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Politique et Messe Noire au Cameroun
« Paul Biya est élu par Dieu lui même« selon Issa Tchiroma Bakary, le griot attitré de l’inamovible président de 85 ans, en sa qualité de ministre de la communication, Porte-parole du gouvernement. Cela découle de la prophétie d’un autre griot présidentiel, Jacques Fame Ndongo, qui a qualifié les Camerounais ordinaires de «créatures» de Paul Biya.
Y compris en mettant de côté le blasphème évident qui associe un politicien corrompu et un régime sanguinaire en faillite avec le Saint-Père, le spirituel et le divin; nous sommes en présence ici de la pure crasse politique et la profanation du sacré produite par une pratique hérétique de la messe noire où toutes les valeurs divines sont inversées. Cependant, il ne fait aucun doute que Jacques Fame Ndongo et Issa Tchiroma Bakary sont tous les deux des prêtres du régime «de droit divin» de Biya, qui se considère comme immunisé contre les lois humaines et tient pour acquis la servilité des Camerounais ordinaires. Cela explique aussi pourquoi dire la vérité à ce genre de pouvoir tyrannique est une profession dangereuse. Car le pouvoir donne la force, et la flagornerie d’un Fame Ndongo comme les délires de Tchiroma permettent de s’assurer qu’aucune voix dissidente ne peut être entendue, parce que nous vivons dans le soi-disant «meilleur des mondes» au Cameroun, la terre du lait et du miel, la cité qui brille au sommet de la colline.
En réalité c’est un régime où tout est construit sur un mensonge permanent, et l’idée que le président a été trié sur le volet par Dieu lui-même est le plus grand des mensonges.
De plus, un mensonge dangereux parce que les Camerounais qui s’opposent au régime doivent être des agents de Satan, donc incapables de pratiques de rédemption. Abandonner de la sorte la politique au bien et au mal est très dangereux.
Tout d’abord, la politique ne concerne pas les légendes de contes de fées. La manifestation commune de l’infirmité mentale chez les politiciens consiste précisément en ce que les psychiatres appellent le trouble de la personnalité narcissique, et ce serait une très bonne idée que cela soit pris au sérieux. Juste pour être certain de l’état mental de ceux qui sont censés nous représenter.
Deuxièmement, sans les droits de l’Homme, il n’y a simplement pas de société civilisée. Aussi, ce qui compte, ce n’est pas comment nous définissons le «bien» et le «mal» parce que le concept de «bien» et de «mal» est de nature subjective, comme un terroriste peut être un héros pour un autre. Ce qui compte, c’est comment nous traitons les actions et les conséquences en découlent. Les concepts de bien et de mal ne peuvent être appliqués qu’aux actions humaines.
Fondamentalement les sociétés civilisées sont celles qui ont établi concrètement comment les êtres humains peuvent toujours penser et agir dans le meilleur intérêt de toutes les vies humaines.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)
English version
Cameroonian Politics and the Black Mass
« Paul Biya is elected by God himself » according to Issa Tchiroma Bakary, the appointed griot of the immovable 85-year-old president, in his capacity as Minister of Communication, Spokesman of the Government. That follows from another presidential griot, Jacques Fame Ndongo, who referred to ordinary Cameroonians as “Creatures” of Paul Biya.
Setting aside the obvious blasphemy associating a bankrupt politician and a bankrupt regime with the holy, the spiritual and the divine is pure political crass and the desecration of the sacred as pure product of a practice of black mass where all the divine values are inverted. However, it is without a doubt that both Jacques Fame Ndongo and Issa Tchiroma Bakary are high priest of Biya’s divine right regime, which thinks of itself as immune to the laws of man and used to take ordinary Cameroonians for granted. That explains why speaking the truth to that kind of power is a dangerous profession. Power yields force and sycophants like Fame Ndongo and Tchiroma’s job is to make sure that no dissenting voices can be heard because we are living in the so called “best of times” in Cameroon, the land of milk and honey, the shiny city upon the hill.
Thus, this is a regime where everything is built on a lie and the idea that the president was handpicked by God himself is the biggest of the lies.
More, a dangerous lie because then Cameroonians who are opposing the regime must be “evil” therefore incapable of redemption. Bringing politics down to good and evil is very dangerous.
First of all, politics is not about fairytales legends. Thus, one common manifestation of mental infirmity among politicians is what psychiatrists call narcissistic personality disorder, and it would be a very great idea for this to be taken seriously. Just to be certain of the mental status of those who are supposedly representing us.
Second, without human rights, there is simply no civilized society. More, what matters is not how we define “good” and “evil” because the concept of “good” and “evil” is in the eye of the beholder. What matters is how we deal with actions and consequences. Concepts of good and evil can only be applied to human’s actions.
Thus, civilized societies are the ones that established in practical ways how human beings can always think and act in the best interest of all human lives.
The Committee For The Release of Political Prisoners (CL2P)