistes au départ, les revendications sont devenues politiques face à l’Etat qui lâche peu de leste.
11 octobre 2016. Près d’une cinquantaine d’avocats anglophones descendent dans la rue à Bamenda dans la région du Nord-Ouest. Ils entament une grève de quatre jours pour s’insurger contre les dysfonctionnements dans le sous système judiciaire anglophone. La première revendication porte sur l’inexistence de la version anglaise au Cameroun des actes uniformes de l’Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique (OHADA). Ils contestent en même temps l’application du code civil francophone dans les juridictions des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui sont de culture anglo-saxonne.
Un mouvement contesté par une partie de la famille judiciaire du pays. Des juristes estiment qu’il ne revient pas aux avocats de faire grève et des marches de rue. Déterminés, les avocats anglophones entament le 10 novembre 2016, une autre grève à Bamenda et Buéa dans le Sud-Ouest. Les forces de l’ordre s’interposent et les brutalisent. Leurs toges sont confisquées. Cette répression complique la création d’un barreau anglophone envisagé au cours desdites grèves. Les tribunaux sont paralysés. Le dialogue entre avocats anglophones et gouvernement est rompu.
Dans la foulée, les avocats sont rejoints par les enseignants du sous système anglophone qui entament eux-aussi une grève pour dénoncer l’absorption de leur sous système par les francophones. Les grèves se poursuivent le 20 novembre 2016 et se propagent dans toutes les localités des deux régions anglophones et ailleurs. Le 29 novembre 2016, le gouvernement lâche un peu du leste en organisant une cérémonie de remise symbolique de dix exemplaires des textes OHADA en version anglaise au bâtonnier Ngnie Kamga. Pour répondre davantage aux revendications des avocats, le président de la république, Paul Biya, crée dans la foulée une section de common law à l’Ecole nationale de l’administration et de magistrature (ENAM), où un concours spécial pour auditeurs de greffe d’expression anglaise est lancé. Le chef de l’Etat poursuit avec la création d’un bureau de common law (droit commun) à la Cour suprême.
Côté enseignement, un redéploiement des enseignants anglophones dans les deux régions anglophones est entamé en janvier 2017, suivi du lancement d’un recrutement spécial de 2000 enseignants d’expression anglaise dans les établissements anglophones. Un cadre de dialogue est crée sous la coordination du Premier ministre pour adresser et trouver des solutions aux revendications des enseignants anglophones. Malgré ces efforts, les revendications se durcissent avec la création d’un consortium. Ce dernier est dissout en février 2017 et ces leaders emprisonnés. Malgré la libération de certains d’entre eux en septembre dernier pour apaiser les tensions, la crise s’enlise avec des revendications sécessionnistes suivies des explosions de bombes. Le pouvoir de Yaoundé reste ferme et réprime. Lors de la proclamation symbolique de l’Etat fantôme de l’Ambazonie, le 1er octobre dernier, les forces de l’ordre ont réprimé les manifestations, causant des dizaines de morts. Le recours au fédéralisme ou à la mise effective de la décentralisation reste lettre morte. Malgré l’appel incessant à un dialogue inclusif, aucune solution n’est envisagée à la crise anglophone qui s’enlise !