Compte-rendu de sa dernière comparution devant le Tribunal Criminel Spécial (TCS) de Yaoundé le vendredi 13 juillet 2018 – AFFAIRE ÉTAT DU CAMEROUN ET CAISSE AUTONOME D’AMORTISSEMENT (CAA) contre Achille ZOGO ANDELA, PDG DE SCLM SA – AUDIENCE RENVOYÉE LE 27 JUILLET 2018 À PARTIR DE 09H00
Je suis rentré crevé et très contrarié ce vendredi 13 juillet 2018 après 5 heures d’une audience kafkaïenne très très houleuse, bagarre avec les Magistrats, le GSO et les Gendarmes. Dépôt de plainte à l’audience pour injures racistes contre Me Ebaa Manga, avocat de la partie civile, dénonciation d’un cas de viol sur mineure de moins de 13 ans et de pédophilie de la part de Me Ebaa Manga sur l’enfant de son ex- meilleur ami haut dignitaire de la République, rixe avec Me Priso qui voulait absolument plaider. Alors que j’avais prévenu le Président de ce tribunal « ad hoc » que cette audience ne peut se dérouler dans pareilles conditions d’illégalité et d’iniquité, car je m’y opposerai même au prix de ma vie.
Mon avertissement n’a pas eu d’écho, la suite est connue, le tribunal s’est transformé en foire d’empoigne.
J’ai eu ensuite à faire la dénonciation de l’enrichissement illicite et outrancier de l’Avocat général Weshiba, propriétaire d’un parc immobilier évalué à plusieurs centaines de millions de FCFA aux origines injustifiables. Le magistrat véreux a failli faire une syncope lorsque j’ai promis produire au cours d’une des toutes prochaines audiences les certificats de propriété y relatifs. «Il faut terroriser les terroristes» dit l’adage.
S’en est suivie la dénonciation de la corruption et de l’incompétence notoire du Président de la collégialité Lagmago et de ses 2 juges dames Siewe et Zibi Nsoé (nous étions évidemment très loin du procès pour Détournements de Deniers Publics). L’accusé est devenu l’accusateur, face à des juges récusés corrompus, violeurs impénitents de la Loi, qui ont décidé de se faire eux-mêmes, juges de leur propre récusation en décidant de poursuivre leur inique office (leur mascarade) en violation flagrante de l’article 598(2) du code de procédure pénale qui pourtant ordonne la suspension de leur office Dès RÉCEPTION DE LA COPIE DE LEUR RÉCUSATION. Ils ont osé décider de ne pas respecter la loi pour la centième fois, (TROP C’EST TROP et BASTA).
Quant à moi j’ai décidé de ne pas me faire juger par des juges récusés, illégaux, assassins de la Loi pénale. J’ai décidé, pour mettre un terme à telle parodie de justice, de ne plus servir par ma résignation ou par mon silence ou par mon éducation républicaine de cobaye ou de complice des fossoyeurs de notre Justice, Socle de notre Pacte républicain et de notre vivre- ensemble.
Conséquemment, j’ai décidé de sortir du box des accusés et de défendre ma cause dans l’espace réservé aux avocats. En rappelant aux juges les dispositions de la DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L’HOMME, partie intégrante de notre bloc de Constitutionnalité qui légitimise la révolte des citoyens face à l’oppression et l’injustice des gouvernants, c’est le cas en cette occurrence.
Ce fut le Branle bas total du côté des magistrats et de la partie civile!!!!
J’ai, pour justifier mon comportement invoqué devant ces juges illégaux, car récusés, la Constitution camerounaises qui dispose de manière principielle que: «Nul NE PEUT ÊTRE CONTRAINT DE FAIRE CE QUE LA LOI N’ORDONNE PAS». C’est manifestement le cas en cette espèce pour ces juges qui n’ont pour seul objectifs que de couvrir les frasques criminelles de quelques plénipotentiaires de l’État et de surcroît , bien nés pour certains comme Dieudonné Evou Mekou (ancien DG de la Caisse Autonome d’Amortissement coopté désormais Vice-Gouverneur de la Banque des États d’Afrique Centrale – BEAC). J’ai instantanément décidé de me défendre en appliquant une stratégie de rupture totale et absolue en rappelant à mes bourreaux qu’après 08 années d’emprisonnement injustifié car certi de mon innocence j’étais légitime pour dénoncer et crier aux yeux du monde entier leurs abus, de dénoncer urbi et orbi ce système qui en silence a émasculé et sporifié tout un peuple par l’appropriation et l’instrumentalisation de sa Justice au profit d’une petite clique de pré- centenaires , leurs ayants-droits, leurs collatéraux et protégés.
