Comment comprendre les mises en scène nécro-politiques à répétition du pouvoir de Yaoundé, générant à chaque fois une tempête de stupidités, tenant la population en otage, et ignorant sa triste réalité pour un mélodrame bébête dégoulinant de mauvais goût et alimenté par une masculinité toxique?
Pour comprendre la persuasion du necropower, il faut prendre conscience de la puissance d’un combo toxique produit par une culture pathologique trempée dans la violence, l’intimidation, la peur de la mort; et comment cette peur rend les Camerounais ordinaires, sans exception tribale, vulnérables et prêts à accepter puis à reproduire les arguments du nécropouvoir.
Les (bullshitters) connards sans honte qui essayent de noyer cette culture de la violence uniquement dans le tribalisme primaire démontrent à suffisance ne pas comprendre l’héritage de la plantation biopolitique coloniale qui se fait passer pour un État-nation moderne. Plus criminel encore, ils affichent un mépris profond de découvrir la vérité sur ces questions de masculinité toxique et de nécropouvoir, à cause de la place disproportionnée qu’il donnent et du but immense qu’ils assignent à ces conneries [bullshits], qui sont uniquement des conneries [bullshits] comme le fait déjà abondamment le régime en place.
Ainsi, sombrer dans le tribalisme c’est jouer dans le camp du régime et légitimer le pouvoir autoritaire du président autocrate, qui décide de qui doit vivre et qui doit mourir. C’est aussi légitimer l’argument suivant lequel l’opposition légitime au pouvoir est motivée et animée par la même idéologie necropolitique que lui.
Car même ses critiques les plus acerbes doivent effectivement reconnaître que personne ne reste au pouvoir pendant 35 ans seulement grâce à la violence. Lors d’une conférence de presse mémorable avec l’ancien président français François Hollande, le dictateur camerounais s’en était vanté en affirmant que ne reste pas longtemps au pouvoir qui veut mais qui peut. Cette assertion sonnait comme une réplique au discours du Caire du président Barack Obama qui avait appelé à des institutions fortes et non plus aux hommes forts sur le continent.
Comprendre ce genre de longévité, c’est faire attention à la façon dont le pouvoir tyrannique est naturalisé au Cameroun. Précisément, pas sur le bilan anémique du président, mais dans sa capacité à manipuler la vie et la mort comme le faisait autrefois le maître colonial. Ainsi, avec sa capacité à survivre à de nombreuses «mises en scène» de (sa) mort, avec une monotonie régulière qui ne laisse pas le temps de réfléchir, le président Biya a acquis un pouvoir presque divin. Les gens qui sont convaincus que le pouvoir est d’origine divine tendent désormais de convaincre que ce genre de pouvoir divin ne peut être remis en question par de simples mortels (les opposants, les internautes, les partenaires étrangers, les ONG, etc…). En plus de cela, ce supposé pouvoir divin s’accompagne et se consolide dans la certitude absolue que le pouvoir a toujours raison. Ainsi, essayer de contester ce genre d’hypothèses confine à l’hérésie, à un crime de lèse-majesté, et à l’outrage. En outre, l’idée fausse se répand et est entretenue que la terreur ne peut provenir de l’État mais toujours de l’opposition et, dans ce contexte, oser vouloir (remplacer) le pouvoir en placer est un acte de terreur.
Dans ce contexte l’intellectuel afro-américain, Carter G. Woodson, a affirmé que «lorsque vous contrôlez la pensée d’un homme, vous n’avez pas à vous soucier de ses actions. Vous n’avez pas à lui dire de ne pas rester ici ou d’aller là-bas. Il trouvera son “lieu approprié” et y restera. Vous n’avez pas besoin de l’envoyer par la porte arrière. Il ira sans qu’on le lui dise. En fait, s’il n’y a pas de porte dérobée, il en coupera une pour son bénéfice spécial. “Carter G. Woodson fait ici la différence entre l’éducation et l’endoctrinement, ce qui conduit à la contradiction que les gens viennent à agir contre leur propre intérêt, à l’instar de cette jeunesse camerounaise endoctrinée qui appelle à la candidature d’un Président de 85 ans ou de certains opposants.
