Electoral Politics and Convictions in Cameroon
The CL2P has taken strong position against political elections in Cameroon which serve to give a “popular unction” to Biya “Tzun-Zuesque” practice to clear the political battlefield of competent civil servants such as Marafa Hamidou Yaya now considered to be an “enemy of the state” by the Biya’s regime. This clever and manipulative tactic reflect the government’s decision to minimize the political will of ordinary Cameroonians while continuing a free ride on the Government’s gravy train.
Indeed, the name of the game is conviction, the kind of conviction that landed senior minister Marafa in prison after he dared to recommend that the president retires to his face. In the same vein, the CL2P is a human right organization. Thus, for the CL2P, truth and justice does not care about elections. As a matter of fact, for those who still have a little bit of self-care and horrified by the state of our country, it is clear that we are now standing, at the precipice of the abyss, and nothing matter more than to take the cause of the Anglophone’s Cameroonians, the political prisoners, the widow, the fatherless, and all the victims of the Biya’s regime.
Thus, there is neither need to look the other way at Biya’s tactics nor engaging in the masochistic fantasy to surrender to a more powerful force. For those who fear retribution from the state, there is no punishment from the state that should deter us from condemning injustice, no matter how freely the Biya’s regime uses its power to crush dissent. In the preface of Frantz Fanon’s the Wretched of the Earth, the French philosopher Jean-Paul Sartre writes: « We only become what we are by the radical and deep-seated refusal of that which others have made us. »
Thus, for those who have fallen under the spell of the Biya’s regime, the necessity to summon a deep-seated refusal to turn into Biya’s creatures. Indeed, being a Biya’s creature is neither a natural nor an unavoidable state in Cameroon. Ordinary people have a right to resist. This demand for equal rights and then the celebration of democracy to confront the regime’s neoliberal agenda that exacerbates inequality, consolidates state authority and increases the number of incarcerated people in the country by allowing the government to drive through brutal policies in the name of unity and development.
In the CL2P, we believe that losing our heart and soul to politics is the textbook definition of evil. We rather think that the arc of the moral universe is long but it bends towards justice.
The Committee For The Release of Political Prisoners (CL2P)
Version française
Les Politiques électorales et Les Convictions au Cameroun
Le CL2P a pris position contre les parodies d’élections politiques au Cameroun, qui servent uniquement à donner une « onction populaire » à la pratique “Tzun-Zuesque » de Biya, consistant notamment à dégager du champ de bataille politique des grands serviteurs compétents de la république tels que Marafa Hamidou Yaya maintenant considéré comme un « ennemi » de l’État « par le régime de Biya. Cette tactique astucieuse et manipulatrice reflète la stratégie du gouvernement de minimiser la réelle volonté politique du Camerounais ordinaire tout en continuant à l’abreuver à la sauce du gouvernement.
En effet, le nom du jeu est la conviction, le genre de conviction qui a coûté la prison au ministre d’État Marafa après avoir osé recommander ouvertement que le président octogénaire prenne enfin ses droits à une retraite méritée. Dans la même veine, le CL2P est une organisation de droits humains. Ainsi, pour le CL2P, la vérité et la justice ne se soucient pas des élections. En fait, pour ceux qui ont encore un peu d’estime de soi et sont horrifiés par l’état de notre pays, il est clair que nous sommes maintenant debout, au bord du gouffre, et rien ne compte plus que de prendre à bras le corps la défense de la cause des Camerounais anglophones, des prisonniers politiques, de la veuve, des orphelins, et de toutes les victimes du régime trentenaire de Paul Biya.
Aussi, il n’y a pas besoin de détourner le regard des tactiques machiavéliques de Biya, ni de s’engager dans le fantasme masochiste de se rendre souvent par réflexe alimentaire à une force plus puissante. Pour ceux qui craignent la rétribution de l’État, il n’y a aucune punition de l’État qui devrait nous dissuader de condamner l’injustice, peu importe à quel point le régime de Biya utilise librement et en toute impunité internationale son pouvoir pour écraser la dissidence. Dans la préface des Damnés de la terre, des misérables de Frantz Fanon, le philosophe français Jean-Paul Sartre écrit à ce sujet: «Nous ne devenons ce que nous sommes que par la négation intime et radicale de ce qu’on a fait de nous.”
Par conséquent, pour ceux qui sont tombés sous le charme du régime de Biya, il reste la nécessité d’invoquer un refus profond de se transformer en créatures de Biya. En effet, être une créature de Biya n’est ni un état naturel ni un état inévitable au Cameroun. Les gens ordinaires ont le droit de résister. Cette exigence d’égalité des droits et la célébration de la démocratie face au programme néolibéral et ethno-fatchiste du régime qui exacerbe l’inégalité, consolide l’autorité répressive de l’État et augmente le nombre de personnes incarcérées arbitrairement dans le pays en permettant au gouvernement de mener des politiques brutales et meurtrières au nom de l’unité et du développement.
Dans ce contexte au CL2P, nous croyons que la perte de notre cœur et de notre âme à la politique de la terreur est la définition du mal. Nous estimons que l’arc de l’univers moral est certes long mais il penche inévitablement vers la Justice.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)