En guerre contre les Évidence: Sur la dernière interview du Prof. Kamto avec JMTV Plus
Le Professeur Maurice Kamto a été interviewé le lundi de Pentecôte 21 mai 2018 sur Jmtv Plus par le jounaliste Jacky Moiffo et le chroniqueur politique Joel Didier Engo, président du CL2P. Le Professeur Maurice KAMTO, éminent juriste qu’on ne présente plus, est le candidat du Mouvement Pour La Renaissance Du Cameroun (MRC) – parti d’opposition de sensibilité sociale-libérale – à l’élection présidentielle d’octobre 2018 au Cameroun.
JMtvPlus est connu pour donner beaucoup de temps à ses invités afin de leur permettre de développer leurs idées, ce que le prof. Kamto n’a pas manqué de faire. Dès le début du long entretien, le professeur Kamto se présente comme un «intellectuel organique», par opposition évidente à l’intellectuel néocolonial conventionnel que le président Paul Biya est devenu, brisant les espoirs qu’il avait suscités chez de nombreux Africains, notamment le professeur kamto, lorsqu’il est arrivé au pouvoir en novembre 1982.
La notion d’intellectuel organique est surtout nécessaire pour mettre en avant une politique de proximité réelle qui mobilise toutes les forces vives de la nation, en prenant appui sur la reconnaissance de l’indispensable unité du pays. Cette politique allie l’auto-construction individuelle et communautaire à travers une vision de la société où le travail et le vivre ensemble sont soutenus et reconnus; et où les institutions sont responsabilisées.
La responsabilité et la primauté de la loi sont la pierre angulaire de la démocratie pour parvenir à des résultats stables et tangibles.
L’éléphant évident dans la pièce est par essence la projection des mentalités et de violence. En effet, un pays comme le Cameroun encore sous le choc de la guerre civile de l’indépendance et de la guerre civile encours dans les régions anglophones, a un besoin urgent d’institutions modernes, de l’État de droit, et de la responsabilité; sinon l’établissement d’une démocratie durable devient impossible. D’où la nécessité de faire attention à chacun et à tous en cette période historique au Cameroun. Parce que les limitations constitutionnelles sont hélas effacées, la primauté du droit est en permanence attaquée, et nous avons un exécutif qui a l’impression d’être irréprochable et s’obstine à ne rendre de comptes à personne, encore moins au peuple camerounais. Et quand on parle de «peuple camerounais» dans son acception à lui, c’est uniquement pour sa société phagocytée de masturbation mutuelle depuis 36 ans. Pourtant, la majorité d’entre nous, qui nous soucions réellement du pays et pas seulement des partis politiques, n’en avons absolument rien à foutre de ce genre de régime.
Par conséquent, les changements de mentalité apportent une lumière sur la façon dont les êtres humains se servent de l’idéologie, et comment cette transmission de l’idéologie a des implications pratiques en termes d’autonomie et de croissance personnelle.
Cette transmission idéologique met en évidence au Cameroun le fait que ce ne sont pas les conditions matérielles mais les idées qui ouvrent des espaces à partir desquels les institutions sont construites. Ainsi des érudits, tels que Max Weber, dans l’Éthique Protestante du Capitalisme, démontrent comment les idées et non les conditions matérielles apportent une légitimité aux institutions et aux accumulations capitalistes. De plus, la notion de telos et la nécessité d’une reconnaissance équitable, de l’honneur, d’une fierté, et d’une honte qui peuvent engendrer des formes d’économie allant même à l’encontre de l’intérêt personnel des gens ordinaires.
Cette question d’intérêt personnel, de désir de reconnaissance, et d’ego peut conduire les individus à prendre le contrôle de tout le pays. Les institutions, cependant, ne sont pas et ne doivent pas être bâties sur l’ego, comme l’a notamment affirmé Barack Obama dans un discours au Ghana, lorsqu’il a dit que les Africains ont besoin d’institutions fortes, pas d’hommes forts et d’États plus dysfonctionnels.
Par Olivier J. Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
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Le Professeur Maurice Kamto a été interviewé le lundi de Pentecôte 21 mai 2018 sur Jmtv Plus par le jounaliste Jacky Moiffo et le chroniqueur politique Joel Didier Engo, président du CL2P. Le Professeur Maurice KAMTO, éminent juriste qu’on ne présente plus, est le candidat du Mouvement Pour La Renaissance Du Cameroun (MRC) – parti d’opposition de sensibilité sociale-libérale – à l’élection présidentielle d’octobre 2018 au Cameroun.
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English version
At War against the Obvious: On Prof. Kamto’s latest interview with JMTVPlus
Pr. Maurice Kamto was interviewed on Monday May 21, 2018 on Jmtv Plus by the Cameroonian Journalist, Jacky Moiffo, and Joel Didier Engo, the president of the CL2P.
JMtvPlus is known to give plenty of time to his guests to develop their ideas which prof. Kamto did not fail to do. From the get go, Prof. Kamto presented himself as an “organic intellectual” rather than a conventional neo-colonial intellectual the president Paul Biya has turned into dashing the hope of many Africans when he came to power on November of 1982.
The notion of organic intellectual is necessary to foreground a politics of proximity that harnesses all the supportive forces of the nation through the recognition of the country’s oneness and unity. This politics ally both individual and communal self-making through a vision of society where hard work and good living are supported and recognized and governments are made accountable.
Accountability and the rule of the law are the cornerstone of democracy and stable outcomes.
The obvious elephant in the room is the notion of mentalities and violence. For a country still reeling from the civil war of the independence and the civil war taking place in the Anglophone regions, the country is in dire need of modern institutions, the rule of law and accountability, otherwise, durable, string and stable democracy is not possible. Hence, the need to pay attention one and all, this is a historic period in Cameroon. Constitutional limits are always erased, the rule of law is always under attack, and we have an executive which feels it is above reproach and not answerable to anyone much less the Cameroonian people. And when referring to ‘the Cameroonian people’ is only for mutual masturbation society. However, the majority of us who actually care about the country and not just their political party no longer care about this kind of regime.
Hence, changes of mentalities bring a light on how human beings process ideology and how this transmission of ideology has practical implications in terms of autonomy and personal growth. It brings into focus that it is not material conditions but ideas that open up spaces out of which institutions are build. Thus, scholars, such as Max Weber, in the Protestant Ethics of Capitalism, demonstrate how ideas and not material conditions bring legitimacy to institutions and capitalist accumulations. More, the notion of telos and the necessity for equal recognition, honor, pride and shame which can spawn forms of economy that even work against ordinary people’s self-interest.
This question of self-interest, desire for recognition and ego can lead individuals to take control of entire country. Institutions, however, are not built on ego, as Barack Obama claimed in a speech in Ghana, that Africans need strong institutions not strong men and more dysfunctional states.
Olivier J. Tchouaffe, Phd, Spokesman of the CL2P