Le célèbre notaire Abdoulaye Harissou originaire du grand nord du pays (entouré ici par ses avocats) vient d’écoper d’une condamnation alibi de trois (03) ans d’emprisonnement ferme, après avoir précisément enduré plus de trois (03) interminables années de détention arbitraire dans un procès kafkaïen “d’atteinte à la sûreté de l’Etat”, en sa qualité de victime collatérale de la machination politique qui maintient un autre célèbre prisonnier politique (Marafa Hamidou Yaya pour ne pas le nommer) en geôle malgré l’avis rendu par l’ONU exigeant sa libération immédiate.
C’est comme cela le Cameroun de Paul Biya…
On n’y apprend à se réjouir de l’absurdité judiciaire, en se contentant de voir de respectables serviteurs de l’État et pères de familles recouvrer enfin la liberté, et surtout être en vie, après des enfers carcéraux qui peuvent durer des décennies.
Me Harissou devrait donc être libre incessamment.
Merci à toutes celles et tous ceux qui ont toujours cru en son innocence tout au long de cette cabale judiciaire orchestrée par les sécurocrates affairistes de la dictature de Yaoundé.
Profitez-en bien Monsieur Harissou!
Joel Didier Engo, Président du CL2P
[spacer style="1"]
Affaire dite Harissou et Sidiki devant le Tribunal Militaire de Yaoundé: Compte rendu d’une interminable «sorcellerie judiciaire»
Dernier compte rendu envoyé par Me Harissou que nous ne mentionnions évidemment pas, pour ne pas l’exposer davantage aux foudres des tontons macoutes du régime de Yaoundé
Yaoundé Le 30 octobre 2017
Me Harissou vient d’être condamné à trois (03) ans de prison. Il devrait logiquement recouvrer la liberté, ayant déjà purgé trois (03) ans et trois (03) mois de détention arbitraire.
«C’est avec un grand soulagement et une immense joie que je vous annonce que je suis libre.
En effet, le juge EDOU m’a reconnu non coupable de tentative d’outrage au Président de la République, et curieusement coupable de non dénonciation. Il m’a condamné au temps mis en détention c’est à dire 3 ans et a ordonné mon acquittement immédiat.
En réalité, ils n’ont pas voulu perdre la face.
Je vous remercie du fond du cœur pour le soutien et l’affection que vous n’avez jamais cessé de me manifester durant ces 03 dures années que j’ai vécues. C’est ce qui m’a permis de tenir.
Merci 1000 fois.»
Maître Aboubakar Sidiki, célèbre Notaire de Maroua dans le nord Cameroun, ancien détenu politique.
Avec les Remerciements du Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)
Les liens des comptes rendus précédents:
[spacer style="1"]
Cameroun : condamné à trois ans de prison ferme, Abdoulaye Harissou va retrouver la liberté
Le notaire camerounais Abdoulaye Harissou a été condamné lundi à trois ans de prison ferme pour « complicité de tentative d’outrage au chef de l’État ». Ayant déjà passé plus de trois années en détention, il devrait donc être libéré prochainement.
Abdoulaye Harissou, ancien notaire de Marafa Hamidou Yaya, était auparavant accusé « d’hostilité contre la patrie, d’assassinat et de détention et port illégal d’armes et de munitions de guerre ». Mais les faits avaient été requalifiés lundi 9 octobre en « non dénonciation » et ses avocats espèraient dès lors sa libération.
Finalement condamné lundi 30 octobre à trois ans de prison ferme par le tribunal militaire de Yaoundé, il devrait retrouver la liberté. Abdoulaye Harissou, arrêté le 27 août 2014, à Maroua, puis transféré à Yaoundé, a en effet déjà passé plus de trois ans en détention. « C’est plus que satisfaisant puisque Me Harissou risquait à l’origine la peine de mort », réagit Me Saskia Ditisheim, avocate suisse de l’accusé.
Dossier « monté de toutes pièces »
L’accusation aura donc échoué à prouver que Me Harissou était le complice d’Aboubakar Sidiki, accusé d’avoir fomenté un complot visant à renverser le régime de Paul Biya depuis la Centrafrique voisine. La défense n’avait cessé de dénoncer un dossier « monté de toutes pièces par la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE). « Nous allons étudier la possibilité de faire appel, mon client ayant clamé depuis le premier jour son innocence », ajoute Me Ditisheim.
Dans la même affaire, trois journalistes, Félix Cyriaque Ebolé Bola, Rodrigue Tonguè et Baba Wame, qui étaient également accusés de complicité de tentative d’outrage au président de la République, ont quant à eux été déclarés non coupable par le Tribunal militaire de Yaoundé.