Je leur ai dit que je n’ai plus peur de rien, car depuis mon cachot j’ai compris que seuls ceux qui ont des privilèges ont des insomnies pour ne pas les perdre.
Or je n’ai ni privilèges, ni prébendes à protéger, en cela, je suis un homme pleinement libre et heureux car je n’ai plus rien à perdre contrairement à eux. En outre, il n’y a rien d’aussi dangereux que de se battre contre quelqu’un qui n’a rien à perdre, mais peut être a tout à gagner. Je les ai vus frémir et trembler de peur et de gène. J’ai promis à tout ce beau monde que je ne laisserai plus jamais un seul de mes droits violé, bafoué ou piétiné, quitte à bloquer encore et à chaque fois leur tribunal et en découdre encore à coups de poings quitte à ce que l’un d’eux me tire dessus. Ils ont appelé le Régisseur de la prison centrale pour dire que j’étais devenu fou au tribunal ou à défaut, je me droguerais avant de me rendre au tribunal. Celui-ci les a rassurés en leur disant qu’il me connaît comme un détenu très correct et très équilibré poli, sans histoires et respectueux des autres, une espèce de gentleman, c’est ce que ce dernier m’a relaté en arrivant au pénitencier.
De même, ces proconsuls d’un mauvais genre, ont pu observer que leurs d’ordres notamment, celui de me remettre dans le box des accusés malgré, les hurlements du président du tribunal ou de l’avocat général, leur soldatesque n’a pas bougé, car ces jeunes gens (du peuple d’en bas) ont compris que ces nervis leur demandaient d’exécuter un ordre illégal. Je leur ai expliqué que ces doges, ces mauvais magistrats ne rendaient plus la justice au nom du Peuple Camerounais comme les y obligent la Constitution de notre pays et de leur serment, parce qu’Ils ont décidé de transformer pour des raisons bassement matérielles la Justice de la République en jungle ou en commerce.
Pour ma part j’ai décidé modestement et humblement de leur faire don de ma liberté et même de mon intégrité physique comme bouclier, comme rempart contre cette Justice de caste qui a pris impunément corps dans notre cher et beau pays.
Mais jamais Ô grand jamais ils ne s’accapareront de mon honneur et encore moins de ma dignité. Je leur ai dit pour la centième fois que c’est par une goutte d’eau qu’un verre finit par déborder. Je ne regrette rien de tout ce que j’ai fait ou dit ce 13/7/18. Il fallait le faire au risque de se renier soi-même et de mourir de honte. Si c’était à recommencer, je recommencerais.
Pour mémoire, je fais l’objet d’une accusation ridicule, absurde et sans fondement sérieux d’un détournement imaginaire et sans intelligence de 30 milliards de FCFA et de plusieurs bateaux qui pourtant sont gérés depuis octobre 2002 par des hauts fonctionnaires dont Dieudonné Evou Mekou, vice gouverneur de la BEAC et neveu du Président de la République du Cameroun; contre qui pour la manifestation de la vérité j’ai pourtant déposé plusieurs plaintes qui sont restées à ce jour sans suite.
Après huit (08) ans de captivité, d’embastillement, fondés sur une détention arbitraire dénoncée depuis 2017 par l’ONU, je n’ai jamais été entendu sur les faits qui me sont reprochés, ni chez le juge d’instruction, ni à l’instance de jugement qui tire déjà à sa fin. Les juges m’ont par mille manigances et violations flagrantes de la loi, empêché de parler des faits de peur de «cracher» (des centaines de preuves à l’appui) toute la vérité qu’on veut cacher dans le seul but de protéger Monsieur Dieudonné Evou Mekou, neveu du Chef de l’État.
Ces juges sont tout simplement «missionnés», cela n’a rien de surprenant dans un système qui a développé une culture de l’impunité fondée sur la corruption et la discrimination des citoyens.
De mon point de vue, dans ce pays nous ne sommes pas égaux en droits et en devoirs. Sur ce point, notre silence collectif est coupable.
COMMENT PEUT- ON VOUS ACCUSER D’AVOIR DÉTOURNÉ PLUS 30 MILLIARDS DE FCFA, SANS VOUS ENTENDRE MÊME UNE SEULE FOIS AU BOUT DE 8 ANS???? Comment ces juges aux ordres peuvent-ils justifier une telle ignominie ou absurdité juridique s’agissant d’un accusé qui n’est pas en fuite et qui assiste aux audiences? C’est plus que ridicule, c’est indigne pour eux- mêmes, leurs familles et leurs donneurs d’ordres.
C’EST TOUT SIMPLEMENT RÉVOLTANT.
C’est une insulte. Une honte pour la République, un crachât sur l’État de droit.
Date de la prochaine audience le 27 Juillet 2018 dès 09h.
Le combat continue.
Achille ZOGO ANDELA – AZA
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P