Nous ne diffuserons, pas plus nous reproduirons les revendications des preneurs d’otages se réclamant de l’Ambazonie, qui détiendraient le délégué des affaires sociales du Nord-ouest.
En effet quelque soit la raison ou la cause défendue, nous ne pouvons souscrire au chantage sous forme d’ultimatum adressé à un État à travers la séquestration d’un de ses serviteurs, même l’État du Cameroun; y compris au motif d’une escalade répressive et guerrière entretenue dans les deux régions anglophones, et pour laquelle un certain nombre de décideurs politiques à Yaoundé en portent seuls l’entière responsabilité.
Parce que nous croyons en ce Cameroun, en son unité dans la diversité, et savons qu’il surmontera cette crise tout en survivant au régime tyrannique de Paul Biya.
Nous implorons les partisans et sympathisants de l’Ambazonie à libérer le délégué des affaires sociales du Nord-ouest, qui ne peut en aucune manière être rendu responsable des crimes perpétrés sur les populations civiles anglophones dans le cadre d’une surenchère terroriste profitant exclusivement à un régime dictatorial fermé à tout dialogue sur une résolution pacifique de la crise anglophone.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)
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Cameroun anglophone: un groupe armé diffuse la vidéo d’un fonctionnaire enlevé
La vidéo dure 59 secondes. Elle présente un homme debout, filmé dans la pénombre, au fond d’une maison aux murs défraîchis. Il dit être délégué régional des affaires sociales de la région du Nord-Ouest et supplie le ministre des Affaires sociales d’intervenir auprès du gouvernement en vue de pousser celui-ci à donner des preuves de vie des leaders se réclamant de « l’Ambazonie » arrêtés au Nigeria et extradés à Yaoundé en janvier dernier.
L’otage précise que les auteurs de la vidéo donnent 48h au gouvernement, faute de quoi il sera tué. La vidéo est signée du logo « ADF », « Ambazonian Defence Force », l’un des groupes armés des séparatistes anglophones dont les actes de violence se multiplient dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest.
La vidéo est en circulation depuis samedi soir via les réseaux sociaux, Facebook notamment et l’application WhatsApp. Joint par téléphone, le ministre de l’Administration territoriale a confirmé que le gouvernement avait bien reçu et authentifié cette vidéo. C’est la première fois que ce groupe armé revendique une prise d’otage et choisit ce mode de communication.
Le délégué régional des affaires sociales avait été enlevé le 24 février dernier à Batibo, arrondissement situé à 45 kilomètres de Bamenda. Deux semaines plus tôt, c’est le sous-préfet de la même ville qui avait été enlevé. Il n’y a, jusqu’ici, aucune nouvelle de lui.