MONSIEUR AMOUGOU BELINGA, LIBÉREZ LES JOURNALISTES DAVID ÉBOUTOU ET PATRICK SAPACK!
NOUS CONDAMNONS SYSTÉMATIQUEMENT LES MÉTHODES DU PDG DU GROUPE L’ANECDOTE.
TOUT TRAVAIL MÉRITE UN SALAIRE.
ALORS INUTILE D’USER DE MÉTHODES PEU RECOMMANDABLES (UNE FAUSSE FACTURE QU’ON NE DÉCOUVRE UNIQUEMENT QU’AU MOMENT DE LEUR ARRESTATION) POUR FAIRE EMBRIGADER DES JOURNALISTES.
JUSTE PARCE QU’ILS ONT EXIGE D’ÊTRE PAYÉS POUR SERVICES RENDUS.
NON, JEAN PIERRE AMOUGOU BELINGA N’A PAS LA JUSTICE NI LA POLICE DANS SES POCHES.
MONSIEUR AMOUGOU BELINGA, LIBÉREZ DAVID ÉBOUTOU ET PATRICK SAPACK!
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AFFAIRE David Eboutou: MA PART DE VÉRITÉ
Par Boris Bertolt, Journaliste
Vendredi 17 avril 2016, David Eboutou et Sapack sont arrêtés et conduits à la direction régionale de la police judiciaire à Yaoundé. Ce jour, je me trouvais à Bruxelles où j’intervenais dans le cadre d’un colloque sur la « gouvernementalité en Afrique ». Bangmo narcisse Ulrich était également présent. J’étais complètement déconnecté de l’actualité. À mon retour, dimanche matin, en ouvrant mon compte facebook, je découvrais avec stupéfaction les nouvelles sur leur arrestation et de leur incarcération. J’apprenais qu’ils avaient été arrêtés dans les bureaux de Vision 4 par leur ancien patron Amougou Belinga.
Je ne connais pas personnellement Sapack, mais, bien que nous n’étions pas très proches, je connais David Eboutou depuis 12 ans.
Il est entré à l’université un an après moi et s’inscrit au département d’histoire auquel j’étais également rattaché. Je n’appréciais pas toujours les commentaires de David et Sapack sur Afrique Media. Je fais d’ailleurs partie de ceux qui ont vulgarisé le concept de «panafricanisme de pacotille » pour dénoncer parfois leurs propos excessif sur l’unité africaine. David a à un moment contribué à diffuser des insultes, des intrigues sur ma personne tendant à saborder mon image. Plus tard, nous en avons discuté et il s’est excusé et j’ai compris qu’il était sous mauvaise influence. Cela peut arriver à chacun d’entre nous. Sur la question congolaise, nous nous sommes affrontés publiquement lorsque je dénonçais le soutien de la chaîne pour laquelle il travaillait VISION 4 au dictateur Sassou Nguesso.
Mais ce que je sais de ma petite expérience c’est qu’à un moment donné de la vie, on peut avoir des positions politiques, voire idéologiques qui ne sont pas en conformité avec nos valeurs et nos combats….
Depuis plusieurs mois David et Sapack qui ont été virés de VISION 4, étaient en conflit avec leur ancien patron à qui ils réclamaient des arriérés de salaires pour le travail abattu. Ils m’en avaient parlé, mais j’avais pris du recul parce que j‘estimais qu’il s’agissait de l’argent du sang du peuple congolais que je soutiens dans sa révolution. Mais, j’estimais et j’estime toujours qu’il était en droit de réclamer son dû. Car tout travailleur mérite d’être payé. Quelque soit le travail qu’il effectue. Car dans un travail vous passez un contrat. Je refuse que des gens soient opprimés lorsqu’ils revendiquent leur argent. David m’a fait part du fait qu’il a reçu des menaces de mort. Il s’est rapproché d’après ses dires d’un proche de Martin Belinga Eboutou, Directeur du Cabinet Civil à la Présidence, qui d’après lui connaît bien Amougou Belinga. Celui-ci est venu lui dire d’après ce que David m’a rapporté : «demande au petit David de se calmer. Amougou Belinga est capable du pire ».
Dimanche matin lorsque j’ouvre ma messagerie facebook, je tombe d’abord sur une dame que je ne connais pas. Elle se présente comme la mère du fils de David Eboutou. Le message date de vendredi. Elle me fait savoir que David lui a demandé de prendre attache avec moi qu’il est en garde à vue à la suite d’un conflit avec son ancien employeur et a subi des violences. J’avoue que je suis perturbé par le message de cette jeune femme. Car j’imagine au Cameroun, la douleur que peut ressentir une jeune fille dont le père de son enfant risque la prison. Je lui demande plus d’informations.
