La prison de New Bell à Douala initialement construite pour accueillir 700 détenus en compte actuellement 4000. Ceci pourrait être l’une des cause de l’incendie du 12 septembre 2015 au sein de ladite prison.
Détentions abusives ou trop plein de malfrats? Telle est la question que l’on pourrait se poser au vu des effectifs explosifs retrouvés dans les prisons du Cameroun. Cependant, d’après La Nouvelle Expression du lundi 2 novembre 2015, les détenus administratifs sont «gardés dans les cellules au nom du grand banditisme et de l’ordre public». au mépris de leurs droits.
Ils ne seraient pas tous coupables à en croire le journal qui a effectué une descente à la prison de New Bell à Douala. Certaines arrestations effectuées par des agents de police seraient jugées abusives car seuls les officiers de police judiciaires, qu’ils soient policiers ou gendarmes, sont habilités a procéder à l’ordonnance des gardes à vue.
Achille Nkanmogne, détenu de la prison centrale de new Bell a confié au journal qu’il n’avait aucune raison d’y être pensionnaire. «Voilà un an et cinq mois que je séjourne ici. Un policier a tout mis en œuvre pour me déférer car je l’avais insulté. Tout est parti d’un contrôle routier qui s’est achevée par un violent affrontement», avoue-t-il. Il reconnaît avoir dépassé les limites de la politesse mais affirme que même après moult négociation et surtout son mea culpa, le policier n’a pas cédé. «Ma famille n’est pas au courant que je suis enfermé. je survis grâce au soutien d’autres détenus.» ajoute-t-il.
Si l’on se base sur les observations du journal, plusieurs détenus disent être victimes d’abus de pouvoir de la part des forces de l’ordre. S’estimant abandonnés a leur sort, ils se sentent obligés de «racoler» des visiteurs même si ceux-ci leur sont inconnus. «Ce n’est pas une agression en tant que telle, mais juste que nous usons de tout ce qui est en notre pouvoir pour pousser les visiteurs a nous donner 25, 50, 100 FCFA, bref une pièce. Ainsi nous collectons les pièces pour subvenir a nos besoins primaires», explique Armand Dita, un autre détenu.
D’autres prisonniers dit «privilégiés» sont mieux traités, «leur bonne conduite a fait en sorte que les hommes en tenue leur permettent de sortir de prison durant quelques heures afin de servir dans des bars, soit en faisant du commerce. L’argent gagné sert de petits pots de vin a ces policiers dans un premier temps. Une sorte de partenariat gagnant-gagnant», confie une source sous anonymat.
Il serait utile de rappeler autant que le journal le fait, que la notion de garde a vue n’existe pas dans le code d’instruction criminelle au Cameroun. Par contre, le code de procédure pénale indique que ce sont les officiers de police judiciaire qui sont compétents pour ordonner des procédures de garde à vue. La qualité d’officier de police judiciaire appartient aux policiers aux gendarmes ou a certains fonctionnaires qui ont passé l’examen de police judiciaire. Une garde à vue a pour délais 24 heures renouvelable une fois, avec la possibilité d’être prorogées par le Procureur de la République.
Par Géraldine Ivaha | Cameroon-Info.Net