Conformément aux critères objectifs énoncés par notre organisation depuis sa création (lire :
Arrêté le 16 avril 2012, Chief Inoni Ephraïm était accusé du détournement de 1,7 milliards de F CFA dans le cadre de la gestion des créances de la défunte compagnie aérienne Cameroon Airlines.
Maintenu en prison sans preuve
Dans le premier volet de l’accusation, il est accusé du détournement de 283 milliards de F CFA dans le cadre de l’attribution d’un marché de gré à gré en procédure d’urgence au cabinet APM, société dont il était le président du Conseil d’administration. À aucun moment, la justice camerounaise n’a démontré qu’Inoni Ephraïm a «obtenu» ou «retenu» tout ou partie de ce pactole dans le cadre de ce marché qu’il n’a ni négocié, ni signé. Bien plus, celui qui a signé ce marché au nom du cabinet a été acquitté.
Pour ce qui être de l’autre volet de l’accusation, à savoir la distraction de 1,4 milliards de F CFA, il s’agit d’un montant débloqué par le ministre des Finances de l’époque M. Michel Meva’a m’Eboutou (oncle du dictateur Paul Biya et actuel secrétaire général du Sénat au Cameroun). Le destinataire qu’était le loueur d’avion australien Ansett a accusé réception des fonds.
Pourquoi le caractère politique de sa détention?
D’après des informations concordantes recueillies par hurinews.com auprès d’anciens proches collaborateurs de l’ancien Premier Ministre, qui ont requis l’anonymat, Inoni Ephraïm aurait émis des réserves suite au limogeage en septembre 2007 des ministres de la Santé, Urbain Olanguena Awono, de l’Économie et des Finances, Polycarpe Abah Abah, et des Relations Extérieures, Jean Marie Atangana Mebara. Ces derniers ont été présentés par la presse locale comme des membres du G11.
Dans un câble diplomatique américain de Wikileaks du 22 février 2007, Ephraïm Inoni est considéré comme une personnalité « intègre, compétente et bien positionnée » parmi les potentiels successeurs de Paul Biya. De plus, le porte-parole du gouvernement Issa Tchiroma Bakary , au cours d’une conférence de presse le 10 mars 2016 a déclaré sans ambages : « Je voudrais parler ici de la question relative aux procédures judiciaires visant certaines personnalités de premier plan, qu’il s’agisse de hauts commis de l’État ou de personnalités du monde des affaires, dans le cadre de la lutte menée par le Chef de l’État (et non par une justice libre et indépendante, ndlr)». De quoi démontrer à suffire le caractère politique de la détention d’Inoni Ephraïm.
Michel Biem Tong, journaliste, correspondant du CL2P au Cameroun
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)