Le REDHAC demande impérativement à l’Etat du Cameroun de rendre public le lieu de détention de M. Ayuk Tabe et les 46 autres.
Le Réseau des Défenseurs des droits humains en Afrique Centrale (Redhac) a saisi le conseil constitutionnel et la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples contre l’État du Cameroun. Pour l’extradition d’Ayuk Tabe et 46 autres sécessionnistes au Cameroun en violation des dispositions internationales sur le droit des réfugiés. Une conférence à été donnée par Maximilienne Ngo Mbe, Directrice exécutive du Rehhac.
Malgré le plaidoyer du haut commissariat pour les réfugiés.
Depuis le 05 janvier 2018, M. Sisiku Ayuk TABE et 46 autres activistes du mouvement pro-indépendantiste du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun ont été arrêtés au Nigeria et extradés par le Gouvernement du Nigéria et reconnu être sur le sol camerounais le 29 janvier 2018 par le Porte Parole, ministre de la communication, M. Issa Tchiroma Bakari. Et ce, malgré le plaidoyer du Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés auprès du gouvernement du Nigéria qui dans sa lettre du 24 janvier 2018 déclare entre autres je cite « …. Afin d’assurer une meilleure gestion du flux migratoire en accord avec les principes humanitaires internationaux, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés continue son plaidoyer avec les autorités nigérianes pour sauvegarder les droits de ceux qui ont fui la crise et faciliter l’approvisionnement d’une assistance humanitaire en sécurité et dans la dignité.Le Haut Commissariat a négocié la mise en liberté de certains demandeurs d’asile arrêtés par les autorités nigérianes. Pour ceux qui sont en détention y compris le leader du groupe pro-indépendantiste, le gouvernent nigérian a accepté d’accorder au Haut commissariat un accès pour la détermination de leurs statuts. Le Gouvernement a en plus de cela réaffirmé au Haut Commissaire que ceux qui sont en détention ne retournerons pas au Cameroun ».
En marge des dispositions internationales.
On sait que ces personnes ont été transférées à Yaoundé parce que les autorités camerounaises et nigérianes le reconnaissent. Mais sans toutefois révéler leur identité, ni leur nombre exact, ni le lieu de leur détention. Pour certains, ils seraient détenus au Secrétariat d’État à la défense(SED), d’autres pensent qu’ils ont subi des exécutions extrajudiciaires. En violant les dispositions internationales sur le droit des réfugiés tels que l’indique le Haut Commissariat des Nations Unies. En violant les dispositions du Pacte International Relatif au Droits Civils et Politiques. Pour le REDHAC, Les gouvernements du Nigeria et du Cameroun se sont volontairement mis en marge des instruments et mécanismes régionaux et internationaux qu’ils ont librement signés et ratifié. Le REDHAC demande impérativement à l’Etat du Cameroun de rendre public le lieu de détention de M.
AyukTabe et les 46 autres, de publier la liste complète de tous ceux qui ont été extradés, d’assurer leur protection et sécurité physique et morale, de leur accorder le droit de visite de leurs familles, leurs avocats et les organisations de défense de droits humains. Aussi le REDHAC considère que M. AyukTabe et les 46 autres sont présumés innocents jusqu’à ce que ce leur culpabilité soit prouvée devant une juridiction impartiale, compétent et équitable
Eviter le chaos par le dialogue
Depuis le déclenchement de la crise sociopolitique dans les régions du Nord Ouest et Sud-Ouest du Cameroun, les derniers chiffres en notre possession estiment à plus de 1000 personnes arrêtées dont 125 à la prison centrale de Kondengui. Quelque 30.000 Camerounaises et Camerounais qui ont fuit les zones de combats et la brutalité aveugle des deux camps sont réfugiés dans les états voisins du Nigeria dont l’état de cross river. Le REDHAC pense que le gouvernement avait et a toujours la possibilité d’éviter ce chaos s’il privilégie le dialogue social et inclusif à la guerre. Ceci passe aussi par la libération pure et simple des personnes arrêtées dans ce cadre.
© Camer.be : Franck BAFELI Avec Le Redhac