Enfin un parmi les satrapes qui ont pris les peuples des pays d’Afrique centrale en otage depuis des décennies…consent d’abandonner le pouvoir et donner une chance à une transition ou alternance pacifique en Angola…
Quand du Tchad d’Idriss Déby au Cameroun de Paul Biya (83 ans dont 34 de règne), en passant par les deux Congo (Brazzaville de Denis Sassou Nguesso et Kinshasa de Laurent Kabila…) tous espèrent encore et toujours rempiler en tripatouillant les constitutions grâce à la terreur policière.
Joël Didier Engo – Président du CL2P
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Le président angolais José Eduardo dos Santos, au pouvoir sans discontinuer depuis 1979, a annoncé vendredi 11 mars son intention de quitter la vie politique en 2018, après la fin de son actuel mandat.
« J’ai pris la décision de quitter la vie politique en 2018 », a déclaré le chef de l’État de 73 ans devant le comité central de son parti, le MPLA (mouvement populaire de libération de l’Angola). Son mandat actuel se termine en 2017, mais M. dos Santos n’a pas précisé pourquoi il comptait quitter la vie politique l’année suivante.
Il est le second plus ancien chef d’État au pouvoir en Afrique, devancé seulement par le dirigeant de Guinée Equatoriale Teodoro Obiang Nguema, arrivé au pouvoir un mois avant lui en 1979.
Le comité central était réuni pour préparer le prochain congrès du parti, qui doit désigner un candidat pour la présidentielle de 2017.
En juin dernier, le président avait indirectement abordé la question de sa succession, en déclarant notamment : « Il nous faut étudier très attentivement la façon de construire la transition », en appelant le MPLA à réfléchir à la nomination d’un candidat.
La Constitution angolaise ne prévoit pas d’élection présidentielle au suffrage universel, mais stipule que le président du parti vainqueur des législatives devient automatiquement chef de l’État.
En presque 37 ans de pouvoir, M. dos Santos a largement muselé son opposition. En tant que chef de l’État, il est aussi le chef des armées, du gouvernement, de la police et il nomme les principaux juges, ce qui lui donne un contrôle quasi-total sur l’appareil d’État.
Cette annonce ne garantit pas qu’il ne se présentera pas au scrutin de 2017.« Quand il dit qu’il va partir en 2018, il veut dire qu’il va se présenter au prochain scrutin et ensuite décider si le pays est assez stable pour quitter le pouvoir », prédit Paula Roque, chercheuse spécialiste de l’Angola, à l’université d’Oxford, interrogée par l’AFP. Il ne partira que « s’il a l’assurance d’avoir un successeur qui protège ses intérêts ».
M. dos Santos a ouvert l’ex-colonie portugaise à l’économie de marché pour faciliter la reconstruction, après vingt-sept ans de sanglante guerre civile. Sa propre famille s’est au passage considérablement enrichie, et sa fille Isabel est la femme la plus riche d’Afrique, selon le magazine Forbes.
Crise économique et divisions politiques
La situation n’est toutefois pas favorable à son maintien au pouvoir: « le pays est au bord de la crise économique et il fait face à des dissensions internes dans son parti », poursuit la chercheuse. La chute des cours du pétrole – l’Angola est le deuxième producteur africain- a plongé le pays dans la crise financière, le cours officiel du kwanza, la devise nationale, ayant perdu 35% de sa valeur en un an face au dollar. Cette crise économique menace la stabilité d’un pays toujours très pauvre qui détient notamment le triste record du monde du taux de mortalité infantile, selon l’ONU, avec 167 décès pour 1 000 naissances.
L’opposition se montre également très prudente. « Il mettra son fils comme vice-président avant de démissionner en sa faveur », pronostique également Nelson Postana Bonavena, du parti d’opposition Bloc Démocratique.
Investi chef de l’État par le MPLA en 1979 à la mort d’Agostinho Neto, premier président du pays, M. dos Santos s’est maintenu au pouvoir sans jamais avoir à affronter directement le peuple dans un scrutin, le président n’étant pas désigné au suffrage universel, mais par le parti majoritaire.
En 1992, il conserve le pouvoir à l’issue du premier scrutin de l’histoire du pays, dont le second tour est annulé à cause du regain de la guerre civile. L’Angola attendra encore 20 longues années avant de pouvoir retourner aux urnes, pour une élection législative que le MPLA remporte avec 75% des voix.