La justice internationale, précisément parce qu’elle a pour vocation de combattre l’impunité des personnes auteurs de génocide, de crimes contre l’humanité, de crimes d’agression, et de crimes de guerre…ne saurait laisser prospérer une partialité dans les mises en accusation et les inculpations successives; poursuivant certains tortionnaires, certains génocidaires, et sanguinaires uniquement en fonction de leur origine ethnique, religieuse, géographique…voire leur absence de proximité idéologique ou stratégique avec certaines grandes puissances.
Elle perdrait alors inévitablement sa crédibilité, et laisserait progressivement accréditer la thèse – éminemment vérifiable et contestable – d’une justice des plus forts et à géométrie variable, qui viserait ou ciblerait principalement les dictateurs africains, parce qu’ils sont Africains.
Cette logique ségrégante porterait en elle-même les germes d’un échec retentissant de la Cour Pénale Internationale, et mènerait inévitablement à sa perte. Parce que la poursuite pour crime international doit être d’application générale et non-discriminante sur un plan juridique, géographique, et politique. Ce fut cela le sens initial du droit d’ingérence humanitaire à l’origine du Statut de Rome du 17 juillet 1998: vraisemblablement une des plus grandes et remarquables avancées des relations internationales.
N’enterrons pas le Statut de Rome, pour le plus grand bonheur des criminels d’État!
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques au Cameroun (CL2P)
Source : cameroonvoice.com