Calixthe Beyala: Dictature, Fantasme et Lois de la fiction
La dernière interview de Mme Calixthe Beyala sur le magazine camerounais C’Komment via Cameroon-info-net, le 2 avril 2019, mérite une réponse. Dans cet entretien, elle affirme que le le Rassemblement dit Démocratique du Peuple Camerounais (parti-État du dictateur Paul Biya) aurait remporté la dernière élection présidentielle même avec un chat comme candidat. Elle poursuit son propos en qualifiant le Pr. Maurice Kamto, le vrai vainqueur de l’élection, comme un « tribaliste assoiffé de pouvoir ».
Mme Beyala, qui se présente comme romancière à succès et intellectuelle publique, a l’habitude de commenter la politique camerounaise avec des réflexions simplistes trahissant une partisanerie abjecte qui annule d’emblée toute sa prétention d’être une observatrice indépendante de la politique camerounaise. En réalité ses propos souvent excessifs et orduriers servent d’abord et uniquement à plaire à Paul Biya, le «prophète».
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P) pense que Mme Beyala ne se sentirait visiblement plus tout à fait à l’aise en France, faute d’avoir pu y trouvée une place de choix à l’Académie Française puis au Secrétariat général de la Francophonie, en raison notamment des fréquents soupçons de plagiat qui accablent ses œuvres littéraires et ses multiples frasques. Elle est donc tout normal qu’elle apparaisse heureuse d’être fréquemment interviewée à titre de «grande intellectuelle publique» par les médias de Biya, malgré qu’elle ne parvienne pas à se défaire de la réputation d’imposteur qui la précède en France. Cela explique pourquoi Mme Beyala aide à légitimer les pratiques d’intimidation, de fraude systématique et de répression récurrentes du régime de Biya avec ses provocations insensées, son langage médiocre motivé par une mentalité de gagnant / perdant, et une étrange conviction inébranlable d’être la plus intelligente de tous.
Ce faisant, la volonté de Mme Beyala d’introduire en permanence le drame et les commérages dans le débat public la transforme en une personne plus mélodramatique que rationnelle.
En effet, malgré toute la haine irrationnelle qu’elle deverse sur le principal opposant Maurice Kamto et le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), ce parti a pourtant fait d’importants compromis avec le régime de Biya, notamment lors de la récente parodie d’élection présidentielle que le CL2P avait clairement appelée à boycotter. En réalité le parti qui ne parvient pas à faire avancer la démocratie au Cameroun est bel et bien le Rassemblement dit Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC du dictateur Paul Biya). Car le RDPC est connu pour emprisonner systématiquement tous ses opposants légitimes et/ou tuer d’autres sous le prétexte tout trouvé de combattre le terrorisme. Le RDPC est un parti autoritaire et porte une lourde responsabilité entière dans la persistance de la crise multiforme dans laquelle nous nous trouvons au Cameroun.
Pour Mme Beyala et le RDPC qui ont passé autant de temps dans l’ordre du fantasme, il serait peut-être urgent qu’ils comprennent les lois de la fiction. Car les personnages de récits qui refusent catégoriquement de faire des compromis – même face au néant créé par le régime de Biya – n’ont généralement pas vocation à survivre les tyrannies. Ainsi, chaque fois que Mme Beyala ouvre la bouche, elle dévoile de nombreuses choses : l‘une d’entre elles étant que le régime de Biya et ses partisans sont constitués aujourd’hui de personnes qui manquent complètement des capacités élémentaires de discernement, de réel intellect et des compétences de base requises pour transformer une idée en réalité, puis gouverner de manière efficiente un pays. Nous en voyons le résultat pratique chaque jour sur le terrain.
Cela est d’abord la conséquence directe d’une société où la méritocratie a perdu au détriment du tribalisme d’État instrumentalisé depuis 37 ans par Paul Biya, et que Mme Beyala fait mine de condamner en attribuant la responsabilité à l’opposant séquestré Maurice Kamto. Or malgré toutes ses postures victimaires et ses gonflements du torse, Mme Beyala n’est en effet rien de plus qu’une hypocrite à la grande gueule. Il semble que tout ce qui lui reste est cette dose quotidienne d’hystérie impitoyable provoquée par une série de ressentiments non surmontés. Elle ne fait en cela pas exception, puisque toutes les « créatures » enragées du système Biya ont des raisons existentielles de craindre l’avènement d’une véritable démocratie au Cameroun. Après tout, cela mettrait inévitablement un terme à leurs carrières, leurs privilèges et leurs réseaux de patronage clientéliste.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
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English version
Calixthe Beyala: On Dictatorship, Fantasy and the Laws of Fictions
The last interview of Ms. Calixthe Beyala on the Cameroonian magazine C’Komment via Cameroon-info-net, April 2, 2019 deserves comments. In it, she claims that the CPDM would have won the election even the one party-state has run a cat. She went to label Pr. Maurice Kamto as a power-hungry tribalist.
Ms. Beyala who sale herself as a novelist and a public intellectual has a habit to comment on Cameroonian politics with simplistic soundbites betraying a partisanship that nullified all her pretensions to be an independent-minded observer of Cameroonian politics. Hence, she has to make up by excessive bluster as she thinks that will endear her to the Paul Biya, the “Prophet.” The CL2P thinks that Ms. Beyala doesn’t feel quite at home in France failing to gain access into the French Academy and the Francophonie because of legitimate suspicion that she is a plagiarist. She is now glad to be interviewed as a great scholar by Biya’s media but deep down she always feels like an imposter.
That explains why Ms. Beyala helps to legitimize the Biya’s regime bullying practices with her name calling and playground taunts and with insulting and controlling abuse, poor language driven by a winner/loser mentality, and an unwavering belief that their side of a shit argument is the smartest.
In so doing, Ms. Beyala’s compulsion to introduce high drama and gossips turns her into a person that is more melodramatic than rational. Indeed, for all the ire being levelled at Pr. Kamto and the MRC, that party has made significant compromises with the Biya’s regime, including the recent presidential elections the CL2P has called to boycott. The party that fails to advance democracy in Cameroon is the CPDM. The CPDM is known to jail all its legitimate opponents and killed the others under the fallacy of fighting terror. The CPDM has been the least compromising party in Cameroon and bears heavy responsibility from top to bottom for the crisis in which we find ourselves. For Ms. Beyala and the CPDM who have spent this long in the realms of fantasy ought really to understand the laws of fiction better. Characters in stories who absolutely refuse to compromise –even in the face of the void generated by the Biya’s regime – usually struggle to survive the narrative.
Hence, each time Ms. Beyala opens her mouth, it lays bare many things, one of them being that the Biya’s regime and its fanbase are full of people who completely lack the basic ability, intellect and competence (=transforming an idea into reality) to govern. This being the result of a society where meritocracy loses out to the tribalism she pretends to condemn. Thus, for all of her posturing and chest beating, Ms Beyala is indeed nothing more than a loudmouth hypocrite. Seems all that is left is the daily dose of relentless hysteria pushed by the like of Ms. Beyala, presumably because so many rabid, pro-Biya’s regime “creatures” have reason to fear genuine democracy in Cameroon. After all, that would surely end their careers as the lies, falsehoods and scaremongering become clear even to the most passive of lemmings.
The Committee For The Release of Political Prisoners – CL2P