Appelons en effet pour une fois les choses par leur nom, au bout de 36 années d’une dictature implacable de Paul Biya.
Nous sommes une énième fois en présence d’une parodie d’élection présidentielle le 07 octobre prochain, où le tyran s’est arrangé au bout d’une épuration politique dans les rangs de son parti-État RDPC (menée prétendument au nom de la lutte souhaitable contre la corruption) à se retrouver uniquement face à une opposition choisie par ses soins, dispersée et étrangement muette sur les raisons qui militeraient objectivement à ce que ce scrutin ne se tienne pas à cette date: un système électoral entièrement contrôlé par le parti-État RDPC (d’Élécam, organe de régulation des élections, à la Cour Constitutionnelle chargée de statuer sur les éventuelles irrégularités, organes constitués entièrement d’anciens membres revendiqués du RDPC); puis l’impasse guerrière et ô combien meurtrière encours dans les deux régions anglophones.
Dans combien de démocraties de véritables démocrates accepteraient de participer à une telle mascarade électorale, en insultant délibérément l’intelligence collective de leurs concitoyens?
L’issue de ce scrutin ne présente le moindre doute.
Joël Didier Engo, Président du Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)
Présidentielle au Cameroun: «Il y a une belle offre politique»
Au Cameroun, la campagne électorale pour la présidentielle 2018 commence le 24 septembre prochain. Mais les neuf candidats engagés dans ce scrutin sont déjà en quête de voix pour espérer être élus en octobre. Du côté du président, Paul Biya, la machine du parti au pouvoir est en marche à travers les sections locales. Les candidats de l’opposition, quant à eux, sillonnent le pays ou les diasporas étrangères pour susciter de l’engouement derrière leur candidature. Alors, que peut-on attendre de la campagne électorale au Cameroun ? L’invité de Fabrice Wuimo est le politologue camerounais Fred Eboko, chercheur à l’Institut de recherche pour le développement (IRD).
RFI