Cette scène émouvante lors de la visite du Président Macron au Nigéria interpelle indirectement sur tous ces petits et grands talents perdus sur ce continent à cause d’une mal gouvernance chronique.
La France quand bien même elle en aurait la volonté ne pourrait pas tous les aider. Ce ne saurait d’ailleurs pas être sa responsabilité première, qui incombe logiquement aux gouvernements africains.
JDE
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Nigeria-France : Emmanuel Macron mise tout sur la nouvelle génération
Construire « des solutions gagnant-gagnant » entre l’Afrique et l’Europe, tel a été le credo du président français Emmanuel Macron ce mercredi, au second jour de sa visite au Nigeria. Dans un grand hôtel de Lagos, et aux côtés de l’homme d’affaires Tony Elumelu, il s’est en effet adressé aux 300 jeunes entrepreneurs présents sur place. Le but de cet échange quelque peu différent de celui qu’il avait eu à Ouagadougou en novembre dernier : élargir le partenariat entre les deux pays en renforçant considérablement les liens économiques.
Un objectif qu’il avait déjà annoncé la veille, en conférence de presse. Hier, Emmanuel Macron avait également indiqué que la France n’était « pas assez présente » au Nigeria. « Elle l’est à travers quelques grandes entreprises […], mais je souhaite que nous puissions développer un écosystème beaucoup plus vivace, fort, et un lien beaucoup plus puissant sur le plan économique », avait-il déclaré après son entrevue avec le président Muhammadu Buhari.
Aider la nouvelle génération à saisir des opportunités
Et, pour Emmanuel Macron, le renforcement de ce partenariat passe par les jeunes entrepreneurs. Encerclé par les chefs d’entreprise de la « nouvelle génération » présents dans la salle, le président français a martelé son message : « Si vous pensez qu’être nigérian signifie que vous ne pouvez pas réussir, alors vous ne réussirez pas. Si vous vous battez, et si vous réussissez, alors vous serez un exemple », leur a-t-il signifié, les appelant par là même à, s’ils y croyaient, lancer leurs projets sans attendre. Répondant à Tony Elumelu qui a déclaré que l’Afrique était une terre d’opportunités, le président français a assuré que « les choses » avaient « changé », et surtout que l’Afrique était « jeune », rappelant qu’au Nigeria les deux tiers de la population ont moins de 35 ans. Un véritable vivier d’opportunités pour le continent, qui, d’après Emmanuel Macron, lui permet de créer « son propre modèle d’entrepreneuriat » et de l’exporter dans le monde entier.
Le modèle privilégié par le président français : l’entrepreneuriat privé, qui est, selon lui, l’unique moyen d’engendrer une croissance inclusive et de construire une classe moyenne, et ainsi d’accéder à un meilleur niveau de vie. Il a d’ailleurs profité de son allocution d’introduction pour révéler une initiative en rapport : l’investissement d’un milliard d’euros (500 milliards de nairas), via l’Agence française de développement, destiné au développement du secteur privé africain et à l’innovation. Une annonce bienvenue pour les jeunes actifs présents, à l’image de Princess Adeyinka Tekenah, fondatrice de la société Happy Coffee. La dirigeante a rappelé au président que son business ne pouvait se développer que sur le continent, « l’Europe restant malheureusement fermée au marché africain ».
En réponse, Emmanuel Macron a avoué que le « populisme économique » avait en effet fait une percée en Europe, mais qu’il appartenait à la nouvelle génération d’entrepreneurs – dont elle fait partie – d’y apporter une réponse adéquate. Plutôt que de construire des barrières et d’ériger des murs, les entrepreneurs de chacun des continents se doivent de poursuivre le développement de leurs partenariats, mais « en étant respectueux des problématiques sociales et environnementales ». « Aujourd’hui, saisir des opportunités ne peut se faire sans la prise en compte des gens », a-t-il assuré.
La question de la migration
Affirmant que les deux continents ont « un destin commun », Emmanuel Macron a également détaillé sa vision face à la « crise des migrants » qui ébranle actuellement l’Union européenne et qui devra être réglée « sur le long terme » en Afrique. « Nous devons résister aux émotions de court terme (…) et travailler avec les gouvernements africains », a-t-il expliqué en anglais. « La réponse durable est de construire un avenir meilleur » dans les pays africains, comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire ou le Nigeria, d’où partent des jeunes faute « d’opportunités économiques », selon lui.
« L’Europe ne peut les accepter, au moins pas tous d’entre eux », alors que « nous avons besoin que les Africains réussissent en Afrique ». Le président a de nouveau affirmé la nécessité de maîtriser la démographie dans les pays où les femmes « ont sept, huit enfants », et de lutter « contre les passeurs », qui « ont des liens étroits avec les terroristes » actifs au Sahel.