Le CL2P et le Dilemme du prisonnier du Régime de Yaoundé dans la région anglophone
C’est désormais avec des centaines de millions de Francs Cfa souillés du sang des milliers de morts civiles Anglophones que le gouvernement camerounais prétend régler un problème dont il n’avait jusqu’ici montré la moindre disposition à résoudre pacifiquement. Curieusement son soi-disant «acte humanitaire» aussi appelé «plan Marshall» de Paul Biya envers les Anglophones ordinaires transpire d’autant de mensonges manipulateurs et émotionnels. Pire encore, cette manipulation paraît particulièrement extrême.
En effet ce sont principalement les faucons du régime en place qui ont précipité cette crise sociale et politique dans l’actuelle impasse guerrière et meurtrière qui s’en font les porte-paroles. Ils en portent pourtant une responsabilité écrasante et mériteraient de figurer en bonne place au nombre des personnalités de la république poursuivies notamment pour complicité de crime contre l’humanité perpétrés dans les deux régions anglophones du Cameroun.
Maintenant, ces mêmes faucons essayent de gagner la guerre des relations publiques avant les parodies d’élections. En réalité dans leur esprit, plus ils empêchent une solution pacifique au problème anglophone, plus ils gagnent en atténuant ou supprimant toute forme d’opposition, puis de couverture médiatique. Ils n’ont pour ainsi dire aucune réelle incitation à venir à la table de négociation autour d’une solution pacifique anglophone. Parce qu’ils savent pertinemment qu’ils ne jouissent d’aucune légitimité dans ces régions, et qu’une solution pacifique à la suite d’un dialogue inclusif pourrait être préjudiciable à la pérennité du régime auquel ils appartiennent. Alors leur meilleure option politique reste de continuer à infliger des dommages à la véritable opposition. Pour eux vaut mieux laisser le problème s’envenimer pour préserver un gain politique, que de tenter de le résoudre et tout perdre à terme.
Cela nous ramène au dilemme du prisonnier politique, dans lequel la meilleure option pour tout le monde est l’inertie.
Le dilemme du prisonnier politique est un exemple standard d’une stratégie analysée dans la théorie des jeux qui montre pourquoi deux individus totalement rationnels pourraient ne pas coopérer, même s’il semble que c’est dans leur meilleur intérêt de le faire. Le dilemme du prisonnier fournit un cadre pour comprendre comment trouver un équilibre entre la coopération et la compétition.
Dans le cas du régime de Yaoundé et de la crise anglophone, il est ainsi préférable pour lui de ne surtout rien faire. Parce qu’il est convaincu qu’il ne gagnera rien en retour des anglophones ordinaires, notamment à raison de l’inimitié éternelle imprimée chez tous ceux d’entre-eux (aujourd’hui nombreux) qui se sont sentis trahis par ce régime. Ainsi, pour la dictature de Paul Biya, la (meilleure) stratégie consiste à ne rien faire tout en donnant l’impression (à l’opinion et la communauté internationale) de tout faire. Parce qu’elle sait qu’elle va probablement perdre dans ces régions dans toute élection politique juste et régulière.
À la fin les seuls vrais perdants sont les Camerounais. Et c’est pourquoi on en vient à espérer que les survivants anglophones repoussent à nouveau ces pompiers pyromanes du gouvernement camerounais avec leurs millions de Francs Cfa mal acquis.
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
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English version
The CL2P and The regime of Yaoundé’s prisoner’s dilemma in the Anglophone Region
As with hundreds of millions of Cfa Francs stained with the blood of thousands of English-speaking civilians, the Cameroonian government now pretends to fix a problem it has no incentives to do so. That’s because this so-called “humanitarian” act from the government is shot through with emotionally manipulative falsehoods. In this case, that manipulation has been particularly extreme.
In reality, it is mainly these hawks of the Biya’s regime that precipitated this social and political crisis in the current deadly and war deadlock.
They bear an overwhelming responsibility and deserve to figure prominently among the personalities of the republic prosecuted in particular for complicity in crimes against humanity perpetrated in the two English-speaking regions of Cameroon.
Now, the same hawks are trying to win the public-relations war before the elections. However, the longer the same hawks prevent a solution from the Anglophone problem from arising, the more they gain by suppressing all forms of opposition. So they have little incentive to come to the table around an Anglophone solution because they know they have no legitimacy in the regions. Thus, their better political option remains to continue inflicting damage on the real opposition. Better to let the problem fester for political gain than to attempt to solve it.
This leads to a political prisoner’s dilemma.
The prisoner’s dilemma is a standard example of a game analyzed in game theory that shows why two completely rational individuals might not cooperate, even if it appears that it is in their best interests to do so. The prisoner’s dilemma provides a framework for understanding how to strike a balance between cooperation and competition. In the case of the regime of Yaoundé and the Anglophone crisis, however, the regime’s best option is stasis: the regime of Yaoundé is best off doing nothing, since they’ll earn nothing but scorn for any action they take from the ordinary Anglophones anyway, as well as the undying enmity of many who felt betrayed by that regime. Thus, the regime of Yaoundé is best off doing nothing, since they will probably lose the regions in a fair political election. The only ones who lose out are the Cameroonian people.
The CL2P understand that the English-speaking survivors will once again repel the Cameroonian government firefighters with their millions of poorly-earned CFA Francs.
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P