Au même moment, je poursuis la lecture des messages et je tombe sur celui de Patrick Sapack. Ce message est libellé comme suit : «Cher frère nous avons été piégés au travers du jeune journaliste de vision 4 Nathan Amougou qui nous a téléphoné, prétextant que son patron, Amougou Belinga a décidé de nous payer ce qu’il nous a détourné. S’étant rendu pour le rencontrer, il nous fera arrêter, molester et menotter par ses sbires. Nous sommes en ce moment à la division régionale de la police judiciaire de Yaoundé. Amougou Belinga a confisqué nos téléphones et nos documents ».
À ce moment, je comprends clairement ce qui les arrive et je décide de diffuser comme d’habitude cette information.
Le pouvoir des individus et leur puissance, doivent servir à bâtir, développer, construire et non exploiter, opprimer, asservir. Je parviens à discuter avec eux. J’obtiens plus de détail: il s’agit des frais de prestation lorsqu’ils travaillaient à VISION 4 payés par le cabinet civil de M. Denis Sassou Nguesso, mais détournés par M. Amougou Belinga. Je comprends dès lors qu’ils étaient tombés dans un piège. Croyant aller chercher leur argent, ils se sont faits simplement arrêtés et transportés par à la police. Il me fait savoir que tous leurs effets sont restés à VISION 4. Dans la soirée je reçois d’un informateur un message de M. Amougou Belinga adressé à David et Sapack : «Il a promis de s’assurer que chacun d’eux écope au moins de 5 ans de prison il déclare haut et fort que le Cameroun lui appartient, la justice et la police avec».
Dès cet instant, je suis véritablement perturbé. Je me demande ce qui n’a pas marché dans ce pays. Pourquoi tant de méchanceté, de violence et de mépris pour le corps, pour la vie. Mais je comprends pourquoi Ernest Obama, employé médiocre et cancre de VISION 4 peut se permettre de se confier à des gens en ces termes : «Quand Boris Bertolt sera là on va le faire arrêter»…. Je me passe de tous commentaires.
Lundi matin, je suis tagué sur un post du jeune Bruno Bidjang où une fausse facture signée de David Eboutou est mise en exergue pour démontrer qu’il a utilisé la télévision VISION 4 pour escroquer de l’argent au gouvernement congolais. Mais la facture ressemble à un grossier montage pour justifier l’arrestation de David et Sapack. Depuis des mois, David critiquait publiquement VISION 4, réclamait son argent et à aucun moment cet élément n’est apparu. Au contraire, le journaliste Élie Smith diffusait sur sa page des factures de 700 millions de Fcfa que VISION 4 a réclamé à M. Sassou Nguesso. Ce mardi matin je vois circuler une vidéo où ces deux qu’on peut ne pas aimer, sont présentés devant l’opinion comme de vulgaires braqueurs, de vulgaires bandits, des escrocs… le commentaire est signé d’un journaliste de…… VISION 4…D’une impartialité qui laisse à désirer.
Ils sont embarqués non pas dans une voiture de la police, mais de VISION 4.
Voilà ma part de vérité. Beaucoup d’amis de David se livrent à des commentaires malveillants, ingrats. Je tenais à faire ce témoignage parce que je ne souhaite pas avoir sur ma conscience les malheurs des gens. J’ai toujours refusé de participer aux entreprises pour faire du mal. Si certains estiment au vu de cette présentation que ce qui se passe est juste, tant mieux. Moi je refuse de cautionner la barbarie. Ce qui arrive à David peut également m’arriver et à travers ce que je vois, j’ai peur que vous soyez très peu à vous indigner….
D’après une parabole biblique, lorsque Jésus était en vie, Pierre a tenu à lui manifester sa solidarité et Jésus lui dit : « Le coq n’aura pas chanté trois fois que tu m’auras déjà renié »…
Ainsi va la vie chez certains. Mais moi je maintiens toute ma solidarité à David Eboutou et Patrick Sapack. Je réclame leur libération.
Boris Bertolt, Journaliste d’investigation
Le CL2P s’associe naturellement à cet appel à la libération immédiate des journalistes, David Eboutou et Patrick Sapack par le geôlier M. Amougou Belinga, patron de VISION 4.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)