Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques au Cameroun (CL2P)
François Hollande pose avec son homologue Paul Biya lors de leurs rencontre, vendredi 3 juillet, à Yaoundé. AFP PHOTO / ALAIN JOCARD
François Hollande a achevé sa tournée africaine par une étape au Cameroun ce vendredi. Il s’agit de la première visite d’un chef d’Etat français depuis 1999. Le président français a rencontré son homologue Paul Biya. Ensemble, ils ont évoqué des dossiers sensibles, dont la guerre contre l’Union des populations du Cameroun (UPC).
En conférence de presse ce vendredi soir, François Hollande a notamment évoqué la mémoire douloureuse des relations franco-camerounaises. « C’est vrai qu’il y a eu des épisodes tragiques dans l’histoire. Il y a eu une répression dans la Sanaga-Maritime en pays Bamiléké et je veux que les livres soient ouverts pour les historiens », a-t-il déclaré. Une référence aux épisodes tragiques des années 1950 et 1960 où plusieurs dizaines de milliers de militants indépendantistes pro-UPC ont été massacrés d’abord par l’armée française, puis après 1960 par la jeune armée camerounaise encadrée par des officiers français.
Cette déclaration est la première d’un chef d’État français sur ce drame de l’histoire franco-camerounaise. Jamais un président français ne s’était prononcé sur cette grave blessure dans l’histoire des deux nations. C’est un événement historique et un tabou qui est brisé.
Le deuxième point sensible abordé par les deux présidents concerne le cas de Me Lydienne Yen Eyoum, cette Française d’origine camerounaise emprisonnée à Yaoundé suite à une condamnation de 25 ans pour malversation financière. François Hollande a dit que tous les dossiers avaient été mis sur la table entre Paul Biya et lui, y compris les dossiers humanitaires comme celui-ci.
Le président camerounais a ensuite pris la parole pour dire qu’il s’agissait d’un dossier qui regardait la justice camerounaise et que celle-ci était indépendante, mais qu’il verrait ce qu’il pourrait faire dans le cadre de ce que la Constitution lui permettrait le moment venu. Il n’a donc pas fermé la porte à ce geste humanitaire que demande son homologue français.