L’ancien directeur général de la CRTV, Gervais Mendo Ze, passera sa première année en prison le 12 novembre 2015. Interpellé dans le cadre de l’opération Epervier, il est accusé à titre personnel et en coaction avec une quinzaine de personnes, de détournement de fonds publics.
Si les noms de l’ancien DG et Jean Marie Akono Ze sont régulièrement cités, le journal Le Quotidien de l’économie dans son édition du lundi 02 novembre 2015, rapporte que « c’est une cinquantaine de personnes qui sont concernées par ce dossier, dont certains ont même été oubliées par l’enquête de police judiciaire rendue le 6 mai 2009 par la commission Ateba Onguéné ».
D’après des extraits de l’enquête publiés dans le journal, on y apprend qu’ « il y a lieu de signaler que les autres suspects mentionnés dans le rapport de la mission de contrôle de vérification auprès de la Crtv, contre qui le contrôle supérieur de l’État a également relevé des faits susceptibles d’engager leur responsabilité, n’ont pas été entendus. Certains sont décédés, d’autres sont sans adresses ou expatriés et le reste, bénéficiaires des primes et cachets spéciaux, sont d’éminents membres du gotha politique ».
Selon le journal, certains noms tels que « Robert Nkili, ancien ministre du Travail et de la sécurité sociale, Jacques Fame Ndongo, ministre de l’Enseignement supérieur et ancien PCA de la Crtv, le général Benoit Asso’o Emane, ancien commandant de la première région militaire interarmées, ou
encore Joseph Mboui, ancien ministre de l’Éducation nationale, député Rdpc et Mvondo Meba, connu comme le neveu du chef de l’État », sont cités.
Le rapport de la police judiciaire, indique dans les détails que « le nommé Pierre Moukoko Mbonjo, solidairement avec son prédécesseur Jacques Fame Ndongo et les administrateurs de la Crtv pour les périodes concernées, sont susceptibles d’être inculpés pour laxisme ayant facilité le détournement de deniers publics ». En cause, le traitement dévolu au président du conseil d’administration de la Crtv, qui se trouve être la plus part du temps ministre de la Communication, peut-on lire.
Des avantages qui se déclinent en « un véhicule de fonction, trois domestiques, un agent de sécurité, deux chauffeurs, une secrétaire, une attaché et un chargé de mission au frais de la Crtv. D’une somme mensuelle de 3 000 000 de FCFA représentant les indemnités de fonction, d’entretien du véhicule, d’hôtel particulier, de prime de production, de dotation de crédit de communication, de carburant et des jetons de présence d’un montant de 1 400 000 FCFA par session du conseil d’administration », écrit le journal.
Si Jacques Fame Ndongo n’a jamais été entendu, Moukoko Mbonjo a quant à lui, expliqué que c’est son prédécesseur qui avait institué ces avantages, « qu’il avait trouvés excessifs ». Raison pour laquelle il a renoncé à certains. Il aura toutefois engrangé 39 millions de FCFA et 1,4 millions de FCFA par session entre mai 2005 et octobre 2006, conclut Le Quotidien de l’économie.
Source: Béatrice KAZE, Cameroon-info.net