Je constate avec peine et profonde tristesse combien le régime dictatorial de Paul Biya a littéralement zombifié un certain nombre de Camerounais, au point d’amener ces derniers non seulement à banaliser ses crimes politiques, mais aussi à en ricaner en tournant systématiquement les victimes en dérision.
Il en est ainsi des actes de torture généralisés dans ce pays.
Vous trouvez donc le plus normalement depuis ce matin dans les forums de discussion, de respectables femmes et hommes (hauts fonctionnaires et cadres, chef-e-s de familles, et même parfois proches parents de personnes elles-mêmes en détentions arbitraires) entrain de détourner la portée inhumaine, dégradante et particulièrement criminelle des multiples atteintes à la dignité dont ont été victimes le principal opposant Maurice Kamto et ses camarades d’infortune lors de leur arrestation suivie de séquestration arbitraire il y a dix (10) mois. dont cet incroyable empêchement de pouvoir au moins aller se soulager des besoins le plus naturels.
Que dire à cela? Simplement qu’au bout de 37 ans de tyrannie implacable, le pouvoir de Paul Biya a surtout réussi la prouesse de faire de la haine, la méchanceté et cette forme singulière de cruauté …les seules réelles valeurs les mieux partagées au Cameroun.
Alors Dur dur – pour ne pas dire impossible- sera l’entreprise de reconstruction, notamment des valeurs humaines, dans ce pays.
Bonne chance et surtout courage à celle ou à celui qui s’y collera comme le veut le Pr. Maurice Kamto!
JDE
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Maurice Kamto : « lors de notre transfèrement de Douala à Yaoundé, nous avons du faire sur nous-mêmes nos besoins naturels »
Le président national du Mrc, dans l’émission « la vérité en face », est longuement revenu sur les conditions de leur arrestation en janvier 2019.
En fin janvier 2019, le président du Mrc est arrêté à Douala avec certains de ses alliés. Le fait se déroule chez Albert Nzongang, à l’époque, président de la Dynamique. Ce dimanche sur Equinoxe télévision, Maurice Kamto explique les circonstances de leur arrestation. « Nous étions chez Nzongang, certaines personnes arrêtées chez lui étaient des personnels de maison. Ils étaient à leur travail, eux ils n’avaient rien à voir avec la politique. L’autre chose qui me marque est le comportement de la police. L’autorité policière est entrée avec une intention manifeste de nous humiliez je ne sais toujours pas pourquoi ? ». S’interroge ce dernier.
Par la suite, il continue le récit. « Ils entrent, ils demandent M Kamto est où ? Moi j’étais dans la chambre. J’avais rangé mes effets en attendant de prendre la route, et on frappe, je sors aussitôt. Le policier parle à quelqu’un qu’il appelle excellence. Il dit excellence on l’a eu. Il s’est caché sous le lit comme un rat. Je ne me suis pas caché, je ne me cacherais jamais. J’ai toujours dans ma vie assumé complètement mes actes. Que ce soit ce que j’écris, où les actes que je pose physiquement. Mais cela permettait un peu au policier de mousser un peu l’affaire ». Poursuit le tireur de penalty.
Penda Ekoka
Selon Maurice Kamto, il y a une volonté manifeste pour les agents de policier de leur humilier. « De la même façon il hurle le nom de Penda Ekoka : où est Pendan Ekoka ? Amène le ici, où est son ordinateur ? Je lui demande est-ce que vous avez un mandat ? C’est le réflexe normal. Parce que si vous entrez chez quelqu’un, vous lui demandé de vous suivre, vous devez avoir un mandat. Soit un mandat d’amené, soit un mandat d’arrestation ».
La suite est toujours narrée par Maurice Kamto lui-même. « Il nous sort un mandat de perquisition qui ne mentionne aucun de nos noms. Le mandat est délivré par le procureur de la République de Ndokoti. En général quand on perquisitionne c’est pour chercher les objets pas les être humains. Je lui ai dit ce n’est pas le bon mandat. Il s’est mis à dire capacité en droit. Je dois dire que je n’ai pas apprécié au moment où on descendait les escaliers chez M Nzongang, un de ses éléments qui était derrière moi, m’a un peu poussé alors que j’étais à l’amorce des escaliers ». Regrette Maurice Kamto.
Police judiciaire
« Je pouvais y tombé. Voilà, l’un des raisons pour lesquelles je dis qu’il y avait une logique manifeste de vouloir nous humilier. Quand nous arrivons à la police judiciaire, notre traitement animalier s’aggrave. On décide de nous transféré à Yaoundé. On pense que les choses seraient régler à la Pj. Puisqu’on ne nous a pris dans la rue, on avait rien casé, et même si on nous reproche de ne pas respecté la volonté du sous-préfet, ce n’est pas de cette manière là que l’on devrait procéder ». Ajoute l’avocat.
Pour conclure, il parle des conditions de transfèrement. « Nous sommes transférer menottés. Célestin Djamen qui est blessé à la jambe est trainé pour prendre place dans une pick-up où il est serré, comme nous tous d’ailleurs. Nous étions trois à l’avant de la voiture, sur des sièges pour deux. Entre la vitesse du chauffeur et l’arme qui vous accompagne, on est interpellé par les besoins naturels. Je n’ai aucune honte de dire à nos compatriotes que nous avons du faire sur nous-mêmes nos besoins naturels. Je ne sais pas ce que j’ai fait au Cameroun pour mériter un tel traitement. On peut poursuivre les gens en les respectant ».