“Abdelaziz Bouteflika est parti mais le régime essaie de se survivre à lui-même. Derrière l’apparence de la constitutionnalité, voici ce que l’on retiendra des dernières manœuvres en Algérie, où la nomination d’Abdelkader Bensalah comme président de la République montre la stratégie suivie au plus haut niveau: piocher dans le réservoir des épigones dont fourmille ce très sclérosé système de caciques.
Parallèlement, ce pouvoir teste la répression, comme le montre ce que viennent de subir les étudiants hier à Alger. Une phase fondamentale s’engage pour le peuple algérien: celle de la réappropriation définitive de l’espace public d’où la répression – qui prend les visages des arrestations et des canons à eau – vise à le chasser. La répression se déploie également par la volonté d’éloigner les regards indiscrets, ce que montre l’expulsion du pays du chef de bureau de l’AFP. La répression se montre enfin par l’évocation aussi grotesque que menaçante de la “main de l’étranger” aux fins de diabolisation des contestataires. Risible argumentation de la part d’un pouvoir devenu étranger à son propre peuple.
Courage à la jeunesse algérienne, au peuple algérien, aux forces vives de l’Algérie. Aujourd’hui et demain s’écriront par vos justes et belles mobilisations.”
Dominique Sopo, Président de SOS RACISME