Le fils du président camerounais, sa belle-mère et de hauts responsables de la présidence de la République sont poursuivis devant des tribunaux français par un leader d’association. Sortis de prison le 10 février dernier, Augustin Nkoma les accuse d’avoir chacun en ce qui le concerne, contribué à sa détention pendant plus de 6 mois à la prison centrale de Yaoundé.
Elles sont au nombre de 16. Les personnes visées dans la plainte déposée le 31 mai dernier au parquet du Tribunal de grande instance de Paris et de Vannes par Augustin Nkoma, pasteur et leader d’association. Parmi les personnes qu’il accuse de « faux et usage de faux », « détention abusive », « dénonciation mensongères » entre autres, se trouvent Franck Biya, fils du chef de l’Etat camerounais Paul Biya, sa belle-mère, Nyangono Christine épouse Baroux, la gouvernante de cette dernière, Christine Minsi, le secrétaire général à la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, des magistrats du Tribunal de première instance de Yaoundé-Centre administratif et des responsables de la police.
Arrêté le 22 juillet 2016 à Yaoundé par la police, conduit à la prison centrale de Kondengui quelques jours plus tard, condamné à 6 mois de prison ferme le 3 février dernier par le Tribunal de première instance de Yaoundé-centre administratif et sorti de prison une semaine après, Augustin Nkoma était accusé de « tentative d’escroquerie » par le secrétaire général à la présidence auprès de qui ce dernier a introduit une demande d’audience en vue de décrocher des partenariats pour des hommes d’affaires indiens. Dans la demande d’audience, Augustin Nkoma y avait mentionné qu’il agit au nom de la belle-mère de Franck Biya. Ce qui a mis ces derniers en colère.
Martin Belinga Eboutou
Pourquoi une plainte en France pour une détention qui a été subie au Cameroun ? Augustin Nkoma estime que les accusations portées contre lui qu’il qualifie de mensongères ont été d’après lui fabriquées en France par des Français dont Mme Nyangono épouse Baroux. Franck Biya quant à lui est visé pour avoir contacté sa belle-mère après avoir appris du secrétaire général à la présidence que son nom était mêlé dans une affaire de partenariat avec des hommes d’affaires indiens. C’est donc d’après Nkoma Augustin cette attitude de Franck Biya qui est l’élément déclencheur des poursuites contre lui. Le pasteur pointe aussi du doigt la gouvernante de Dame Baroux qui, sous la dictée de sa patronne depuis la France, a rédigé la plainte contre lui.
Le tout puissant Directeur du cabinet civil de la présidence de la République, Martin Belinga Eboutou est aussi accusé par Nkoma Augustin d’avoir fait main basse sur la procédure contre lui au Tribunal de première instance de Yaoundé-centre administratif. Dans une interview accordée à hurinews.com il y a deux ans, Augustin Nkoma accuse ce membre influent du sérail de lui avoir fait infliger des sévices corporels au palais présidentiel à Yaoundé. Le président de l’Association pour la promotion des activités de développement (Apad) exige que son casier judiciaire soit effacé et qu’il soit rétabli dans ses droits. La délégation générale à la sureté nationale (police) et la Garde présidentielle se seraient saisis de cette affaire.
Michel Biem Tong