Affaire Ernest Obama: Paternalisme Ethnofasciste ou Récuperation Politique
Comment a bien pu bien réagir le journaliste Ernest OBAMA à son lynchage en règle par la presse à gages qu’il a dirigée au sein du Groupe l’anecdote??? Nous aurions bien aimé être là lorsqu’il a découvert tous ces titres au fond de sa cellule du Secrétariat d’État à la Défense (SED) de Yaoundé, et réalisée la souffrance qu’il a pu infliger de la même manière à tant d’autres victimes de cette dictature sanguinaire.
Cela dit, que “papa” Amougou Belinga “essaye ou non d’enseigner une leçon à son” fils “, Ernest -l’arrestation spectaculaire de M. Ernest Obama était clairement une démonstration de pouvoir disciplinaire et punitif en stéroïdes par un cacique villageois du régime de Biya, béni par le pouvoir de l’État dans un contexte autoritaire entraîné par la schizophrénie où la rhétorique et la propagande politique sont en contradiction directe avec ses actions. Ce qui se passe est un mélange de dictature, de néolibéralisme, de précarité et de temps disciplinaires établissant et maintenant des relations de domination et de dépendance avec les prétendants “Nnôm Ngui” au sommet de la chaîne alimentaire où chacun est sommé de connaître sa place et aucun désordre n’est toléré.
Les personnes impliquées dans cette mascarade judiciaire (une de plus et peut-être de trop!) ne semblent même pas se soucier que cette démonstration flagrante de paternalisme ethnofasciste et l’utilisation brutale de la violence d’État soient l’expression du fascisme. Une tactique de choc qui prive de réflexion et fait place au simulacre où certains des participants ont prétendu publiquement que nous vivions maintenant à la fin du règne de Biya et que c’était une saison ouverte pour qui allait être le prochain Nnôm Ngui (Chef des chefs).
Il est bien connu que ce type de régime autoritaire exige que beaucoup de boucs émissaires soient jetés en pâture à un public émasculé afin de les maintenir dans la terreur et la soumission. Voilà pourquoi plus aucun acteur de la galaxie politique et médiatique du pouvoir Biya n’inspire la confiance et le respect (dus à ses références académiques et fonctions)…aujourd’hui. En raison précisément de cette propension à lyncher publiquement ceux, notamment dans leurs rangs, qui subissent les foudres d’un arbitraire systémique et moyenâgeux.
Ces messieurs ne veulent délibérément rien comprendre à ce qu’est véritablement une république et/ou un état de droit. Ils peuvent dés lors, malgré leurs positions sociales, uniquement inspirer que du mépris; bien au-delà des titres pompeux et du raisonnement essentiellement flagorneur qu’ils peuvent tenir sur une mise en accusation médiatisée et humiliante d’un des leurs.
Au fond ce n’est pas tant la personne d’Ernest OBAMA et même du journaliste Ernest OBAM qui est remise en question ici, comme ils tiennent à réduire l’indignation générale, mais tout le corpus juridique et institutionnel qui structure la cohésion nécessaire dans toute société civilisée.
En réalité ils s’avèrent incapables de comprendre quoique ce soit à l’institution Judiciaire telle qu’on la voit à l’œuvre dans des démocraties; encore moins de tolérer une quelconque aspiration au changement démocratique comme celle portée aujourd’hui par le principal opposant Maurice Kamto, différents acteurs de la société civile et une écrasante majorité des ressortissants camerounais de la diaspora.
Ce n’est simplement plus à leur portée.
Parce que leur mode de pensée procède d’une zombification systémique des esprits opérée pendant 38 ans, y compris les plus brillants, par une dictature particulièrement avilissante.
Pris ensemble, lorsque les gens pensent aux prisonniers politiques en dystopie, ils pensent généralement à de grands noms tels que Nelson Mandela et ses complices dans les procès de Rivonia. S’ils pensent au despotisme juridique dans des endroits comme le Cameroun et au travail des organisations de défense des droits de l’Homme, comme le CL2P, les gens penseront à juste titre qu’il n’y a rien d’autre que des procès motivés par des objectifs politiques, la déshumanisation et l’oppression plutôt que par un intérêt pour la justice.
