”Le peuple est une arme de résistance sans pareille.”
L’intégralité de son adresse sur le choix de l’option militaire du régime Biya comme voie de résolution de la crise anglophone.
09 JANVIER 2017
Mr BIYA
Le dialogue est et reste l’unique solution…
Votre solution de facilité à agir avec brutalité ne marchera pas…
Will be no winners only losers in both sides…
Le peuple est une arme de résistance sans pareille.
À un moment il va falloir être juste, clairvoyant, et cohérent…
Entouré d’aucun vrai stratège, j’ai bien peur que vous fassiez le mauvais choix… Celui du BIR.🏿🏿
Remember I wrote this
When U still had time to fix it.
So go out there yourself (Go embrace Bamenda,Buea,Limbe etc…)
And fix it…U R the President for god sake!!!
“Initiate that dialogue” with your people!!!
Dialogue Prevails Always…
Peace…”
Richard Bona
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CRISE ANGLOPHONE: LES FAUCONS DE YAOUNDÉ QUI VOULAIENT LA GUERRE BOUSCULÉS DANS LEUR LOGIQUE. À PRÉSENT, IL LEUR FAUT NÉGOCIER OU DISPARAITRE.
Mafany MUSONGUE est un fidèle du régime. Étant des régions en conflit, il n’y a pas mieux que lui pour avoir le pool des évènements de manière à prévenir son camp du naufrage qui, peu à peu se dessine.
En effet, Yaoundé avait compté comme toujours sur la brutalité et la ruse pour résoudre ce n-ième conflit auquel il fait face. Alors que les deux camps s’épiaient, les discours les plus belliqueux et les plus va-t-en-guerre venaient de Yaoundé avec à la manœuvre le ministre de la communication. Aussitôt, certains cyber-activistes séparatistes leur répondaient avec un ton encore plus dure.
Dans cet épisode, une chance de négociation venait d’être consommée avec la mise aux arrêts des leaders du consortium, rapidement affublés des charges de terroristes par le gouvernement qui, quelques heures avant était en pourparlers avec eux.
Pour clairement indiquer les orientations de son camp, le président BIYA viendra officiellement déclarer la guerre à ceux qu’ils appelle les “térroristes” de retour d’un voyage à l’étranger. Il a dès lors été clair que c’est par les armes que le président comptait venir à bout de la révolte des régions anglophones, là où aurait suffit la politique.
Or et avec le temps, il semble que ce pari devient de plus en plus difficile.
Sur le terrain, le conflit s’enlise avec son cortège de morts et de destruction. Ce qui était annoncé en interne dans l’armée comme une simple opération de ratissage de terrain prend des allures de guerre civile. D’un côté comme de l’autre, la propagande joue. Les médias sont mis à contribution pour moralement casser l’autre camps.
Chaque jour, c’est l’effroi et la terreur qui saisissent les adeptes des médias sociaux. Des images des horreurs, tant des militaires que des forces séparatistes sont publiés. Des cortèges de déplacés et de sans abris se dressent, sans oublier les centaines de milliers de réfugiés ici et ailleurs.
Les activistes manipulent tellement bien leur communication que la communauté internationale s’en inquiète désormais. Les choses sont sur le terrain où ils les voulaient.
Pour les troupes habituées à la brutalité, les ordres de plus contradictoires arrivent du haut commandement avec pour recommandation le respect des droits de l’homme. La guerre que le gouvernement voulait mener à huis-clos n’est plus.
Pourtant, pour les faucons de Yaoundé, de choisir la confrontation armée visait à éviter le débat politique. Peine perdu, puisque c’est là où nous en sommes présentement.
En effet, notre pays fait face à un grave problème socio-économico-politique.
Il est saisissant quand vous êtes jeune de voir comment le pays intègre très peu ou pas du tout sa jeunesse. Les mêmes équilibres socio-politiques et économiques durent depuis les années 60. Ce sont les mêmes qui ont voix au chapitre, les mêmes dynasties politiques, économiques et sociales.
En région anglophone, le pouvoir a surjoué du clivage Nord-Ouest/Sud-Ouest.
Les grandes fortunes et les grandes dynasties de la politique sont au Sud-Ouest. Entre-temps, le pouvoir économique est remis au alogènes Bamilékés dans le Nord-Ouest.
Aussi, ce jeu politicien n’a-t-il favorisé aucune réforme. Si par le passé, ce modèle pouvait tenir, ce n’est plus le cas aujourd’hui. De moins de cinq millions d’habitants aux années d’indépendance, nous sommes plus de 25 millions aujourd’hui, éduqués, et donc, au fait des réalités qui structurent le monde. Dans cette population, les jeunes sont plus de 60%, qui voudront légitimement vivre comme les jeunes français, américains ou britanniques, avec les mêmes goûts de consommation.
Cette occurrence est accélérée par notre ouverture au monde à travers les TICs. Et, les tics, les jeunes générations y passent le clair de leur temps.
Personnellement, j’ai pu m’en rendre compte à travers mon boulot d’enseignant. Il est saisissant de voir comment au jour le jour, le fosset se creuse entre les nouvelles générations et celles plus anciennes. En plus clair, les jeunes d’aujourd’hui et leurs parents vivent dans des univers très différents, avec des paradigmes différents. Or, il me semble que notre gouvernement ne le saisi pas encore assez.
À preuve, ils ont voulu mener une guerre dans NOSO dans le black-out total. Les activistes, plus jeunes et entreprennants ont su les contourner. Même la quasi suspension d’internet dans ces zones n’y a rien fait. La propagande des activistes a contourné cette censure et, c’est elle qui a réussi à alerter l’opinion publique internationale sur cette sale guerre.
Yaoundé en est donc au point où il faut négocier. Négocier, réformer ou disparaitre. Musongué qui est un polytechnicien le comprend mieux que quiconque, c’est pour cela qu’il met le régime face à ses responsabilité à travers son honnête rapport contenant les 19 propositions que tout le monde ici connait.
Les jeunes du NOSO ont des armes et, tout porte à croire qu’ils ne vont pas les déposer s’ils n’obtiennent pas de réelles concéssions. Ceux des régions francophones les regardent de près, admiratifs de leur bravoure et prêts eux aussi à leur tour à prendre ces mêmes armes si leurs rêves sont à ce prix.
Le Cameroun d’aujourd’hui ne peut plus se gouverner comme celui des années 60. Il faut le réformer en donnant plus de satisfaction aux besoins des jeunes générations. Ce n’est qu’à ce prix que survivra le régime.
Par Leonide Mfoum