Arbitraire et pouvoir à Yaoundé
Par Olivier J. Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
Le débat récent sur l’Afrique N°1 sur le nouveau gouvernement de Paul Biya a été l’occasion pour le représentant du RDPC de vendre un nouveau gouvernement dit des “grandes opportunités” après l’illusion d’un “gouvernement de grandes ambitions“. C’est ainsi que le régime de Yaoundé tente désespérément de détourner l’attention de l’opinion publique de son «hold-up» électoral et de l’échec retentissant de l’organisation retirée de la CAN 2019» au Cameroun.
Ce qui est important à noter ici, c’est l’idée que l’arbitraire au Cameroun ne se produit absolument pas dans le vide, mais est pensé puis orchestré par le régime de Yaoundé à l’aide de slogans creux et de véritables stratégies. Aussi, ces conditions extrêmes ne sont pas simplement le produit de «simples coïncidences», mais illustrent la violence d‘une invisibilité planifiée.En l’occurrence, le nouveau gouvernement du régime Biya n’est pas en rupture s’agissant, par exemple, de la gestion de la crise anglophone.Car fondamentalement le régime de Yaoundé n’est pas intéressé par le dialogue, mais par la poursuite de la répression aveugle des dissidents anglophones.
Ce qui se passe actuellement est un régime stagnant depuis 36 ans, comme le souligne Joël Didier Engo, si un barrage hydraulique tombe en panne, vous le constaterez. Si une vieille voiture cesse de fonctionner, vous pouvez le remarquer – et ce n’est pas pour comparer les Camerounais et/ou le Cameroun à une vieille voiture comme en a déduit le représentant du RDPC – mais il n’est pas toujours facile de mesurer les formes de résignation sociale sans les illustrer.
Car ce qui reste au Cameroun aujourd’hui est un ” Franken-State”, un Etat qui a tous les contours d’un Etat normal mais qui est en réalité un Etat monstre qui se nourrit de pouvoir négatif et d’une politique déshumanisée, qui suit une trajectoire extrêmement autoritaire et ethnofaciste, gangrenant progressivement toute la politique camerounaise.
Le CL2P, en revanche, traite de la résistance et de la ré humanisation de la politique.
Notre projet met particulièrement l’accent sur le pouvoir des médias indépendants, qui sont ceux qui empêchent le régime de Yaoundé de continuer à croire en ses propres mythes et lubies. En effet, le représentant du RDPC a exposé des erreurs d‘analyse du réel, des limites inhérentes d‘une propagande trentenaire, et son hubris incontrôlé. De cette manière, ce débat contrecarre le fantasme perfide et perpétuel, vieux de plusieurs siècles, selon lequel certaines personnes ont besoin d’être des serviteurs tout comme d’autres doivent être servies. Alors que le représentant du RDPC se vantait de la libération par le président de 300 prisonniers politiques, cela se traduit concrètement sur le terrain par un régime qui estime certes que tout le monde mérite un traitement équitable, sans pour autant vouloir ou avoir à décider de ce qui est juste pour tout le monde!
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
Le Grand Débat sur Africa N°1 – 08/01/2019
English version
Arbitrariness and Power in Yaoundé
By Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P
The recent debate on Africa NO 1 on Paul Biya’s new government became an opportunity for the CPDM to sell a new government of “great opportunity” after a “Government of great ambition.” As Joel Didier Engo, president of the CL2P pointed out, this is the regime of Yaoundé’s attempts to create diversion from its “Electoral hold up and failure to host the CAN 2019.”
What is important to note here is the idea that arbitrariness is Cameroon does not happen in a vacuum but the product of the regime of Yaoundé’s decision-making strategy. Thus, this extreme conditions are not just the product of “mere coincidences” but exemplifies the violence of invisibility. Case in point, as the new government of the Biya’s regime is not a rupture when it comes, for example, to the Anglophone crisis. The regime of Yaoundé is not interested in dialogue but to continue cracking down on Anglophone’s dissidents.
What is actually taking place is a stagnant regime for the past 36 years, As Joel Didier Engo points out if a dam breaks down, and you can see it. If an old car stops working, you can see it-and this is not to compare Cameroonians and Cameroon to an old car as the representative of the CPDM alleged- but it is not always easy to measure forms of social resignation.
What is left is a ‘Franken-state,” a state that has all the accoutrement of a normal state but it is actually a monster state that feeds on negative power and dehumanized politics which follow the increasing authoritarian and ethnofacist trend taking hold of Cameroonian politics.
The CL2P, on the other hand, is about resistance and rehumanizing politics. This project also highlight the power of independent media that prevent the regime of Yaoundé to keep believing in its own myths as the representative of the CPDM exposed the regime’s propaganda miscalculations and unchecked hubris. In this way, this debate counters the perpetual centuries-old, perfidious fantasy that some people need to be servants just as others need to be served. As the CPDM representative bragged about the president freeing 300 political prisoners, which translates as, regime, which thinks everyone, deserves fair treatments without having to decide what is fair for all!
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P