Une soixantaine de militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun croupissent toujours en prison, malgré l’arrêt des poursuites judiciaires contre plusieurs membres du MRC décidé par le chef de l’État, Paul Biya, le 4 octobre 2019.
Parmi ces militants en détention, le vice-président du MRC Mamadou Yacouba Mota. Le numéro 2 du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun a été condamné à deux ans de prison ferme pour son implication dans les émeutes survenues à la prison centrale de Yaoundé le 22 juillet 2019.
Au sein du parti, sa situation préoccupe. «… ce monsieur est héroïque, il a forcé mon respect, je n’irais pas dans les détails, mais très peu de Camerounais peuvent endurer ce qu´il a enduré, avec autant de dignité et de courage, et nous savons pourquoi on le cible particulièrement, nous savons pourquoi on broie Mota, pourquoi on veut le maintenir en prison, pourquoi on veut détruire sa famille», a indiqué le président du MRC, Maurice Kamto, dans une interview publiée le 16 octobre 2019 dans les colonnes du quotidien Le Jour.
Sorti de prison le 5 octobre 2019 après neuf mois de détention à la prison de Kondengui, Maurice Kamto affirme que le malheur de Mota, c’est d’être de la partie septentrionale du pays. «Je crois que ceux qui dirige notre pays, auraient bien voulu que l´on montre que rien ne se passe de ce côté du pays, que les camerounais du septentrion ne se sentent pas concernés, qu´ils sont très content de ce qui se passe dans le pays, et on aurait dit très rapidement, c´est une affaire des personnes agitées du Sud, pour ne pas dire d´une certaine région».
Selon le candidat malheureux à la présidentielle du 7 octobre 2018, «Mota a montré la force de ses convictions et je lui rendrais des témoignages aujourd´hui et demain, et encore tous les temps, peut-être sans exagération, je dirais jusqu´à la fin de mes jours, parce qu´il m´a montré que je pouvais avoir une vraie fraternité avec un compatriote, qui justement géographiquement, est situé à 1500 km du lieu où je suis né, il a montré qu´il pouvait payer un prix aussi fort à cause de sa proximité et de son engagement auprès d´un compatriote qui, à 1500 km de là où il est né».
«Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais croyez-moi… je suis en fraternité solide avec ce monsieur, et à travers lui avec toutes les populations du septentrion de façon générale et de l´Extrême-Nord en particulier». Le leader du MRC promet de se battre «jusqu´au bout pour sa liberté».
Par Béatrice KAZE