Cameroun, Campagne électorale: Qui Danse maintenant?
Difficile d’imaginer qu’à l’extérieur de cette salle de conférence à Bamenda en pleine zone anglophone sous couvre feu, les populations locales puissent esquisser des pas de danses traditionnelles comme ces pontes et faucons du régime en place.
Je comprends alors pourquoi ces derniers répètent à l’envie à l’attention de la communauté internationale que l’ordre règne au Cameroun anglophone. Précisément parce qu’ils peuvent eux se permettre d’y celèbrer déjà dans des camps retranchés la « victoire programmée » de leur champion Paul Biya (85 ans, 36 années de règne), bien évidemment sous bonne protection de la fameuse Brigade d’Intervention Rapide (le BIR de triste réputation).
À l’évidence, un régime qui a commencé avec optimisme et espoir il y a 36 ans est en train de s’effondrer. Des personnalités politiques hypocrites et opportunistes surgissent de partout comme des charognards pour dépecer le cadavre d’une tyrannie à l’agonie.
La danse devient alors une farce parce que la tragédie est privée de son innocence. Ainsi, cette scène dansante à Bamenda ouvre les yeux aux gens sur l’exploitation mystificatrice du régime de Biya, sa nature farcicale qui permet de repérer son idéologie et ses pratiques bidons; celles-là mêmes qui leur ont permis de continuer à fonctionner contre toute forme de raison.
En réalité cette forme d’auto-humiliation est le résultat de toute la construction mystificatrice autour de Paul Biya, un quarteron de faux admirateurs: un village de Potemkine pour maintenir son auto-illusion. En effet, comme le ferait tout bon psychopathe narcissique, M. Biya a rempli son administration de sycophantes. Il est établi que le travail principal de ses fonctionnaires est de le flatter à chaque occasion et d‘eloigner voire liquider tout ce qui peut lui dégonfler son ego. La danse est ainsi destinée à lui envoyer le signal que tout le monde dans les zones anglophones est heureux, parce que c’est ce que les laquais perfides du parti-état RDPC lui ont dit dans sa forteresse dorée du palais présidentiel de Yaoundé. Tous ces gens sont tellement déconnectés, qu’ils pensent que leur acte de vantardise ne sera pas exposé, notamment dans les réseaux sociaux.
La vraie leçon à tirer, ici, est qu’une politique démocratique doit être expansive, en reconnaissant que tout le monde a le droit de participer à la société sur un pied d’égalité ; pour que celle-ci fonctionne de manière équitable. En pratique ça veut dire valoriser un système de principes et non un système de pratiques. Par conséquent, nous devons réfléchir très sérieusement à ce que cela signifie de créer une société juste au Cameroun.
Par Olivier J. Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
https://www.facebook.com/thierry.ngogang.5/videos/738414126503753/
Cameroon, Electoral Campaign: Who is dancing now?
it is difficult to imagine, outside the conference room rented by the CPDM, in Bamenda in the Anglophone region of Cameroon and under the fire and curfew from the regime in place, local people dancing with joy as the caciques and hawks of the regime in place are doing.
I suppose they repeat the urge to demonstrate to the international community that the English-speaking Cameroon is stable and under control, under the helm of Paul Biya (85 years old, 36 years in power). They do so, of course under good protection of the Brigade of Rapid Intervention (the BIR of sad reputation).
Hence, a regime which began with optimism and hope 36 years ago is now falling apart. Hypocritical and opportunistic political figures are rising from everywhere like scavengers to pick apart the corpse of a failed regime.
This is a farce because the tragedy is stripped of its ‘innocence.’
Thus this dancing scene in Bamenda open people’s eyes to the mystified exploitation of the Biya’s regime, its farcical nature that allows to spot its failed ideology and practices that allowed them to continue to function against reason.
Hence, this form of auto-humiliation is the result of having constructed around Paul Biya, a fake township of fawning admirers: a Potemkin Village to keep his self-delusion alive. Indeed, as any good psychopath narcissist would do, Mr. Biya has filled his administration with sycophants. It is an established fact that their officials job is to flatter him at every opportunity and withhold anything that may deflate his ego from him. The dance is meant to send the signal that everyone in the Anglophone’s zones are happy because that is what the spineless cowards in the one party state told him would happen. All these folks are so out of touch, they think that their vainglorious boasting will go over well.
The real lesson, here, is that a democratic politics needs to be expansive, acknowledging that everyone is entitled to an equal stake in society and an equal say in how society works. In effect, democracy needs to be a system of principles, not a system of practices. Therefore, we must all think very hard about what it means to create a just society.
By Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P