À Porto Novo hier, l’opposante béninoise Reckia Madougou a été auditionnée pour la première fois par la Criet qui la poursuit depuis le 5 mars 2021 pour « association de malfaiteurs et terrorisme ». Candidate du parti les Démocrates dont le dossier a été invalidé par la commission électorale, officiellement pour défaut de parrainage, elle a été écoutée sur le fond et sur son implication éventuelle dans l’affaire où le procureur spécial de cette Cour l’accuse.
Avec notre correspondant au Bénin, Jean-Luc Aplogan
Audition à huis clos, loin des regards, Personne n’a vu Reckia Madougou à son arrivée comme à son départ. Aux alentours de 18h (heure locale), on a aperçu un fourgon blanc ressortir de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), l’opposante était à bord, elle retournait dans sa cellule de la maison d’arrêt de Missrété.
Six heures d’interrogatoires
Selon nos informations, trois magistrats l’ont interrogée pendant près de six heures sur les faits que le procureur lui reprochait, le 5 mars dernier, 48 heures après son arrestation, à savoir « un plan de sabotage de l’élection présidentielle du 11 avril dernier avec assassinats planifiés de personnalités politiques ».Qu’a répondu madame Madougou ? Au nom du secret de l’instruction, ses quatre avocats béninois qui l’ont assisté refusent d’en parler.
Confrontations ?
Ils renvoient à leurs premières déclaration sur l’affaire, on était en mars, ils avaient qualifié le « dossier vide et politique ». Il n’y a pas eu de décision, l’instruction se poursuit dit l’un d’eux ; en termes clairs, l’opposante sera auditionnée à nouveau. Deux autres inculpés dans l’affaire ont été entendus dans la semaine. Au besoin, la commission d’instruction organisera des confrontations.
Texte par : RFI