Si vous avez 36 ans et que vous êtes Français, vous avez connu cinq Présidents de la République. Si vous êtes Américain, vous en avez connu sept. Même si vous êtes Nord-Coréen, vous en avez connu trois, certes de la même famille, mais trois quand même. Mais si vous êtes un Camerounais de 36 ans, vous n’en avez connu qu’un seul, Paul Biya !
Et ce n’est pas fini, puisque le vaillant chef d’État de 85 ans brigue ce dimanche un septième mandat de sept ans à la tête du Cameroun. L’élection à un tour est parfaitement pluraliste : huit candidats s’opposent à Paul Biya, mais le suspense est limité. L’époque où l’on se proclamait Président à vie est révolue, pas celle des parodies de démocratie.
Après l’éviction de Robert Mugabe au Zimbabwe l’an dernier, un seul chef d’État au monde a une plus grande longévité au pouvoir : le Président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, bientôt 40 ans au compteur, et pas vraiment une référence démocratique.
Paul Biya est arrivé au pouvoir en 1982, à la faveur d’un « coup d’État médical », remplaçant l’homme que la France avait placé lors de l’accession du pays à l’indépendance en 1960, Ahmadou Ahidjo.
Paul Biya était déjà dans l’appareil d’État : cet ancien séminariste a été Secrétaire Général de la Présidence puis Premier ministre avant de devenir Président en poussant à la porte son prédécesseur vieillissant. Soutenu par Paris, il avait été accueilli comme une bouffée d’oxygène dans un système sclérosé.
Mais à son tour, il a tout verrouillé, mettant en place un régime autoritaire et népotique, qui lui a permis non seulement de durer, mais aussi de prospérer. Il est si sûr de son pouvoir qu’il peut se permettre d’être absent du pays pendant des semaines chaque année, en villégiature en Suisse, avec une suite nombreuse.
Cela pourrait être l’histoire d’un pays heureux avec des ressources pétrolières, agricoles et minières suffisantes pour faire vivre ses 23 millions d’habitants. Et il affiche en effet 4% de croissance cette année, un chiffre enviable, mais dont la population peine à voir les fruits.
Mais c’est un pays en proie à des crises multiples qui se rend aux urnes dimanche. Dans le nord musulman, il doit faire face aux attaques de Boko Haram, le groupe djihadiste né au Nigéria voisin.
Mais c’est surtout l’ouest du pays qui inquiète aujourd’hui, cette région anglophone minoritaire, mariée au Cameroun francophone après l’indépendance, et qui dénonce sa marginalisation. Depuis bientôt un an, elle est en quasi-insurrection.
Dans les deux cas, la répression est brutale. Une vidéo authentifiée par la BBC le mois dernier montre l’exécution sommaire de plusieurs femmes et enfants par des soldats camerounais en 2015, confirmant les nombreuses enquêtes d’organisations de défense des droits de l’homme.
Le Président sortant peut-il être l’homme des solutions quand, pendant 36 ans, il a régné sans partage ? Comme plusieurs autres pays d’Afrique en panne de modèle, le Cameroun est dans une impasse politique. Incapable de changer sa manière de gouverner, Paul Biya pourrait faire le mandat de trop.
[spacer style="1"]
PEU IMPORTE QUE CABRAL LIBII SOIT ” UN PION “, MAURICE KAMTO, ” UN BAMILÉKÉ FRANC-MAÇON “, JOSHUA OSIH, ” UN SUISSE “, AKERE MUNA, ” UN OPPORTUNISTE “…
ILS NE SONT PAS PIRE QUE LE SYSTÈME BIYA !
JE CROIS SINCÈREMENT, A QUELQUES JOURS DE L’ÉLECTION, QU’AUTOUR DE MAURICE KAMTO ET AKERE MUNA, UN SURSAUT POUR LA TRANSITION POLITIQUE, LE DIALOGUE NATIONAL INCLUSIF ET LA TRANSFORMATION DU CAMEROUN EST POSSIBLE LE 7 OCTOBRE !
J’ai un oeil critique, en militant panafricaniste, sur des aspects du programme de Maurice Kamto, dont ses positions sur les questions monetaires notamment le f.cfa. Mais le citoyen que je suis, l’homme engagé que je m’evertue à être et le journaliste qui l’a interviewé sur Africa N¤1, salue la dynamique politique et populaire qu’il a suscitée, le rassemblement progressif de forces, sa réponse à des groupes politiques et citoyens comme le Manidem, son travail acharné sur le territoire.
J’ai discuté de la légitimité de Me Akere Muna à se présenter à cette élection, n’y voyant qu’un desir de consecration bourgeois d’un homme au parcours et qualités certes remarquables. L’originalité, les déclinaisons et l’ancrage culturel de sa campagne, tout comme la simplicité dont il fait montre, son initiative symbolique de déclaration des biens m’ont convaincu de sa capacité à s’adapter, se dépasser et s’investir pour notre pays.
Je suis très réservé sur les positionnements ” macroniste ” puis ” ahidjoiste ” de Cabral Libii. Sur le Cfa, également, je suis à des distances de ses positions. Ces lignes m’ont semblé opportuniste et peu lisible. Mais sa très grande contribution à la repolitisation de la jeunesse comme dans les années 50 et 90 au Cameroun, l’energie qui le porte et son patriotisme forcent le respect.
Joshua Osih, homme de grand talent politique, s’est enfermé dans la bulle de la suprematie du Sdf. La qualité de son programme et ses options de rupture avec les avatars de la colonisation en ont été ternies. Mais cette formidable figure politique reste un des atouts pour le renouvellement des idées et la Transformation de notre pays.
Serge Espoir Matomba, avec le socle educatif de son programme, sa légitimité d’elu et l’originalité de sa campagne est comme Cabral Libii, un de ces jeunes qui osent defier les règles etablies. Sans alliances, toutefois, il n’aura que des succès d’estime.
Quant à Adamou Ndam Njoya, je lui conserve toute mon admiration, en figure majeure de notre vie universitaire, culturelle, diplomatique et politique, malgré que je n’ai pas du tout compris son choix de se representer cette année.
Face à l’histoire, je propose donc à ces six candidats de jeter leurs egos dans la Sanaga qui se chargera avec l’esprit de nos ancêtres de les epurer.
Face à l’histoire, je propose à leurs militants et sympathisants de leur écrire massivement des appels à l’Union, en cessant ces guerres ethno-tribales sur les réseaux sociaux et en pensant tous Cameroun!
Face à l’histoire, je leur propose de se retrouver autour de MAURICE KAMTO et Me AKERE MUNA, pour elaborer d’ici à vendredi, en informant le peuple, une feuille de route pour la Transition politique, le Dialogue National Inclusif et la Transformation du Cameroun sur un nombre d’années précis.
L’heure n’est plus, chers candidats, après tant d’efforts, de souffrances, de misere, de déni de la gouvernance pour tous, de rabaissement de notre pays aux giga-meetings, parcours personnel, stratégie en solo.
L’heure est à la formation de l’orchestre pour éviter le match de classement au vainqueur connu d’avance.
L’heure est à la formation de l’équipe qui gagnera avant le penalty.
Comme Mvondo Ayolo et Mbella Mbella qui s’empoignent en coulisses mais soutiennent leur candidat en public, le peuple de l’opposition face au peril des 7 prochaines années doit faire de même !
Dia Dia, main dans la main, ce miracle camerounais est possible !!!!