Pour la plupart aujourd’hui interpellée, Me Nkongho Agbor, Wilfred Tassang, Me Harmony Bobga et Mancho Bbc, sont quelques leaders des syndicats anglophones et consortium dont nous dressons ci-dessous le profil.
Les écoles fermées dans les Régions anglophones du Cameroun, les activités paralysées par les villes mortes, les grèves qui s’estompent, mais reviennent et des négociations qui accouchent d’une souris. Ainsi peut-on résumer en quelques mots la crise anglophone qui a commencé au mois de novembre dernier.
Après des semaines de dialogue initié par le Gouvernement, celui-ci a finalement procédé à l’interpellation des leaders de ces groupes qui portent les revendications des anglophones et qui ont une influence incontestable sur les populations. Qui sont-ils vraiment ? Ci-dessous nous dressons les portraits de ceux qui incarnent la révolte.
Connu sous le nom de Mancho Bbc, il entre dans ce que certains appellent aujourd’hui la «révolution anglophone» le lundi 21 novembre 2016. A la sortie d’une réunion avec le Gouverneur de la Région du Nord-Ouest alors que les syndicalistes des enseignants crient leur ras-le-bol, Mancho Bbc va conduire une troupe au Liberty Square portant un cercueil.
Celui dont on ne sait pas grand-chose sur son parcours académique va déclarer: «j’ai acheté mon cercueil pour être tué et enterré dedans. Mes 3m de linceul y sont, donc vous n’allez pas souffrir. Ma voiture va convoyer mes restes au village. Laissez les soldats venir me tuer. Ce non-sens doit s’arrêter. Trop c’est trop. Le temps de la libération des Anglophones, c’est maintenant».
Connu dans la ville de Bamenda comme un comédien et animateur en pidgin sur les ondes d’Abakwa Fm, le quotidien Le Jour édition du 20 janvier 2017 rapporte qu’aujourd’hui dans son quartier Nitop III Quarter, il est considéré comme un héros.
Me Felix Nkongho Agbor, le président du Consortium de la société civile anglophone est le signataire des différents communiqués rendus publics ces dernières semaines au sujet de la crise anglophone. Le Jour souligne que si beaucoup l’ont connu avec ces évènements des Régions anglophones, notamment les villes mortes initiées par le consortium aujourd’hui illégal, celui qui est par ailleurs président de la Fako Lawyers’Association «est actif dans la défense des intérêts de sa profession».
Né à Buea, il a grandi dans le quartier Great Soppo. Il a fait ses études à l’école CBC de Great Soppo, au Collège St de Sasse et au Ccas de Kumba. En 1995 il sera admis à la Law School de Lagos au Nigéria. «Il devient avocat au barreau du Nigéria. Il n’arrête pas ses études. Il les poursuivra notamment en Belgique et aux États-Unis», écrit le quotidien. Passionné de football il est aussi le président de Buea United Fc.
Wilfred Tassang est pour le quotidien «l’aile dure de la CATTU». Il s’est démarqué dès le début de la crise anglophone par ses prises de position radicales. Il a laissé entendre que pour lui, la situation dure depuis 2004. Et pour cela «il n’y a à son avis aucune raison de redouter une année blanche au Cameroun et dans les Régions anglophones en particulier».
Il avait alors déclaré que «même si nos enfants n’ont pas des enseignants cette année, ce n’est pas un problème». Enseignant parfaitement bilingue, pour lui, la cause des mouvements d’humeur est le refus du fédéralisme par l’État.
Liliane J. NDANGUE | Cameroon-Info.Net
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Cameroun – Crise anglophone: la présidente du Cameroon People Party (CPP) Kah Walla a rendu visite aux leaders du Consortium détenus au Secrétariat d’État à la Défense (Vidéo)
Dans une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux vendredi, l’on peut apercevoir les leaders du mouvement anglophone physiquement bien portant.
Ils ont reçu la visite d’Édith Kah Walla, présidente du Cameroon People’s Party (CPP), un parti politique de l’opposition. C’est mardi dernier qu’ils ont été arrêtés et conduit au SED à Yaoundé. Ces têtes de proues de la crise en zone dite anglophone devront répondre des faits qui leur sont reprochés.
Le ministre de la Communication, dans un communiqué signé du 19 janvier 2017, porte à la connaissance de l’opinion nationale et internationale qu’en dépit du dialogue engagé par le Gouvernement pour rechercher des solutions aux revendications des enseignants et des Avocats des Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, des extrémistes ont lancé des appels aux villes mortes et organisé dans ce cadre et à d’autres occasions des violences et des exactions diverses contre les citoyens et leurs biens.
Fontem Aforteka’a Neba et Nkongho Félix Agbor Balla qui se réclament du Southern Cameroon national council (SCNC) et le Consortium de la société civile du Cameroun anglophone (CRCSC) interdits d’activités le mardi 17 janvier 2017, ont ainsi été interpellés et placés en détention dans le cadre de l’enquête judiciaire. La procédure est ouverte pour établir les responsabilités des exactions qui ont causé de nombreux dégâts matériels et humains dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. D’autres restent recherchées pour les mêmes motifs.
Par Otric NGON | Cameroon-Info.Net
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L’avocat général près la Cour suprême Paul Ayah Abine, ressortissant du Cameroun anglophone, convoqué au Secrétariat d’État à la Défense (SED)
Cette convocation fait suite à une vague d’arrestations consécutives à l’interdiction d’activités du Cameroon anglophone civil society consortium (le Consortium), et du Southem Cameroon national Council (SCNC), mouvements sécessionnistes, mardi par le Gouvernement.
Selon une source bien introduite, «la convocation de Ayah Paul Abine s’inscrit dans une série de mesures prises par le Gouvernement de Yaoundé pour anéantir la contestation anglophone. Ayah Paul est considéré par certains faucons du pouvoir comme l’un des penseurs de l’aile dure de la contestation anglophone».
Toujours selon notre source, le Gouvernement accuse directement Ayah Paul Abine d’être le leader des séparatistes, et aurait accumulé des preuves contre lui. «Les accusations dont il pourrait être accusé peuvent être les mêmes portées contre NEBA et FONTEM. À savoir: la sécession, la trahison, incitation à la rébellion et les actes de terrorisme», apprend-on.
Paul Ayah Abine a été nommé avocat général près la Cour suprême en 2014. «Avant cette nomination, des informations persistantes le déclaraient bientôt à la tête du SCNC», indique le journal Mutations dans son édition du vendredi 20 janvier 2017. Après avoir été Député du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) dans le Manyu, Région du Sud-Ouest en 2002, le magistrat démissionne du parti en janvier 2011 et créé sa propre formation politique, le PAP. Sous la bannière de ce parti, il a été candidat à la dernière présidentielle.
Au sein du RDPC, Paul Ayah a défrayé la chronique pour ses positions fortes, ramant généralement à contre-courant des directives de la hiérarchie. Mutations rappelle qu’en 2008 par exemple, il s’oppose à la révision constitutionnelle qui permettait au Président Paul Biya de se présenter indéfiniment aux élections présidentielles. En juin 2006, il fait partie des Députés qui demandent une enquête pour corruption contre un ministre du Gouvernement, le regretté Augustin Frédéric Kodock qui était alors chargé du département de l’Agriculture.
Par Otric NGON | Cameroon-Info.Net
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