Ingénieur français d’origine camerounaise, Michel Thierry Atangana est, né le 14 juin 1964 à Yaoundé. Il a été emprisonné durant 17 ans, dont cinq à l’isolement, au Cameroun. Le statut de prisonnier d’opinion lui a été reconnu par Amnesty International. En plus de cela, une procédure, inspirée de son cas, est engagée par Pierre-Alain Raphan, député LREM (majorité) est en bonne voie. Depuis la grâce présidentielle obtenue en 2014, il demande à la France de l’aider à obtenir réparation.
C’est ainsi que Raphan a déposé une proposition de loi à l’Assemblée nationale visant à faire reconnaître en droit français les avis (jusque-là consultatifs) du groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire, renseigne Jeune Afrique. Élaboré avec le béninois Rolan Adjovi, vice-président du groupe onusien, ce texte vise à offrir aux victimes de détention arbitraire à l’étranger « une protection » en France et une « réparation facilitée à travers à travers un mécanisme national de soutien ».
Selon Jeune Afrique, la proposition, qui engagerait la diplomatie française aux côtés des victimes reconnues par l’ONU, sera mise en avant par le groupe LREM et examinée avant septembre, avec l’aval du Quai d’Orsay et de l’Élysée, où Jean-Yves Le Drian et Patrick Strzoda, directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, appuient la requête d’Atangana.
Accusé d’avoir soutenu l’opposant Titus Edzoa
En rappel, le 12 mai 1997, Atangana est interpellé par des éléments des forces spéciales camerounaises, accusé de soutenir un opposant au gouvernement, Titus Edzoa. Arrêté, l’ensemble de ses biens sont saisis. Pendant 5 ans, il est placé à l’isolement total. Il indique dans des entretiens ultérieurs que la France a longtemps nié sa nationalité française, et qu’il lui a fallu attendre 15 ans avant qu’un responsable français ne lui rende visite, grâce à l’aide de l’ambassadeur français au Cameroun Bruno Gain.
Depuis 2005, le statut de prisonnier politique lui a été reconnu par le département d’État américain. Le statut de prisonnier d’opinion lui a été reconnu par Amnesty International en 2013. Par une décision en date du 13 novembre 2013, le Groupe de travail sur la détention arbitraire de l’ONU a condamné le caractère arbitraire de la détention de Michel Thierry Atangana et a exigé sa libération immédiate.
Suite à l’avis du Groupe de travail sur la détention arbitraire de l’ONU, un décret du président camerounais Paul Biya lui a concédé une remise de peine.
par Marcel D.