Notre organisation déplore et condamne comme elle l’a toujours fait, l’exécution sommaire par des militaires de l’armée camerounaise d’au moins deux (02) civils anglophones (la première victime est un chauffeur de taxi, la seconde un boutiquier) lundi 24 septembre 2018 à Buea dans le Cameroun anglophone, comme toujours dans l’indifférence de l’écrasante majorité des camerounais francophones.
Tout en la déplorant et condamnant fermement, nous en appelons encore une fois à la tenue d’un dialogue inclusif ouvert et direct, avec au préalable la libération immédiate de tous les détenus anglophones séquestrés à la suite de la rupture unilatérale par le régime en place du processus de dialogue initial.
L’impasse guerrière et meurtrière actuelle ne profite pas au Cameroun….
Quand bien même elle donnerait en effet l’impression trompeuse qu’une accalmie précaire règne sur place, sous l’effet conjugué d’une campagne présidentielle, d’un couvre-feu permanent, de la propagande gouvernementale, des exécutions extrajudiciaires, de la destruction systématique de villages entiers sous un silence assourdissant des leaders d’opinion, ou des déplacements massifs des populations…. elle ne présage hélas pas d’une paix durable et définitive au Cameroun.
Bien au contraire!
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)
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Deux civils abattus à Buea dans le Cameroun anglophone
Deux civils ont été abattus lundi à Buea, capitale du Sud-Ouest, l’une des deux régions anglophones du Cameroun en proie à un conflit entre forces de l’ordre et séparatistes.
“Les militaires ont tué deux personnes ce jour (lundi) à Buea”, selon un premier témoin joint par téléphone de Douala. Les victimes se trouvaient près de la route, au lieu-dit Street Two Soppo, lorsque des militaires ont tiré sur eux.
Selon lui, la première victime est un chauffeur de taxi, la seconde un boutiquier.
Selon un autre habitant de Buea, “deux jeunes ont été tués par des militaires. Mon frère qui vit là où ça s’est passé a vu les militaires partir après les avoir tués”. Des tirs ont aussi été entendus lundi matin à Molyko, le quartier estudiantin de Buea.
Une vue du monument du Cinquantenaire de l’Indépendance et de la Réunification à Buea, dans la région du sud-ouest du Cameroun, le 27 avril 2018.
Des photos et vidéos des victimes ont été postées sur les réseaux sociaux lundi. On y voit le quartier de Buea en question et les deux corps des victimes à terre, l’un au milieu de la route, l’autre sur un bas-côté.
Une élection présidentielle est prévue au Cameroun le 7 octobre. Neuf candidats, dont le président sortant Paul Biya, sont en lice.
Au fur et à mesure que le scrutin approche, la sécurité dans les régions anglophones se dégrade. Les séparatistes ont promis que la présidentielle ne s’y tiendrait pas. Yaoundé assure qu’elle aura lieu.
Monseigneur Samuel Kleda, président de la conférence épiscopale nationale du Cameroun lors d’un point de presse, à Yaoundé, le 14 juin 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)
Elections Cameroon (Elecam), l’organe chargé de l’organisation de l’élection, a annoncé que dans ces régions plusieurs bureaux de vote allaient être délocalisés en raison de la sécurité.
Selon le centre d’analyses International Crisis Group (ICG), 170 membres des forces de sécurité et “au moins 400 civils” ont été tués dans le conflit. Aucun bilan fiable du côté séparatiste n’est disponible.
VOA Afrique Avec AFP