ATANGANA KOUNA, Ses barrages et les milliards de retro commissions
Le ministre de l’Énergie et de l’Eau Basile Atangana Kouna n’est décidément plus dans les bonnes grâces du chef de l’État. Dernier acte fait en date, une affaire de surfacturation dans le cadre de la construction des barrages de Memvelle, Mekin et celui de Menchum (en prévision), qui auraient provoqué l’irritation du chef de l’État.
À cet effet, récemment, le premier ministre Philemon Yang, à travers son secrétaire général Seraphin Magloire Fouda, aurait adressé au concerné une demande d’explication au sujet des surfacturations dans la construction des barrages et ce à hauteur de près de 20 millions de dollars par barrage soit plus de 10 milliards de Fcfa.
D’après le premier ministre, ces avenants injustifiés dans la réalisation du contrat auraient au final pour objectif de servir de retro-commissions en faveur de certains intervenants dans le processus d’attribution du marché de construction des barrages en faveur de l’entreprise chinoise Sinohydro.
Pour comprendre l’origine de cette affaire, il faut partir du Gabon.
Le géant chinois dans la construction des barrages a gagné beaucoup de marchés dans ce pays depuis près de 10 ans. Bien avant que la construction des barrages de Memvele et Mekin ne soit lancée.
D’après des informations obtenues auprès de Mediapart, chaque fois que cette entreprise a gagné un marché, soit un membre du clan Bongo ou du clan Ping a obtenu des rétro commissions à travers une société offshore basée à Hong Hong, Sift Hong Kong Limited et son compte ouvert à la banque HSBC, très impliquée dans l’affaire des Panama papers.
Dans le cadre de l’enquête sur « le parrain des parrains », Tomi, la justice française a auditionné Me Meyer, l’avocat de Pascaline Bongo (sœur de Ali Bongo). Il a révélé aux enquêteurs français que Frank Ping, le fils aîné de Jean Ping élevé par Pascaline Bongo, bien que n’étant pas sa mère «fut également bénéficiaire de commissions grassouillettes sur les marchés Sinohydro, et parfois sur les mêmes que ceux de son ex-belle-mère.
Homme d’affaires et consul honoraire du Tchad au Gabon, Franck Ping a ainsi perçu, selon les confidences de Me Meyer, quelque 5 millions d’euros sur plusieurs marchés routiers, dont celui ralliant Akieni à Okondja. Les commissions étaient versées là encore par le truchement d’une société de Hong-Kong, baptisée Fiex dans le cas de Franck Ping. La société était dirigée par Me Meyer ». Plus, et c’est ce qui est intéressant, dans son procès verbal d’audition de Me Meyer confie que Franck Ping a touché 7 millions de dollars de commissions soit plus de 3 milliards 500 millions sur le projet de barrage Memvele au Cameroun. «Franck Ping a autant d’influence positive au Cameroun car son père est un ami personnel du président camerounais (Paul Biya) ndlr », a assuré Me Meyer aux enquêteurs. Ainsi, le fils aîné de Jean Ping a reçu près de 4 milliards de Fcfa de la part de sinohydro parce qu’il a facilité au Cameroun le processus d’attribution de la construction du barrage de Memvele. Plus, il ne s’agit pas seulement d’un seul barrage, mais de plusieurs barrages.
D’après nos sources, un proche parent du chef de l’État serait personnellement intervenu pour que l’entreprise chinoise puisse bénéficier des contrats. Plusieurs autres personnes sont intervenues dans le processus à l’instar de Basile Atangana Kouna qui doit aujourd’hui s’expliquer sur une série d’avenants enregistrés.
Dans le cas du futur barrage sur la Mentchum par exemple, le pot aux roses aurait été découvert par Paul Biya il y a un mois soit avant de s’envoler pour la Suisse à travers le biais d’une dénonciation anonyme. Il aurait demandé la suspension du processus d’attribution à la societé China Power.
Ce qu’il faut savoir c’est que Song Dong Sheng (proche de Franck Ping) est l’ancien patron de sinohydro à l’époque de m’emvelle. Il est monté en grade et est devenu patron de la maison mère china Power qui englobe Sinohydro.
Dans ce processus de Rétro commissions, l’avocat français Meyer servait d’assistant juridique. Il a confié aux enquêteurs français qu’au Cameroun, 19 millions de dollars ont été perçus en rétro-commissions. Si l’on enlève les 7 millions de dollars de Franck Ping, il apparaît que pour que l’entreprise chinoise puisse se voir attribuer les marchés, des responsables camerounais auraient perçus près de 12 millions de dollars de rétro-commissions soit près de 7 milliards de Fcfa. Vraisemblablement des sommes qui ont transité par le cabinet Mosack Fonseca au panama.
Par Cash Investigation Kamerun