APPEL URGENT DU REDHAC POUR LA LIBÉRATION IMMÉDIATE DES MEMBRES DE L’ORGANISATION DYNAMIQUE CITOYENNE PUIS DES AUTRES VICTIMES D’ARRESTATIONS ET DÉTENTIONS ARBITRAIRES AU CAMEROUN
Le 15 septembre 2015 se célébrait dans le monde entier la commémoration de la Journée Internationale de la Démocratie. Au Cameroun, au lieu dit ‘’Palais des Sports’’ à Yaoundé, le Réseau des ONGs DYNAMIQUE CITOYENNE a tenu à organiser un séminaire sur le thème « la gouvernance électorale et l’alternance démocratique’’.
Les Faits:
Selon les sources concordantes, les participants ont été d’abord séquestrés par un groupe de gendarmes qui ont demandé aux organisateurs d’annuler la manifestation. Face au refus de Jean Marc BIKOKO, Point Focal National de Dynamique Citoyenne, le sous-préfet de Yaoundé I accompagné du Délégué Régional de la Sûreté Nationale du Centre, des Commissaires de Police et leurs hommes en tenue ont fait irruption dans la salle sommant les participants de vider les lieux. Jean Marc Bikoko qui, tout en rappelant au sous-préfet de Yaoundé I les dispositions légales contenues dans la loi N°90-55 du 19 décembre 1990 et qui régissent le régime des manifestations publiques au Cameroun, a exigé du sous-préfet de Yaoundé I un document officiel d’interdiction de la manifestation.
En réponse à cette demande, le sous-préfet de Yaoundé I a donné l’ordre aux hommes en tenue de vider les lieux, ce que ces derniers ont fait en infligeant aux participants des traitements inhumains et dégradants (gifles, bousculades, coups de tête, etc…). Les appareils photos, les caméras de certains journalistes et participants ainsi que le matériel didactique de cet atelier ont été emportés.
Six militants à savoir :
– Jean Marc Bikoko
– Agnès Adélaïde Metougou
– Le Juste Bikoko
– Jessie Bikoko
– Yves Ndjalla Epangue et autres…
Ont été brutalement arrêtés et amenés par les hommes en tenue qui accompagnaient le Sous-Préfet de Yaoundé I dans un lieu inconnu.
Au moment où nous écrivons cet Appel Urgent, on apprend qu’ils seraient gardés au Groupement Mobile d’Intervention (GMI) situé à l’Ecole de Police de Yaoundé en attente d’être déferrés au parquet.
Le Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC):
– Dénonce cette violation flagrante des dispositions de la loi N° 90-55 du 19 décembre 1990 portant régime de réunions et manifestations publiques au Cameroun.
– Condamne avec fermeté ces arrestations et détentions arbitraires commises par le sous-préfet de Yaoundé I et par les hommes en tenue ;
LE REDHAC rappelle :
– au sous-préfet de Yaoundé I, au Délégué Régional de la Sûreté Nationale du Centre, aux Commissaires de Police et hommes en tenue qui ont infligé aux participants des traitements inhumains et dégradants que leur mission primordiale est la protection et l’encadrement des manifestations pacifiques des citoyens camerounais ;
Aux autorités policières et judiciaires camerounaises, le REDHAC:
– rappelle que la République du Cameroun fait partie intégrante des Nations Unies. En conséquence, l’État du Cameroun à l’obligation de respecter toutes les conventions, tous les instruments et textes y afférents et librement ratifiés.
– Demande la LIBERATION IMMEDIATE ET SANS CONDITION de Jean Marc Bikoko et de tous les autres militants arrêtés arbitrairement le 15 Août 2015 au Palais des Sports de Yaoundé.
Enfin le REDHAC demande aux autorités administratives de:
– garantir en toutes circonstances, l’intégrité physique et psychologique de Jean Marc Bikoko, Agnès Adélaïde Metougou, Le Juste Bikoko, Jessie Bikoko, Yves Ndjalla Epangue et de tous les Défenseurs des droits humains au Cameroun;
– prendre toutes les mesures pour la protection de Jean Marc Bikoko, Agnès Adélaïde Metougou, Le Juste Bikoko, Jessie Bikoko, Yves Ndjalla Epangue, leurs familles et de tous les autres défenseurs au Cameroun, conformément à la Déclaration des Nations Unies de 1998 relative aux Défenseurs, à celle de Kigali et au plan d’action de Grand Baie;
– se conformer aux dispositions de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples ratifiés librement par le Cameroun.
À la Commission Africaine des Défenseurs des Droits Humains, le REDHAC demande d’exhorter les autorités du Cameroun de:
– libérer sans condition Jean Marc Bikoko, Agnès Adélaïde Metougou, Le Juste Bikoko, Jessie Bikoko, Yves Ndjalla Epangue et tous ceux qui ont été arrêtés le 15 Août 2015 au Palais des Sports ;
– mettre fin à toutes les formes de représailles infligées aux défenseurs tout en leur rappelant que les représailles contre les défenseurs sont contraires à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples ;
– veiller à la protection des défenseurs dans l’exercice de leur travail.
Adresses:
M. Paul Biya, Président de la République, Présidence de la République, Palais de l’Unité :
1 000 Yaoundé Cameroun
Fax (+ 237) 222 22 08 70
Premier Ministre : Philémon YANG :
Tél. : (+237) 222 23 92 54 / 222 23 57 60 / 222 23 57 50 / 222 21 00 42
Fax : (+237) 222 23 57 65
Ministre d’Etat, Ministre de la Justice, Garde des Sceaux : Laurent ESSO
Tél. : (+237) 222 23 55 56 Fax : (+237) 222 23 55 59
Ministre Délégué à la Présidence de la République, chargé de la Défense : Edgar Alain MEBE
NGO’O :Tél. : (+ 237) 222 22 15 24 ; Fax (+ 237) 222 23 59 71
M. AGBESSI : Centre des Nations Unies pour les droits de l’Homme et la Démocratie en Afrique
Centrale Tél. : (+237) 2 22 21 74 /674348771
Dr. Chemuta Divine BANDA : Président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés du Cameroun (CNDHL) :(+237) 677 70 91 84/ 222 22 61 17 .
© Correspondance : REDHAC