Juste après l’enlèvement puis la séquestration du Dr. Nganang, le CL2P a écrit que Dr. Nganang représente un test de Rorschach de la politique camerounaise et nous avions raison, au regard des développements récents dont notre organisation est témoin.
L’enlèvement du Dr Nganang a en effet exposé et révélé la prégnance d’une culture politique réactionnaire au Cameroun. Il est sans précédent qu’un enlèvement et une séquestration devenue une routine dans la « démocratie apaisée » de Paul Biya déclenche autant d’hystérie voire de sottises. Bien évidemment cette bêtise en dit long sur la capacité collective de prise de décision et de responsabilité de notre soi-disant «élite» intellectuelle, submergée qu’elle paraît par une excessive impulsivité, avec une faible emprise sur la réalité, et donc très fébrile dans sa résistance aux tensions ordinaires, y compris aux critiques personnelles et réactions moins flatteuses sur ses œuvres. Pire, cette Elite est entrain de faire la triste démonstration de sa tendance à s’effondrer à la première salve d’attaques lancées par des tontons macoutes du régime de Yaoundé, en cette période de tensions accrues au Cameroun, alors même que ce pouvoir trentenaire présente tous les signes de panique à mesure que se rapproche sa fin inéluctable.
L’exposition de cette hystérie de masse est récemment venue du Dr. Mathias Éric Owona Nguini. À son propos, Joël Didier Engo, Président du CL2P, écrit:
“Patrice Nganang et Mathias Eric Owona Nguini ne jouent plus tout à fait dans la même cour. Le texte illisible et incompréhensible du Dr. Owona Nguini, en réaction à l’enlèvement puis la séquestration au Cameroun de l’écrivain Patrice Nganang, vise certainement plus à épater la galerie aliénée du régime tribalo-fasciste de Yaoundé, et ne mérite pas qu’on lui prête ou donne plus d’importance qu’il n’en faut.”
Engo d’ajouter:
“En effet Patrice Nganang, bien que séquestré dans un mouroir carcéral de Yaoundé où il en sortira inévitablement bientôt, et M. Mathias Eric Owona Nguini ne jouent plus tout à fait dans la même cour, notamment quand on observe la couverture mondiale du drame vécu par le premier, qui le place d’emblée parmi les intellectuels courageux qui ont osé braver la peur pour combattre l’obscurantisme politique. Pendant que l’histoire retiendra que M. Owona s’y est complu en le nourrissant même avec ses thèses aux accents identitaires, réactionnaires qui, pendant la crise anglophone encours au Cameroun, ont pris la forme de véritables incitations aux massacres des populations civiles.
Il faut juste craindre que, engoncé dans ses certitudes tribalo-fascistes et le confort partisan que lui offre encore sa proximité avec la tyrannie agonisante du régime de Paul Biya, le non moins estimable Mathias Eric Owona Nguini s’avère incapable de prendre le recul nécessaire; surtout de mesurer toutes les implications historiques et juridiques de ses affirmations.”
Le CL2P est conscient qu’en l’état d’exacerbation des tensions, la température publique ne retombera pas de sitôt, que le Dr Nganang soit libéré immédiatement ou non. En effet, il y a toute une gamme d’émotions politiques sous-jacentes. Car les choix ne se limitent pas uniquement entre chanter les louanges au « papa Biya » et/ou pousser des cris hystériques sans fin contre le Dr. Nganang. Peut-être que l’un des plus grands services auquel devrait s’astreindre tout auteur, acteur public, ou lecteur aujourd’hui au Cameroun n’est précisément pas de déterminer ce qui relève du bien ou du mal – ce qu’est une bonne ou une mauvaise politique par exemple – mais de prendre toute la mesure de ce que devrait être une personne normale dans le contexte actuel dans ce pays, avec les risques réels de matérialisation des prédictions les plus apocalyptiques.
En d’autres termes, en ces temps extrêmement polarisés, (re)trouver le bon sens de la juste proportion pourrait être au nombre de nos devoirs patriotiques les plus plus urgents.
Alors déversons autant que nous le pouvons toute notre fureur sur la véritable crise que traverse le Cameroun! Parce que ce pays a urgemment besoin de nous tous pour retrouver la paix intérieure!
Par Olivier Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
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English version
Dr. Nganang: The Rorschach’s test of Cameroonian politics
Right after the kidnapping and sequestration of Dr. Nganang, the CL2P wrote that Dr. Nganang represents a Rorschach test of Cameroonian politics and the CL2P was right given the recent development our organization has since witnessed. Dr. Nganang’s kidnapping has exposed a reactionary political culture wide open. It is unprecedented that a kidnapping and a sequestration which is a routine in Biya’s “appeased democracy” has exposed so many foolishness. And, of course, this foolishness says a lot on our “elite’s” decision-making capacity, having such levels of impulsivity, having a loose grip on reality and being so fragile in their abilities to cope with ordinary stresses, such as basic criticisms or unflattering news, will tend to unravel, especially in times of heightened stress, such as under a slowly collapsing regime.
The recent exposure of mass hysteria came from Dr. Mathias Eric Owona Nguini. As such, Joel Didier Engo, President of the CL2P writes that:
“Patrice Nganang and Mathias Eric Owona Nguini no longer play in the same court. An illegible and incomprehensible text of Dr. Owona Nguini, in response to the kidnapping and sequestration in Cameroon of the writer Patrice Nganang, certainly aims more to impress the alienated gallery that makes up the tribalo-fascist regime of Yaoundé, and does not deserve that it is lent or given more importance than necessary.”
He adds that:
“Indeed Patrice Nganang, although sequestered in a jailhouse of Yaoundé where it will inevitably come out soon, and Mr. Mathias Eric Owona Nguini no longer play quite in the same course, especially when we observe the global coverage of the tragedy lived by the first, which places him immediately among brave intellectuals who have dared to brave fear to combat political obscurantism. While history will remember that Mr. Owona has been delighted by even feeding his theses peppered with reactionary ethno-fascist identity-politics, and that during the Anglophone crisis in Cameroon, he legitimized the massacres of civilians.”
The CL2P is aware that the public temperature will not be lowered whether or not Dr Nganang is released immediately. Indeed, there’s a range of political emotion. The choices aren’t limited to singing the praise of “papa Biya” or endless screaming at Dr. Nganang. Perhaps one of the greatest services any pundit, writer, or reader can provide is not only determining what’s right and wrong — good policy and bad — but also the degree to which a normal person should care and the level of certainty in the apocalyptic predictions. In other words, in our polarized times, finding the proper sense of proportion might be among your greatest patriotic duties.
Save your fury for the real crisis facing the country! Cameroon needs you to be calm!
By Olivier Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P