“J’ai besoin de commencer mon propos en remerciant Dieu car toutes les bonnes choses viennent de lui, même dans les moments difficiles.
Chaque jour qui passe nous devenons de plus en plus inquiets sur le sort de SISIKU Julius AYUK TABE. Les trois dernières semaines ont été cauchemardesques, pour toute sa famille, ses amis et les habitants de l’ancien territoire britannique du Sud Cameroun (ci-après dénommé République fédérale d’Ambazonie), ne sachant où il se trouve.
Je fais cette déclaration parce que nous avons des raisons de nous inquiéter pour la vie et la sécurité de mon mari et nous savons que les médias, le public, les gouvernements et les organisations vont y prêter attention.
SISIKU Julius AYUK TABE est un mari adorable, attentionné, humble et honnête et père de mes enfants. Ingénieur informaticien formé et expérimenté, il est calme et désire toujours servir les autres et chercher des solutions pour améliorer la prospérité humaine. Ce sont ces qualités qui ont gagné la confiance des Ambazoniens qui lui ont fait confiance afin qu’il mène des efforts juridiques et diplomatiques vers la restauration de l’indépendance et la reconnaissance internationale de la République Fédérale d’Ambazonia en tant qu’État démocratique et souverain.
Mon mari Julius n’est pas un terroriste. Il n’est pas un criminel. Julius est un activiste luttant pour la liberté, l’égalité et la justice dans notre pays natal l’Ambazonia.
Julius et moi avons discuté pour la dernière fois le 5 janvier 2018, lorsqu’il a pris le vol pour Abuja en avance pour une réunion prévue avec des membres proches du gouvernement intérimaire de la République fédérale d’Ambazonie. La réunion, m’a-t-il dit, devait porter sur les besoins humanitaires croissants des réfugiés d’Ambazonie au Nigeria et sur les meurtres systématiques, les arrestations et les destructions des biens et des entreprises des citoyens non armés dans notre terre natale par des soldats armés et des forces paramilitaires de la République du Cameroun et les fonctionnaires nommés du régime du président Paul Biya à Yaoundé.
Dans la soirée du 5 janvier 2018, Julius n’était pas rentré chez lui et était inaccessible au téléphone. Le 6 janvier 2018, après plusieurs investigations et consultations, nous avons reçu des informations selon lesquelles mon mari Julius et onze autres dirigeants du gouvernement intérimaire d’Ambazoni avaient été enlevés par le service de sécurité nigérian lors de leur réunion à l’hôtel Nera à Abuja. Pendant trois semaines, aucune personne, y compris les avocats nigérians des droits de l’homme, FEMI FALANA et ABDUL OROH, et les membres de la famille des dirigeants enlevés, dont moi-même, n’ont vu ni entendu l’un des personnes enlevées.
Le 28 janvier 2018, les deux avocats défendant mon mari et 11 autres ont publié une déclaration indiquant que le gouvernement du Nigeria avait extradé les 12 dirigeants vers le Cameroun. Le 29 janvier 2018, le porte-parole du gouvernement camerounais, Issa Tchiroma Bakary, a annoncé à la communauté nationale et internationale que 47 personnes enlevées au Nigeria, dont mon mari SISIKU Julius AYUK TABE se trouvaient sur le territoire camerounais et en détention. Jusqu’à cet annonce, mes enfants et moi n’avions toujours aucune information sur les traces de Julius. Aujourd’hui, c’est le 31 janvier 2018, nous n’avons aucune preuve que Julius et les 11 autres sont vivants. Et s’ils sont vivants, quelles sont les accusations portées contre eux et pourquoi n’ont-ils pas été autorisés à parler à leurs familles et à avoir accès aux procédures légales en vertu du droit international?
Je n’ai pas choisi de naître au Cameroun méridional. Sisiku Julius Ayuk Tabe et 11 autres dirigeants n’ont pas non plus choisi de naître au Cameroun méridional. Nos enfants et petits-enfants n’ont pas choisi d’être des descendants du Cameroun méridional. Plus de 8 millions d’entre nous sur le territoire d’Ambazonie et dans le monde n’ont pas choisi d’être originaires de cette zone. C’est notre terre natale et nos modes de vie sont façonnés par notre culture et nos valeurs communes. Nous, Camerounais du Sud mourrons tous.
Ecoutez mon cri et celui de mes enfants. Écoutez le cri de milliers de conjoints, d’enfants et de membres de la famille de ceux qui ont été tués, blessés, enlevés, détenus et portés disparus. Nous appelons la communauté internationale et les gouvernements à exhorter M. Paul BIYA à produire des vidéos de Julius AYUK TABE et de 11 autres, à permettre aux avocats et aux membres de la famille de les rencontrer et à les libérer parce qu’ils ne sont pas des criminels. Notre appel s’applique également à tous les autres militants illégalement détenus dans des prisons et des lieux inconnus à travers le territoire camerounais.
J’appelle les autres femmes, Amnesty International, les Nations Unies, le Commonwealth et l’Union africaine à agir rapidement et résolument en proposant de trouver une solution politique à la lutte pour la restauration de l’indépendance du Cameroun méridional.
