Le réflexe pavlovien lorsqu’on est un partisan de la dictature en place serait de se réjouir de voir un éditorialiste de la télévision publique nationale traiter sans l’assumer le principal opposant de “déficient mental…”…
Ce monsieur sort malheureusement du rôle qui devrait être le sien d’analyser le positionnement sur la scène publique d’un des principaux acteurs politiques en toute objectivité (je ne dirais pas neutralité parce que la neutralité ne résiste pas à cet exercice), sans jamais sombrer dans le dénigrement, l’invective ou l’injure…
Parce que ce n’est pas la personne de Maurice Kamto qui est ainsi stigmatisée sur un media financé avec la redevance payée indistinctement par tous les Camerounais, mais le leader d’opinions (fussent-elles discutables et critiquables), président du principal parti d’opposition en nombre d’adhérents, de militants et sympathisants…, arrivé officiellement deuxième lors de la dernière élection présidentielle au Cameroun.
Non seulement ce sont (in)directement tous ces soutiens qui sont vilipendés à la télévision nationale, mais aussi toute la belle façade démocratique d’un pays qui croule en réalité depuis 38 ans sous un culte exacerbé d’un dictateur de 87 ans et sa pensée (voulue officielle) unique, tournant systématiquement toutes les autres en dérision voire en “déficiences mentales”.
Au fond le déficient mental ce n’est pas Kamto, ce sont précisément tous ceux qui comme vous monsieur sont allergiques à un véritable pluralisme de la pensée, et surtout à l’idée même d’un changement démocratique au Cameroun.
C’est cet ancien ministre devenu opposant au régime de Paul Biya, qui fut le principal artisan de la rétrocession de l’île de Bakassi au Cameroun…qu’un chroniqueur de la télévision nationale de ce pays a traité de “déficient mental”…
On en perd l’entendement …
JDE