[spacer style="1"]
Cameroun: Ecoeuré par le martyre de Mendo Ze, Mamadou Mota sonne de nouveau le clairon du renversement de Paul Biya
Ecoeuré par le martyre de Mendo Ze, Mamadou Mota sonne de nouveau le clairon de la lutte à mort contre la dictature
Dire que la situation en prison de l’ancien Directeur Général de la télévision gouvernementale est infernale, c’est énoncer une vérité niaise, enfoncer une porte ouverte. Là où l’affaire intrigue cependant du monde, c’est l’indifférence du régime qu’il a servi avec un zèle inouï, et la compassion qu’éprouvent pour lui ceux-là justement que le régime n’a jamais cessé de torturer, et dont il a, à un moment donné, cautionné les tribulations. À partir de sa tour d’Ivoire de la caisse de résonnance du régime Biya dont il était le patron de 1987 à 2004.
Après avoir été son compagnon d’infortune pendant 18 mois, Mamadou Mota (1er Vice-président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun) emprisonné en juin 2019 pour avoir voulu jouir de ses droits constitutionnels de protestation contre l’arrestation injustifiée de ses camarades et amis politiques (Maurice Kamto, Penda Ekoka, Albert Dzongang, et autres) puis libéré en février dernier, est retourné au pénitencier de Kondengui à Yaoundé pour voir dans quel état se trouvaient ceux de ses caarades encore détenus. Il en a profité pour rendre visite à l’auteur des hymnes à l’épouse de Paul Biya et à la vierge Marie. Découverte effarante, le célèbre Professeur de Linguistique et de stylistique n’est plus que l’ombre d’un être humain, à l’article de la mort. Malgré toutes les lettres et supplications en sa faveur qui ont été adressées à la seule personne qui peut user de la clémence pour faire libérer un prisonnier. Et dire que Biya a pris des mesures du genre pour des gens qui n’ont pas autant sacrifié leur honneur et leur dignité pour lui que Gervais Mendo Ze. De quoi croire que l’ancien patron de la Crtv et ci-devant ministre délégué auprès du ministre de la Communication, pourrait avoir violé un pacte de silence convenu avec le chef du clan au pouvoir. Car rien ne justifierait alors la hargne avec laquelle il est écrasé depuis son arrestation jusqu’à présent, en passant par sa condamnation à l’issue d’u procès que les connaisseurs n’hésitent pas à qualifier de kafkaïen.
Gravement ému par le Mendo Ze qu’il a retrouvé au “ngatta” de Kondengui, Mamadou Mota s’est voulu formel dans un post sur son mur : « Quelque soit ce qu’il a fait , il a droit a la dignité et au respect . Le maintenir en prison dans cet état n’est rien d’autre qu’un acte de cruauté et de torture qui caractérise ce régime. »
L’émotion créée en lui par le sort infernal réservé à l’éminent enseignant de Lettres a été l’occasion pour l’adjoint de Maurice Kamto de rappeler à ses compatriotes ce qu’il considèe comme le plus grand et inéluctable devoir citoyen : se battre pour renverser la dictature autiste en place : « Ou nous nous libérons ou il nous détruit . La dictature ne peut en aucune façon être humanisée, améliorée, il faut la détruire point. ».
Un rappel qui a sensibilisé bon nombre de personnes, suggérant au passage une réflexion à un intervenant sur la toile qui constate avec un zeste de satisfaction que le combat pour l’avènement d’une société démocratique adossé sur un État de droit, n’est pas, comme le prétendent les communicants du régime, un combat pour l’extermination d’une tribu « qui a longtemps bouffé et doit faire place nette à une autre », mais un combat pour la restauration de la dignité humaine. « Nous comprendrons donc que ceux qui ont le courage et la force de se lever ne se lèvent pas pour une tribu mais contre un système. Non au tribalisme, oui à la dignité des hommes », a régi sous le post de monsieur Moto, cet internaute.
De quoi l’affaire Mendo Ze est-elle le nom ?
Arrêté en 2014, le Professeur Mendo Ze avait été condamné le 19 mars 2019 à 20 ans de prison ferme et à payer une amende de 15 milliards de francs CFA pour détournement de deniers publics dans des actes de paiement de “primes et gratifications injustifiées” aux personnels de la CRTV.
Sa réaction lors de l’audience finale au tribunal criminel Spécial avait fait craindre une tentative de suicide de sa part. «Si vous me voulez mort en prison, je le ferai et je quitterai le pays pour vous », avait-il lancé à la cour. Ces derniers temps, des informations ont fait état de ce que tout mouillé, l’énorme personnage que d’aucuns avaient surnommé “Pépé Kallé”, du nom du défunt artiste musicien congolais (qui faisait lui dans les 150 kilogrammes), ne pesait plus qu’à peine 45 kilogrammes
samedi 13 mars, c’est la rumeur de son décès qui a circulé au Cameroun, plongeant dans l’émoi ceux qui espèrent toujours un geste présidentiel en faveur de l’auteur de “La forêt Illuminée”, de “Assimba” et autres