Ah ces réfugiés politiques en France accusés d’être des “traîtres de l’Afrique”…entende
Séraphin Moundounga, l’ancien ministre de la Justice et deuxième vice-Premier ministre du Gabon, actuellement en France, revient sur ses actions de “sensibilisation” au sein de la communauté internationale. Il répond aux questions d’Anne-Marie Dias Borges.
Alors où doivent-ils aller ces africains persécutés par les régimes tyranniques d’Afrique centrale? Au Cameroun, aux deux Congo, en Guinée Équatoriale, au Tchad…voire en Côte d’Ivoire ou au Sénégal??? Tous des pays qui ont officiellement reconnu le coup d’État électoral du boucher de Libreville Ali Bongo.
Leurs détracteurs pensent-ils sérieusement que les pays ci-dessus cités sont capables d’assurer – conformément aux conventions de Genève – l’intégrité de ceux qui comme l’ancien ministre de la justice du Gabon, Séraphin Moundounga, font preuve d’un courage et d’une exceptionnelle grandeur d’âme aujourd’hui en tenant tête aux dictateurs pour envisager un autre avenir politique pour le Gabon?
En effet je suis toujours sidéré d’entendre à intervalle régulier des Camerounais et d’autres ressortissants africains développer cette rhétorique réactionnaire à l’égard d’anciens dignitaires des dictatures qui en Afrique, ont osé (par opportunisme ou conviction) s’en détacher.
Comment imaginez-vous donc l’alternance dans des pays englués aussi longtemps (30, 40, 50 ans) dans une culture totalitaire?
Pensez-vous qu’elle viendra de femmes ou d’hommes providentiels en provenance de je ne sais quelle planète? Alors que souvent après presqu’un demi siècle de règne ces régimes auront sciemment “souillé” toute l’élite bureaucratique et économique de ces pays, et l’espoir repose précisément sur celles ou ceux qui savent s’en distancer et ont gardé suffisamment de lucidité pour accompagner les peuples vers des transitions pacifiques.
Réfléchissez messieurs les inquisiteurs panafricanistes en regardant notamment les expériences du Sénégal, du Burkina, de la Tunisie et j’en passe …et vous comprendrez combien le raisonnement que vous tenez est d’un obscurantisme politique moyenâgeux dans une Afrique désormais tournée de manière irréversible vers le changement démocratique, malgré l’illusion d”éternité présidentielle” entretenue dans “le cœur des ténèbres” que sont les dictatures d’Afrique centrale.
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Joël Didier Engo, Président du CL2P