Afrique centrale, RDC: Quand Kabila s’obstine, Entre l’idiotie et le syndrome de l’Hubris
Par Olivier Tchouaffe, PhD, Contributeur au CL2P
Le président Congolais, Joseph Kabila, a réussi à s’accrocher au pouvoir pendant encore trois (03) ans alors qu’il est censé l’avoir quitté depuis décembre 2016, et s’obstine même à vouloir s’y maintenir en multipliant toutes sortes de manœuvres.
Le CL2P a déjà eu à argumenter que l’Afrique centrale est la région politique la plus arriérée au monde avec des dictateurs au pouvoir totalisant ensemble plus de deux (02) siècles de règne sans véritables réalisations reconnaissables et concrètes. Pire encore, cela n’a rien à voir avec une fracture dite générationnelle puisque M. Kabila est encore assez jeune pour être le fils de nombre de ses pairs autocrates et autres seigneurs de la sous-région. Le CL2P a fait valoir que l’obstination à s’accrocher au pouvoir n’est pas due simplement à des préjugés cognitifs ou à des fautes morales temporaires, mais à une longue histoire d’idiotie. Le CL2P définit cet idiotie comme l’attitude consistant à faire toujours la même chose encore et encore, tout en étant dans l’attente prophétique d’un résultat différent.
À cette idiotie, le CL2P ajoute la notion Grecque de l’hubris. En effet, les dictateurs sont très souvent des individus avec des tendances sociopathiques ou psychopathiques, qui les aident notamment à atteindre la gloire politique sans éprouver aucune forme de dilemme éthique. Car leur parcours au pouvoir est très souvent jalonné par des talents de manipulateurs et bien évidemment les cadavres à l’appel de leurs opposants respectifs. Cette envie pathologique de pouvoir vient également emballée avec une tendance à surestimer leurs capacités intellectuelles et physiques. En pratique un refus d’écoute ou de prendre conseil, d’imprudence et d’inattention aux détails.
Le problème avec cette ivresse du pouvoir et l’auto-glorification est qu’ils s’en immunisent à longueur de règne à travers différentes manipulations contre l’exercice démocratique de la séparation de pouvoirs. Ce qui se passe en pratique c’est que nos dictateurs sont comme des Néron absorbés au violon pendant que Rome brûle. L’expression de Néron a un double sens ici: non seulement Néron a joué de la musique pendant que son peuple souffrait, mais il était un leader inefficace en temps de crise. La même chose se produit en République Démocratique du Congo qui est déjà la capitale du viol au monde. De plus, ce vaste pays fait face à une lente implosion. Il n’empêche un seul et même homme se soucie uniquement de ce que son pouvoir diminue ou puisse lui être constitutionnellement repris.
Partout dans la région, beaucoup d’Africains ordinaires se sentent ainsi désespérés, car les certitudes économiques s’évaporent encore davantage. Paradoxalement cela fournit un terrain fertile pour les dirigeants politiques promettant la rédemption. Car ce sentiment de désespoir fait le lit des dictatures qui deviennent alors à la fois la maladie et le remède. Pour sortir de là, le CL2P milite pour le droit des nécessités et l’idée qu’aucun être humain ne doit être soumis à autant de privation indue que sous les dictatures d’Afrique centrale. En particulier, dans ces endroits où comme en République Démocratique du Congo (RDC) la force politique qui préside est caractérisée par des politiciens en proie à un narcissisme aigu et au syndrome d’hubris. La réalité est une illusion de contrôle, mais cette illusion de contrôle a incontestablement des effets catastrophiques.
Alors si les vies des dictateurs sont irréelles, les nôtres ne doivent pas ou plus l’être. En tant que tel, ne faisons pas l’erreur de penser qu’il y a une force obscure régnant sur le monde qui n’est pas nous-mêmes. C’est l’erreur fondamentale, basée sur une simple projection psychologique et l’emprise des théories du complot. Ce type de théorie du complot donne aux institutions plus de pouvoir qu’elles en ont en nous, laissant croire que nous en avons moins. Ce type de sentiment tire généralement sa racine dans un sentiment d’impuissance cultivé par des siècles de colonialisme et de néo-colonialisme.
Le pouvoir au peuple!
Olivier Tchouaffe, PhD, Contributeur au CL2P
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English version
Central Africa: When Kabila Digs in: Between Idiocy and the Hubris Syndrome
By Olivier Tchouaffe, PhD, contributor to the CL2P
The Congolese president, Joseph Kabila, managed to cling to power for three more years after he was supposed to be constitutionally out of office since December of 2016.
The CL2P has already documented that central Africa is the most backward political region in the world with dictators in power totalizing together more than two centuries in power with no recognizable achievements. More, this has nothing to do with a so-called generational divide since Mr. Kabila is still young enough to be the child of the respective autocrats lording over the region.
The CL2P has argued that obstinacy to cling to power is not due simply the result of some cognitive bias or some temporary moral lapses but a long history of idiocy. The CL2P defines this idiocy with the attitude of doing the same thing over and over and expecting a different result. To this idiocy, the CL2P adds the Greek notion of hubris. Indeed, dictators tend to be high achieving individuals with often sociopathic or psychopathic tendencies, which help them achieve political glory without any kinds of ethical dilemma as they often, have to manipulate and kill their ways into power. That pathological urge for power also comes packaged with a tendency to overestimate their intellectual and physical capacities. In practice, a refusal to listen or to take advice, recklessness and inattention to details.
The problem with this intoxication of power and self-glorification is that they are immune to the democratic exercise of checks and balances. What is taking place, in practice, is a bunch of Nero’s fiddling while Rome is burning. That Nero’s expression has a double meaning: Not only did Nero play music while his people suffered, but he was an ineffectual leader in a time of crisis. Same in the Democratic Republic of Congo is already the rape capital of the world. Moreover, that vast country is facing pending implosion but one man only care about his diminishing power.
Across the region, consequently, many ordinary Africans are feeling desperate, as economic certainties evaporate even more. A fertile ground for political leaders promising redemption. This sense of desperation makes the bed of dictatorships who then become both the disease and the medicine. For a way out of that, the CL2P militate for the right of necessities and the idea that no human beings must be subjected to undue deprivation. Particularly, in places where the presiding political force are politicians in throes of acute narcissism in and hubris syndrome. The reality is an illusion of control, however, an illusion of control with catastrophic effects.
However, if the dictators’ lives are unreal, ours do not have to be. As such, let us not make the mistake of thinking there is some dark force ruling the world that is not ourselves. That is the basic mistake, based on simple psychological projection, of conspiracy theorists. This kind of conspiracy theory gives institutions more power than they have, and ourselves less. It is usually rooted in a feeling of powerlessness cultivating by centuries of colonialism and neo-colonialism.
People have the power!
Olivier Tchouaffe, PhD, contributor to the CL2P