En effet l’éducation et la démocratie vont de pair et on ne peut pas vraiment être éduqué dans un système oppressif. Par exemple, le cycle biologique d’un homme n’a rien à voir avec la démocratie comme le prétendent les charlatans et thuriféraires à la solde du pouvoir necropolitique de Yaoundé. De plus, la raison et la vérité sont les seuls atouts nécessaires pour surmonter les endoctrinements. Encore plus, les questions cruciales telles que l’égalité des droits et une meilleure gouvernance sont encore plus importantes et déterminantes que la vie ou l’éternité d’un homme, fut -il président (et se concevrait-il un président à vie).
Par Olivier J. Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
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English version
Toxic Masculinity, Necropower, Tribalism and Democratic Mis-Education in Cameroon
By Olivier J. Tchouaffe0 PhD, Spokesman of the CL2P
How to understand the non-stop necropolitical staging of the president’s death, each time, generating a storm of stupidity holding the population hostage, ignoring their own grim reality for a sappy and senseless melodrama dripping in bad taste and fueled by toxic masculinity?
To understand the persuasion of necropower is to understand the power of a toxic combo of a pathological culture drenched in violence, intimidation, the fear of death, and how that fear makes ordinary Cameroonians, without tribal exception, vulnerable and ready to accept the arguments of necropower. The shameless bullshitters who are drowning this culture of violence solely on tribalism is not to understand the legacy of the colonial biopolitical plantation now masquerading as a modern nation state. More criminally, a profound disdain for finding out the truth on these issues of toxic masculinity and necropower because of some greater end promoted by bullshit, and by bullshit alone as the power of Yaoundé does.
Therefore, to cry tribalism is to play in the camp of the regime and legitimize the authoritarian power of the president who decides who should live and who must die. It is also to legitimize the argument that the legitimate opposition to power is motivated by the same necropolitical ideology.
Thus, even his more dire critiques must acknowledge that no one stay in power for 35 years alone on violence. During a press conference with then French President Francois Hollande, the Cameroonian president went to brag that no one stays in power for that long just because he wants it, but because he can, as a rebuke to president Barack Obama who called for strong institutions and not strong men on the continent.
To understand this kind of longevity is to pay attention on how power is naturalized in Cameroon. Precisely, not on the president’s anemic record but his ability to manipulate life and death as the colonial master did.
Thus, as with his ability to survive many “staged death,” with a regular monotony that leave out no time for proper reflection, the president has acquired near divine power. People who are convinced that power is of divine origin tend to agree that this kind of divine power cannot be challenged by mere mortals. More, how divine power comes packaged with the absolute certainty that one’s is always right. Thus, trying to challenge this kind of assumption amounts to heresy, crime of lese majesty and outrage. Furthermore, the idea that terror cannot come from the state but always from the opposition and within that context how wanting power is an act of terror.
As a result, the African American intellectual, Carter G. Woodson, claimed that “when you control a man’s thinking you do not have to worry about his actions. You do not have to tell him not to stand here or go yonder. He will find his proper place and will stay in it. You do not need to send him to the back door. He will go without being told. In fact, if there is no back door, he will cut one for his special benefit.”
Carter G. Woodson makes the difference between education and indoctrination which lead to the contradiction that people comes to act against their own best interest. Education and democracy goes hands in hands and how one cannot be truly educated in an oppressive system. For instance, how with necropower, the biological cycle of one man has nothing to do with democracy as the propagandist of necropower seek to pretend. Democracy to do with the power of reason and truth to overcome prejudices. More, crucial issues are such as equal rights and better governance are more important than the life of one man be it the president.
Olivier J. Tchouaffe0 PhD, Spokesman of the CL2P