Ils ont raison parce que comme pour la spectaculaire mise en scène de l’arrestation d’Obama, le but est de mettre en spectacle le pouvoir disciplinaire et les mécanismes de punition du régime de Yaoundé.
C’est pourquoi, plus que la personne d’Ernest Obama – le CL2P appelle à une réflexion sur l’impact de la politique sur la justice, sur ce que les procès peuvent nous apprendre sur le despotisme juridique béni par le pouvoir de l’État, et une métaphore des façons dont l’État menace au quotidien tous Camerounais ordinaires avec mépris et violence.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
Vidéo:
https://www.facebook.com/Mediatudecmr/videos/850341732154752/
English version
Ernest Obama: Authoritarian Paternalism or Political Recuperation?
How can journalist Ernest OBAMA react to his lynching in good standing by the hired press he managed within the Group anecdote ??? We would have liked to be there when he discovered all these titles at the bottom of his cell at the State Secretariat for Defense (SED) in Yaoundé, and realized the suffering he had inflicted in the same way on so many other victims of this bloody dictatorship.
Moreover, whether or not “papa” Amougou Belinga” is trying to teach a lesson to his “son,” Ernest, the spectacular arrest of Mr. Ernest Obama was clearly a display of disciplinary and punitive power on steroid by a cacique of the Biya’s regime blessed by the state power in an authoritarian context driven by schizophrenia where the rhetoric and propaganda of the state is in direct contradiction to its actions. What is taking place is a mixture of dictatorship, neoliberalism, precarity and disciplinary times establishing and maintaining relationships of domination and dependance with the Nnôm Ngui in on top of the food chain and where everyone is summed up to know their place and no disorder is tolerated.
The people involved in this masquerade do not even seem to care that this blatant display of ethnofascist paternalism and the brutal use of state violence are expression of fascism. A shock tactic that deprives of thinking and gives way to simulacrum where on of the participants in advertently claimed that we were now living at the end of the Biya’s reign and it was an open season for who is going to be the next Nnôm Ngui.
It is well known that this kind of authoritarian regime requires a lot of scapegoats to be fed to the an emasculated public to keep them into submission. This is why no longer any actor in the political and media galaxy of Biya power inspires confidence and respect (due to his academic references and functions) … today
Precisely because of this propensity to publicly lynch those, especially in their ranks, who suffer the wrath of a systemic and medieval arbitrariness.
These gentlemen deliberately do not want to understand anything about what a republic and / or the rule of law really is. They can therefore, despite their social positions, only inspire contempt; well beyond the pompous titles and the essentially flattering reasoning that they can hold on a mediatized and humiliating indictment of one of their own.
Basically it is not so much the person of Ernest OBAMA and even the journalist Ernest OBAM who is questioned here, as they want to reduce the general indignation, but the whole legal and institutional corpus which structures the necessary cohesion in any civilized society.
In reality they turn out to be incapable of understanding anything about the Judicial institution as we see it at work in democracies; even less to tolerate any aspiration for democratic change like that carried today by the main opponent Maurice Kamto, various actors in civil society and an overwhelming majority of Cameroonian nationals in the diaspora.
It is simply no longer within their reach.
Because their way of thinking comes from a systemic zombification of the minds operated for 38 years, including the most brilliant, by a particularly degrading dictatorship.
Taken together, when we think about political prisoners in dystopia, we generally think of big names such as Nelson Mandela and his accomplices in the Rivonia trials. If they think of legal despotism in places like Cameroon, and the work of human right organizations, such as the CL2P, people will righly assume there are nothing but show trials driven by political goals, deshumanization and oppression rather than an interest in justice.
As with the staged and spectacular arrest of Obama, the goal is to make a spectacle of the disciplinary power and mechanisms of punition of the regime of Yaounde.
This is why, more than the person of Ernest Obama— the CL2P calls for a reflection on how politics impact justice, on what trials can teach us about legal despotism blessed by state power, and a metaphor for the ways in which the state treat all ordinary Cameroonians with contempt and violence.
The Committee For The Release of Political Prisoners – CL2P