Encore de la violence dans les régions anglophones du Cameroun. A Mutengene, ville située dans la région anglophone du Sud-ouest, l’agence Anadolu rapporte que quatre civils ont été tués par l’armée, dimanche, citant le coordonnateur de l’Association camerounaise pour la défense des droits de l’homme des libertés et du bien-être, Aziz Moustafa.
« Tous les quatre ont été tués dans leur maison par l’armée qui les soupçonne d’être des combattants de l’Ambazonie, mais aucune arme n’a été retrouvée dans cette maison», souligne Aziz Moustapha. « Cela fait plusieurs mois que le couvre-feu est instauré, l’armée fait du porte-à-porte et toute personne qui ne possède pas de pièce d’identité, est abattue. Plusieurs jeunes ont fui les villes pour se réfugier dans des brousses», souligne Maximilienne Ngo Mbe, directrice exécutive du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac).
Très préoccupé de la crise sociale qui paralyse les deux régions anglophones du Cameroun depuis novembre 2016, le Redhac avait, en avril 2018, haussé le ton pour condamner les « atrocités » et les «arrestations arbitraires » et annonçait traduire l’État du Cameroun devant la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples. « Nous allons mettre sur pied un groupe d’action au niveau national; solliciter des organisations nationales qui s’occupent des droits civils et politiques; nous solliciterons aussi des organismes internationaux pour envoyer des pétitions au chef de l’État… », avait souligné Maximilienne Ngo Mbe, lors d’un point de presse tenu au siège du Redhac à Yaoundé.
Les responsables de l’armée ainsi que le gouvernement refusent de commenter ces exactions attribuées aux forces de défense camerounaise.