Après avoir interrompu unilatéralement le dialogue engagé au vu et au su de tous avec les représentants de la société civile anglophone, procédé à l’arrestation puis à la séquestration de ceux-ci à Yaoundé, la dictature camerounaise menace désormais de fermer tout média qui fera allusion au fédéralisme ou à la sécession.
L’enfer répressif infligé aux anglophones camerounais par le régime de Yaoundé est pavé de nobles intentions de sécurité et d’indivisibilité du territoire national.
Je crains que cette rhétorique guerrière soit précisément celle qui est entrain de mener inévitablement le Cameroun à sa dislocation. Car la répression n’a jamais eu raison de la détermination à l’autonomie voire à l’indépendance d’une minorité internationalement identifiée.
Joël Didier Engo, Président du CL2P
[spacer style="1"]
Cameroun: des médias accusés de position partisane sur la question anglophone
Au Cameroun, les médias privés entrent en résistance après avoir été menacés de fermeture par le Conseil national de la communication (CNC). Cette instance gouvernementale leur reproche des prises de position partisane dans le traitement de la question anglophone, à l’origine d’une grosse crise sociopolitique qui a cours dans le pays depuis bientôt deux mois.
Le communiqué du Conseil national de la communication (CNC), sous forme de mise en garde, a été accueilli avec surprise au sein de la rédaction de Canal 2 International, l’un des médias nommément cités et sur lequel pèse la menace de suspension temporaire ou définitive.
« Nous sommes surpris par ce communiqué du président du Conseil national de la communication qui nous indexe au sujet du traitement de l’information liée à ce qui est aujourd’hui appelé “le problème des anglophones” », explique Jean Bruno Tagne, directeur général adjoint en charge de l’information dans ce média camerounais.
« Nous ne nous souvenons pas, à aucun moment donné, avoir eu un traitement partial de cette affaire. Nous aurions aimé que le Conseil national de la communication nous indique précisément qu’est-ce que nous avons fait qui soit contraire à l’éthique ou à la déontologie journalistique », a-t-il précisé.
« Il n’est pas question de nous interdire de traiter du problème »
La chaîne, l’une des plus regardées du pays, n’entend néanmoins pas reculer dans le traitement de cette actualité chaude. « Il n’est pas question pour nous de nous interdire de traiter du problème qui se pose dans la partie anglophone du Cameroun. C’est un problème camerounais. Nous sommes une chaîne de télévision camerounaise. Donc nous allons en parler », scande Jean Bruno Tagne.
Frédéric Boungou, directeur de publication du quotidien Le Messager également cité dans le communiqué du CNC, est quasiment sur la même position. « Le journal, indique-t-il, réserve sa réponse au CNC dans sa prochaine parution, demain lundi, avec en prime un autre dossier sur la crise anglophone. » Autant dire que la presse camerounaise, sur cette question, est prête à engager le bras de fer avec le régulateur.
Par RFI
[spacer style="1"]
Cameroon – Anglophone crisis: SNJC Calls On Journalists to Resist Threats of NCC Boss
Denis Nkwebo writes “On 20 January 2017, the President of the National Communication Council (NCC), Peter Essoka, read a statement on CRTV, warning the media about how they deal with current events in Regions of the North-West and South-West.”
Among other things, the communiqué prohibits the media from addressing issues related to federalism and secession. The outing of the president of the NCC intervenes after several measures of restriction of the freedoms, in particular the suspension of the Internet in the Northwest and the Southwest.
The National Union of Journalists of Cameroon (SNJC) calls on all media and Journalists to disregard the injunctions of Mr. Essoka Peter, once again condemning the cynicism of the NCC, to consider the injunctions as null and void, of no effect.
The SNJC invites the Cameroon media and Journalists to give a fair and equitable echo to all the opinions expressed by Cameroonian citizens on the issues of federalism and secession. The SNJC notes that the NCC and its President are no longer hiding to defend and implement the censorship imposed by the regime that subsidizes them.
The SNJC reserves the right to retaliate against Peter Essoka, the NCC and the government they serve.
SNJC asks the Fédipresse and the other media promoters to clarify their positions on the professional existence and legitimacy of the NCC.
Done at Douala on 21 January 2017 Denis Nkwebo President of the SNJC.
Par Wilson MUSA | Cameroon-Info.Net