Le CL2P, La politique électorale et Le surplus de citoyenneté au Cameroun
Par Olivier J. Tchoauffe, PhD, Porte-parole du CL2P
L’affrontement désormais légendaire entre Jackie Moiffo de JMTVPLUS Media, Joël Didier Engo, président du CL2P puis chroniqueur politique sur JMTV PLUS et Joshua Osih Nambangi, candidat du Social Democratic Front (SDF) à l’élection présidentielle, est très révélateur des processus actuels d’inclusion politique et de la crédibilité de l’élection elle-même au Cameroun.
En effet M. Osih a construit et vendu un récit selon lequel le processus électoral au Cameroun, bien que non parfait, était suffisamment crédible. Lorsque les sieurs Engo et Moiffo ont insisté sur plus de détails pour étayer ses arguments, M. Osih est devenu défensif et condescendant, recourant même aux vieux clichés selon lesquels les Camerounais vivant dans la diaspora ne sont pas pleinement informés sur les «réalités locales» de leur pays d’origine. Ce cliché est très symptomatique de la nature de l’inclusion politique au Cameroun, où le régime en place depuis 36 ans, voire 60, depuis que le RDPC est la continuation de l’UNC d’Ahmadou Ahidjo qui a choisi M. Biya pour le poste de président. Un poste pour lequel Mr. Biya n’a jamais été élu de manière régulière.
Ainsi, le régime de Yaoundé ne croit pas en une sphère publique inclusive où les médias, tels que JMTVPlus, jouent un rôle essentiel dans la pratique de la reconnaissance mutuelle. La sphère publique officielle est plutôt réduite à une sphère publique privatisée, que M. Osih a reconnue en affirmant que M. Engo n’était pas informé de la réalité camerounaise simplement parce qu’il vit à l’étranger, tentant désespérément de légitimer la longue tradition du régime de Paul Biya; celle qui laisse souvent entendre que les Camerounais ordinaires ne vivant pas dans le triangle national ne sont pas membres à part entière de la citoyenneté camerounaise. Cela est explicitement inscrit dans la constitution taillée sur mesure pour Mr.Biya et instrumentalisée pour excommunier les binationaux Camerounais qui font de l’ombre à Mr. Biya. Par contre, beaucoup d’autoproclamés «grands serviteurs» et de nombreux membres haut placés de ce régime ont la double nationalité et ne sont nullement inquiétés tant qu’ils sont reconnus comme loyaux au régime.
De plus, M. Osih continue précisément comme ces membres du sérail de légitimer les hiérarchies du régime de Yaoundé; plutôt que de travailler pour une communauté politique unifiée. En pratique, l’indépendance du pays n’a été transformée que dans les changements cosmétiques des modes de domination.
Il n’est donc pas surprenant que le président du CL2P, Joël Didier Engo, ait qualifié M. Osih et son parti «d’allié objectif» du régime de Paul Biya. Car il est clair que M. Osih soutient le mécanisme de production des inégalités de Biya à travers sa prolongation annoncée du système politique et juridique despotique. Ainsi, M. Engo ne pouvait pas être d’accord avec M. Osih, car au fond, M. Engo comprend comment les processus d’accumulation politique et de jouissance de ce qu’un spécialiste américain, Hector Amaya, appelle «excès de citoyenneté» sont créés au Cameroun par le régime Biya.
En agissant de la sorte, comment les mécanismes de privation politique de Mr. Biya produisent notamment des prisonniers politiques reconnus par le CL2P et excommunient complètement toutes les régions anglophones du Cameroun, qui ne peuvent même plus voter, ce que M. Osih n’a clairement pas compris ou fait semblant de ne pas comprendre. Comme dans le cas de la théorie de l’excès de citoyenneté, il est essentiel de comprendre comment le régime Biya produit sa propre hégémonie politique, juridique et culturelle.
Fondamentalement le problème pour le régime de Biya, est que nous avons maintenant des organisations de droits de l’Homme, telles que le CL2P, et des sociétés de médias indépendantes telles que JMTVPlus, qui sont désormais des acteurs majeurs et à part entière depuis l’étranger de la scène politique, juridique et culturelle camerounaise; et ne seront jamais réduits au silence.
Par Olivier J. Tchoauffe, PhD, Porte-parole du CL2P
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English version
The CL2P, Electoral Politics and Citizenship Excess in Cameroon
By Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P
The now legendary clash between Jackie Moiffo of JMTVPLUS Media, Joel Didier Engo, President of the CL2P and JMTVPLUS political Chronicler and Joshua Osih Nambangi, presidential candidate of the Social Democratic Front (SDF) is very informative of the current processes of political inclusion and the credibility of the election itself in Cameroon.
Mr. Osih constructed and sold a narrative that the electoral process in Cameroon, while not perfect, was credible enough. When push by Mrs. Engo and Moiffo to explain in greater details the basis of his arguments, Mr. Osih turned defensive and condescending, even relying on the old clichés that Cameroonians living in the diaspora are not fully informed about the “local reality” in the country. This clichés is very reflective on the nature of political inclusion in Cameroon where the regime in place for the past 36 years, if not sixty 60 since the CPDM is the continuation of the CNU of Ahmadou Ahidjo who handpicked Mr. Biya for the job of president he was never elected to in the first place.
Thus, the regime of Yaoundé does not believe in an inclusive public sphere where the media, such as JMTVPlus, play an essential role in the practice of mutual recognition. The official public sphere, instead, is reduced to a privatized public sphere which Mr. Osih acknowledged by claiming that Mr. Engo was not informed about Cameroonian reality just because he lives overseas, in the process, attempting to legitimize the Biya’s regime longstanding tradition of claiming that ordinary Cameroonians not living within the national triangle are not full member of Cameroonian citizenship. This is legalize through the regime of Yaoundé’s authoritarian refusal to acknowledge dual citizenship even though many high ranking members of that regime have dual citizenships.
More, Mr. Osih continues to legitimize the regime of Yaoundé’s hierarchies rather than working for a unified political community. In practice, turned the independence of the country only in cosmetic changes of modes of domination.
This explain why Mr. Osih had trouble recognizing the public values and the civic engagement of media, such as JMTVPlus and the advocacy of human right organization such as the CL2P. The issue that Mr. Osih was treating with a surprising casualness for a presidential candidate was the issue of electoral credibility and the regime of Yaoundé’s long and recorded history of political theft and excommunication that human right organizations, such as the CL2P, know very well.
Hence, it is not surprising that the CL2P president, Joel Didier Engo, labeled Mr. Osih as an “objective ally” of the Biya’s regime because it is clear that Mr. Osih support the Biya’s regime mechanism of inequality production through the political and its despotic legal system. Thus, Mr. Engo could not agree with Mr. Osih because at the core Mr. Engo understands how the processes of political accumulation and enjoyment of what American scholar, Hector Amaya, calls “citizenship excess” are created in Cameroon by the Biya’s regime. In so doing, how mechanisms of political disenfranchisement be it from political prisoners recognized by the CL2P and the whole Anglophone regions of Cameroon, which can no longer vote, as Mr. Osih clearly does not or claimed no to. As with the theory of “Citizenship Excess,” it becomes central to understand how the Biya’s regime produces its own political, legal, and cultural hegemony.
The problem with the Biya’s regime, however, is that we now have human right organizations, such as the CL2P, and independent media organization such as JMTVPlus which are now major players in the Cameroonian’s political, legal, and cultural scene and they will not be silenced.
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P