Écoutez nos voix. Nous ne sommes pas des terroristes. Nous sommes des ambazoniens. Nous luttons pour la liberté, la souveraineté et la dignité humaine de millions de Camerounais du Sud. Nos droits de naissance ont été eliminés, nos libertés effacées, nos libertés politiques, culturelles et économiques refusées depuis plus d’un demi-siècle par les gouvernements de la République du Cameroun>>.
Mme Lilian AYUK TABE
Traduit de l’anglais au français et publié par Paul CHOUTA (PC)/www.lequatrièmepouvoir.
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Statement from the family of Sisiku Julius Ayuk Tabe:
“I need to start by thanking God for all good things come from Him, even difficult moments too.
With every passing day we are becoming more and more worried about the whereabouts of Sisiku Julius Ayuk Tabe. The last three weeks have been a nightmare, for all his family and friends and the people of former British territory Southern Cameroons (hereafter referred to Federal Republic of Ambazonia), not knowing where he is.
I issue this statement because we have reason to be worried for my husband’s life and safety and we know that the media, public, governments and organizations will pay attention.
Sisiku Julius Ayuk Tabe is a loving, caring, humble, and honest husband and father of my children. A trained and experienced computer engineer, he is calm and always desire to serve others and seek solutions toward improving human prosperity. These are the qualities that earned the confidence of Ambazonians who trusted him to lead legal and diplomatic efforts toward the independence restoration and international recognition of the Federal Republic of Ambazonia as a democratic and sovereign state.
My husband Julius is not a terrorist. He is not a criminal. Julius is an activist fighting for freedom, equality and justice in the land of our birth Ambazonia.
Julius and I last discussed on 5th January 2018, when he flew to Abuja ahead of a scheduled meeting with close members of the Interim Government of the Federal Republic of Ambazonia. The meeting, he told me, was to focus on the rising humanitarian need of Ambazonia refugees in Nigeria and indiscriminate killing, arrest, and destruction of property and businesses of unarmed citizens in our homeland by armed soldiers and paramilitary forces of La Republique du Cameroun and appointed government officials of President Paul Biya regime in Yaounde.
In the evening of 5th January 2018, Julius had not returned home and was unreachable via phone. On the of 6th January 2018, after several inquiries and consultations, we received information that my husband Julius and eleven other leadership members of Ambazonia Interim Government were abducted by Nigerian Security Service during their meeting at Nera Hotel in Abuja. For three weeks, no single person, including Nigerian human rights lawyers Femi Falana and Abdul Oroh and family members of the abducted leaders including myself have neither seen nor heard from one of the abductees.
On 28th January 2018, the two lawyers defending my husband and 11 others issued a statement indicating that the Government of Nigeria extradited the 12 leaders to Cameroon. On 29 January 2018, Cameroon government spokesperson Issa Tchiroma Bakary announced to Cameroun’s public and international community that 47 abductees in Nigeria including my husband Sisiku Julius Ayuk Tabe are in Cameroun’s territory and under custody. Until the announcement, my children and I still had no information of Julius’ whereabouts. Today is 31 January 2018, we have no proof that Julius and the 11 others are alive. And if they are alive, what are the charges against them and why have they not been allowed to talk to their families and to access legal due process under international law?
I did not choose to be born in Southern Cameroons. Sisiku Julius Ayuk Tabe and other 11 leaders did not choose to be born in Southern Cameroons either. Our children and grandchildren did not choose to be descendants of Southern Cameroons. More than 8 million of us within Ambazonia territory and worldwide did not choose to originate from Southern Cameroons. It is our land of birth and our ways of life are shaped by our common culture and values. We will all die Southern Cameroonians.
Hear my cry and that of my children. Hear the cry of thousands of spouses, children and family members of those who have been killed, injured, kidnapped, detained and are missing. We appeal to the international community and governments to urge Mr. Paul Biya to produce video footages of Julius Ayuk Tabe and 11 others, grant access to lawyers and family members to meet them, and free them because they are not criminals. Our appeal equally applies to all other activists illegally detained in prisons and unknown locations across Cameroun territory.
I call on fellow women, Amnesty International, the United Nations, Commonwealth, and African Union to act swiftly and decisively by offering to mediate on finding a political solution to the independence restoration struggle of Southern Cameroons.
Hear our voices. We are not terrorists. We are Ambazonians. We are fighting for freedom, sovereignty, and human dignity for millions of Southern Cameroonians. Our birth rights have been suppressed, our liberties erased, our political, cultural and economic freedoms denied for more than half a century by the Governments of La Republique du Cameroun.
By Mrs Lilian Ayuk Tabe “
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UNHCR condemns forced returns of Cameroon asylum-seekers from Nigeria
UNHCR, the UN Refugee Agency, has learned with great concern of the forced return by Nigeria of 47 Cameroonians, who were handed over to the Cameroonian authorities on 26 January 2018.
Most of the individuals in question had submitted asylum claims. Their forcible return is in violation of the principle of non-refoulement, which constitutes the cornerstone of international refugee law.
The returns were carried out despite UNHCR’s efforts and engagement with the authorities.
UNHCR reminds Nigeria of its obligations under international and Nigerian law, and urges the Nigerian Government to refrain from forcible returns of Cameroonian asylum-seekers back to their country of origin.
We also urge the Government of Cameroon to ensure that the group is treated in accordance with human rights law and standards.