Affaire Rodrigue Tonguè, Félix Ebolè Bola et Baba Wamé: selon leurs avocats, la justice camerounaise demande aux journalistes de violer les dispositions de l’article 40 de la loi de la communication sociale sur la protection des sources
Après l’ouverture du procès des trois journalistes, vendredi dernier, au Tribunal militaire à Yaoundé, les avocats de la défense s’insurgent contre les faits reprochés à leurs clients. Pour les avocats, les journalistes ont respecté l’article 40 de la loi sur la communication sociale du Cameroun.
Après plus d’un an d’information judiciaire, le procès des journalistes Rodrigue Tonguè, Félix Ebolè Bola et Baba Wamé, s’est ouvert vendredi dernier, au Tribunal militaire de Yaoundé. L’honorable présidente du jury Yvonne Akoa et ses collègues, en trente minutes, ont procédé à l’identification des accusés et la constitution du dossier. La présidente du jury a renvoyé le procès à la date du 19 février prochain.
De ce premier procès, les avocats des journalistes, après notification des faits reprochés à leurs clients, affirment que la justice camerounaise veut conduire ceux-ci à la violation de la loi sur la communication sociale. « Cela veut dire en réalité qu’on veut les demander de violer les dispositions de l’article 40 de la loi sur la communication sociale, la révélation des sources » déclare Me Pierre Robert Fodjou, avocat de la défense. Les avocats relèvent dans le procès un autre problème, celui de l’accès au dossier des accusés. «La grosseur de nos dossiers n’est pas équivalente à celle du ministère public. Et nous avons donc estimé qu’on mette à notre disposition une copie du dossier, ce qui n’a pas été possible de l’information. Et nous allons donc y veiller», explique Me Jacques Bunny, avocat de la défense.
Pour Amnesty international, la justice camerounaise doit cesser toute poursuite contre les journalistes. A cet effet, l’organisation internationale a conçu une affiche spéciale, où on peut lire «freedom of press», la liberté de la presse. «La sécurité nationale ne doit pas être invoquée comme prétexte pour empêcher les journalistes de faire leur travail», peut-on lire sur ladite affiche.
La justice camerounaise reproche à Rodrigue Tonguè, Félix Ebolè Bola et Baba Wamé, la non dénonciation d’informations sur la sécurité de l’État aux autorités.
Il faudra dès lors attendre le 19 février 2016 pour être situé sur la suite de l’affaire de ces journalistes qui ont respecté, ce qui fonde ce métier, le respect et la protection des sources.
© Liliane J. NDANGUE | Cameroon-Info.Net
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