J.Rémy Ngono
Il est le chouchou de la presse française. La quarantaine entamée, celui qui se considère comme une « langue serpentine » alterne consultations et chroniques sportives dans les médias hexagonaux. Mais J.Rémy Ngono revient de loin. Parti du Cameroun les jambes au cou en 2005, fuyant les menaces de mort, l’ancien chef de chaine de la Radio télévision Siantou (Rts) à Yaoundé s’est d’abord retrouvé en Italie puis en France où l’Office français pour les réfugiés et apatrides (Ofpra) lui a décerné un statut de réfugié politique. Après avoir été pensionnaire de La Maison des journalistes, une Ong française qui recueille les hommes de médias victimes de persécutions, il réussi à se tailler une solide réputation dans la presse française. Ses malheurs proviennent de « Coup franc », une émission qu’il animait à la Rts au début des années 2000 et dans laquelle il dénonçait les injustices et la mal gouvernance. De quoi provoquer l’ire du pouvoir réactionnaire de Yaoundé qui a décidé de son incarcération à la prison centrale de Kondengui, dans des conditions désastreuses. Au point qu’il en est sorti mal en point.
Dieudonné Ambassa Zang
La justice camerounaise l’a condamné à vie le 18 juin 2015 pour malversations financières. Ce, à l’issue d’un procès bâclé: les faits pour lesquels il a été jugé, et qui relève d’irrégularités de gestion appelant davantage à des sanctions disciplinaires, sont encore en instruction au Contrôle supérieur de l’Etat; aucune trace d’enrichissement personnel n’apparait dans l’acte d’accusation contre l’ancien ministre des Travaux publics. Il n’échappe à personne de bonne foi que Dieudonné Ambassa Zang, réfugié politique en France depuis 2010, est victime de persécution. Ancien haut commis de l’Etat , cet inspecteur du Trésor de formation a brillé par des mesures courageuses du temps où il fut ministre des Travaux publics: suspension de certains de ses proches collaborateurs pour corruption et autres insubordination, suspension de certaines entreprises bénéficiaires de marchés pour mauvaise exécution de ceux-ci, affectation disciplinaire d’une soixantaine d’ingénieurs pour manipulations de dossiers d’appel d’offres, etc. Cet ensemble d’actions n’étaient pas de nature à plaire dans un Cameroun où la corruption est la règle et la probité l’exception. Député du parti au pouvoir (Rdpc) dans la Mefou Afamba, son département d’origine, ses prises de position lui ont valu plusieurs demandes d’explication. Des menaces de morts, Ambassa Zang en a également reçu comme ce mystérieux coup de fil qui en 2006 lui faisant savoir que des individus ont décidé de le mettre à mort au cours d’une réunion.
Ndzana Seme
Voilà plus de 20 ans qu’il est exilé aux États-Unis. Ancien employé de la défunte Société camerounaise de banque, Ndzana Seme, s’est rendu célèbre en dénonçant le pillage de cette banque par l’ex-Première Dame, Jeanne Irène Biya. Au début des années 1990, il a été directeur de publication du journal The Front Independent, très critique à l’égard de Paul Biya et de son régime. Ses articles lui vaudront d’être plusieurs fois écroué à la prison centrale de Kondengui. Après avoir déjoué plusieurs tentatives de corruption, craignant sa mise à mort, il a dû d’abord se réfugier au Nigéria avant de prendre la direction des Etats-Unis via le Burkina Faso en 1995. Au pays de l’Oncle Sam, il jouit du statut de réfugié.
Christophe Junior Zogo
« J’ai réussi l’exploit de désacraliser Paul Biya et ses courtisans », se félicitait l’ancien commissaire de police dans une interview accordée au journal camerounais Le Jour fin décembre 2013. Christophe Junior Zogo, militant du Conseil camerounais de la diaspora (Ccd) un mouvement anti-Biya, venait de chahuter le chef de l’État à l’hôtel Le Meurice en dénonçant sa longévité au pouvoir. Un véritable coup d’éclat qui fait de lui un homme à abattre. Titulaire d’un Master en Droit, cet ancien commissaire de police fait partie de trois hauts gradés révoqués du corps de la police en 2006 pour « corruption ». Mais le concerné dit être victime de l’actuel ministre de la Défense, patron de la police de l’époque: « nous avons mis à nu son plan de conquête du pouvoir » confiait-il dans une interview accordée à hurinews. Fuyant les persécutions et les menaces de mort, son exil l’a d’abord conduit en Guinée Equatoriale avant de se retrouver en France où l’Office français pour la protection des réfugiés et apatrides lui a accordé un exil.
Bertrand Teyou
Agé de 46 ans , cet écrivain et activiste politique anti-Biya vit en France depuis 2011 où il jouit du statut de réfugié politique. En novembre 2010, il est arrêté et jeté en prison pour avoir écrit un livre dans laquelle il critique la Première Dame. Intitulé « La Belle de la République bananière: Chantal Biya de la rue à la Présidence », l’ouvrage fut retiré des librairies et confisqué par la police. Grâce au soutien d’Amnesty International, il va recouvrer la liberté. Son exil le conduit d’abord au Mexique avant de se retrouver en France
Jean Claude Mbede Fouda
Il est l’un des rares africains à émerger en Italie. En service à la cellule de communication de l’ambassade d’Italie en Ethiopie, Jean Claude Mbede Fouda, 38 ans, se considère comme un miracle du Seigneur tant son parcours est parsemé d’embûches. C’est depuis 2008 que cet ancien journaliste de Radio Reine, Magic Fm et Stv 2, correspondant au Cameroun de la Voix de l’Amérique, bénéficie du statut de réfugié politique en Italie. En 2007, il lance Radio Liberté à Yaoundé mais le projet fera long feu. Et pour cause: « de hautes personnalités du Cameroun voulaient me forcer à entrer dans des cercles ésotériques, à faire des sacrifices humains pour que ma radio puisse fonctionner, j’ai du faire la prison à Mfou (30 km de Yaoundé, ndlr) ou j’ai été torturé parce que des individus voulaient me ravir mon projet mais tous les papiers de la radio étaient à mon nom » racontait récemment Jean Claude Mbede à Dunamis Fm, une radio de Yaoundé. Le journaliste dit avoir échappé à une mise à mort par empoisonnement à l’hôpital de la Caisse d’Essos où il fut hospitalisé. Membre de l’Ordre des journalistes professionnels italien, ce natif de Mbalmayo, au Centre du Cameroun, a fondé en octobre 2013 en Italie, All Tv, une chaine de télévision en ligne qui promeut les valeurs de l’immigration.
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