Ce soir (mardi 08 décembre 2020) j’entendais encore un activiste camerounais se glorifier sur un « direct live » d’être, je cite: « uniquement camerounais et ne veux pour rien au monde détenir une autre nationalité que celle-ci »; sachant que c’est presque contraints et forcés – parfois pour risque d’apatridie réelle – que certaines des cibles de cette satrapie tropicale ont dû acquérir d’autres nationalités ces trois dernières décennies.
J’avais amicalement envie de lui répondre: mon cher ami, gare au patriotisme imbécile dans un pays où les principaux dignitaires du pouvoir en place et leurs proches parents possèdent une nationalité étrangère, généralement la Française.
J’ai d’ailleurs eu la stupéfaction d’apprendre de la bouche du député Sébastien Nadot lors d’une conférence de presse tenue à l’assemblée nationale française pour la libération au Cameroun du prisonnier politique Amadou Vamoulké (Salon Mansart, le mardi 19 février 2019, mon numéro de badge 101RU) que le dictateur Paul Biya ainsi que tous les membres de sa famille directe possèdent la nationalité française.
Qui sont donc les dindons de la farce patriotique, qui interdisent notamment la double nationalité aux Camerounais, et reprochent à ceux qui la possèdent d’avoir presque commis un « crime de haute trahison » de leur patrie totalitaire????
Vraisemblablement toutes celles et tous ceux qui vivent précisément rivés aux incantations des ethno-fascistes et sycophantes de cette dictature crasse, au point de ne pas savoir ou pouvoir s’en détacher.
Joël Didier Engo, Président du Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)