Monsieur Zogo Andela est un ancien dirigeant d’une société privée camerounaise qui, au milieu des années 90, s’est vu rétrocéder, moyennant loyers, 20 bateaux crevettiers achetés par l’État du Cameroun à une banque espagnole. Le montant du crédit s’élevait à 40 millions de dollars.
Les caciques du pouvoir, qui n’ont pas réussi à le corrompre, ne lui ayant pas accordé les autorisations de travailler nécessaires à ses activités (ses bateaux ont été arraisonnés, on ne lui a pas donné les autorisations de naviguer etc.), il n’a pu rembourser ses prêts et l’État a été mis en cause. Du coup, le contrat a été résilié par l’État et les bateaux ont été repris, et officiellement (des documents l’attestent), attribués à des fonctionnaires (des ambassadeurs par exemple, et même un proche parent de Paul Biya), qui les gèrent pour eux.
Aussi, pour camoufler à l’opinion cette rapine, Monsieur Zogo a été arrêté, ses avoirs ont été gelés, ses biens saisis. Et cela, depuis sept (07) années. On lui reproche un détournement de deniers publics… Exception faite du jour de son arrestation, il n’a jamais été présenté à un juge d’instruction. Jamais entendu. Jamais confronté à ses accusateurs. Rien.
Autre aberration juridique: les faits reprochés sont commerciaux et absolument pas de nature pénale. Rien n’y fait, la décision est prise de lui couper la tête. Confondant personne physique et personne morale, on attaque Monsieur Zogo pour des loyers impayés par sa société, et non par lui directement. Les faits reprochés datent de plus de dix ans, lorsqu’il est interpellé. La prescription est acquise, mais là encore, c’est un détail qui ne dérange absolument pas les autorités du pays.
En 2014, une plainte est déposée pour détention arbitraire auprès de l’ONU
Confronté à l’imminence d’une décision, les autorités camerounaises organisent en toute hâte le procès de Monsieur Zogo devant cette juridiction spéciale. Mais là encore, tout y est kafkaïen, on ira même jusqu’à lui coller un avocat commis d’office, qui est sous le coup d’une procédure pénale pour usurpation de ses diplômes de droit!
Récemment, le Comité des droits de l’homme a conclu à la détention arbitraire de Monsieur Zogo Andela et a ordonné sa libération immédiate ainsi que son indemnisation.
Alors que le Cameroun a l’obligation juridique de le libérer sans délai, de l’indemniser et de le juger rapidement, les responsables du Tribunal Criminel Spécial (TCS) affirment qu’ils ne tiendraient pas compte de cette décision de l’ONU simplement parce qu’elle ne leur a pas été envoyée par le bon service de leur ministère des affaires extérieures.
Encore une de ces détentions dites provisoires à durée illimitée (parmi tant d’autres), qui cachent de véritables séquestrations arbitraires à des fins de captation d’actifs au Cameroun de Paul BIYA
M. Achille ZOGO ANDELA croupit ainsi dans le mouroir carcéral de Kodengui depuis près de sept (07) ans sans jugement et sans mandat valable, sur la base d’une accusation montée de toutes pièces. (http://cl2p.org/cameroun-ces-
En réalité la situation juridique de M. ZOGO ANDELA confine désormais – comme tant d’autres encore dans le cadre de l’Opération dite Épervier au Cameroun – à une véritable impasse judiciaire dans laquelle sont coincés ses principaux accusateurs au mépris du droit. Ils en sont visiblement réduits à espérer que le silence combiné aux conditions inhumaines d’incarcération viennent à bout de la détermination d’un prévenu qui clame son innocence depuis le début, aurait pour cela voulu être jugé sur cette énième affaire au parfum de scandale d’État, dans laquelle il aura fait office d’accusé idéal.
Monsieur Paul BIYA ayez simplement la décence de libérer enfin M. Achille ZOGO ANDELA!
Source : lelibrepenseur.org